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Economie : Le monde au piège de la pauvreté

Publié le lundi 6 avril 2009 à 00h22min

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Les résultats d’une étude de la Banque mondiale sur l’état de la pauvreté de 1981 à 2005 sont effroyables. Réalisée auprès de 1,2 million de personnes dans une centaine de pays, cette enquête révèle que le nombre de personnes vivant en-dessous du seuil de pauvreté a nettement reculé sur cette période mais avec de fortes disparités régionales. En 2005, le nombre de pauvres a baissé de 1,9 à 1,4 milliard en un quart de siècle.

Malgré cette diminution, l’Afrique subsaharienne continue de souffrir. Le continent a compté 384 millions de pauvres en 2005. "La profondeur de la pauvreté est la plus grande en Afrique que dans les autres régions. La consommation moyenne des pauvres est la plus basse", a indiqué l’économiste en chef de la Banque mondiale, Justin Lin. Devant le phénomène pernicieux de la pauvreté qui entrave le progrès de l’humanité, le Premier ministre britannique, Gordon Brown a appelé le 2 août 2007 à la tribune des Nations unies à New York, à "une nouvelle alliance pour vaincre la pauvreté". Il a même plaidé pour "une coalition de la conscience" pour assurer le bien-être à une grande partie de la population du monde. Car, 2,6 milliards de personnes continuent de vivre avec moins de deux dollars US par jour.

Ce nombre reste inchangé depuis 1981. "C’est refroidissant de voir que la pauvreté est bien plus présente qu’attendu", a reconnu l’économiste en chef, Justin Lin.
Bien que la pauvreté ait envahi toutes les régions du monde, l’Afrique demeure la plus touchée. Le seuil de deux dollars par jour par habitant est loin d’être atteint. La consommation moyenne des pauvres du continent stagne autour de 70 cents de dollars US.
En dépit des Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté (CSL) élaborés çà et là pour venir à bout du phénomène, le gouffre reste visible. Menaçant les efforts consentis dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).
Le Premier ministre burkinabè, Tertius Zongo l’a reconnu dans son discours sur la situation de la Nation : "La mauvaise campagne cotonnière 2007-2008 a contribué à éroder le niveau de revenu des paysans. Au total, l’incidence de la pauvreté s’est légèrement aggravée passant de 42,6% en 2007 à 43,50% en 2008".

La croissance économique de l’espace UEMOA est en chute libre tandis que l’inflation a atteint le niveau record de 10,7% l’année dernière. La locomotive de l’économie communautaire, la Côte d’Ivoire, vient d’accéder au cercle des "Pays pauvres très endettés" (PPTE) en tant que trente cinquième membre. Toutes ces données n’augurent pas de lendemains meilleurs pour le développement. Les crises alimentaire, énergétique et financière sont venues rendre plus difficile la réalisation des projets et programmes de développement. Elles sapent l’accès à l’alimentation, aux services sociaux de base, à l’aide publique au développement.
Selon la Banque mondiale, l’un des meilleurs remèdes reste le "maintien de la croissance" afin de créer des emplois, promouvoir la scolarisation, bâtir des services sociaux et des infrastructures…

La pauvreté se pose de plus en plus en termes de de défi auquel l’humanité doit aujourd’hui relever impérativement.
A cette croissance économique, il faut nécessairement ajouter l’obligation d’un partage équitable des richesses entre tous les habitants.
Parce que le nombre croissant de pauvres en Afrique s’explique en partie par la mauvaise répartition des fruits du progrès. Seule une infime frange en profite au détriment des autres.

Jolivet Emmaüs ( joliv_et@yahoo.fr )

Sidwaya

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