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Téléphonie mobile : Bagarre autour d’un numéro

Publié le vendredi 9 juillet 2004 à 16h14min

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"Qu’est-ce qui se passe ? On ne peut même pas nous joindre à
partir d’un cellulaire TELMOB, d’un téléphone fixe ONATEL ou de
l’extérieur". Telle est la plainte faite à nous, dans la soirée du
mercredi 8 juillet, a notre siège .

Pourquoi ? lui avons-nous
demandé. "Je ne sais pas, je sais seulement que tous ceux qui
ont un numéro qui commence par le 76 73 XX XX comme moi
ont les mêmes difficultés".

Après cette discussion avec une
utilisatrice de téléphone cellulaire , nous n’allons pas tarder à
avoir une réponse à nos questionnements. L’éclairage est venu
d’un communiqué émanant de la société de télécommunication
CELTEL, sous la forme de regret de celle-ci des
"désagréments que subissent les nouveaux abonnés qui ont
des numéros 76 73 XX XX, numéros qui font partie de la plage
attribuée à CELTEL Burkina SA par l’Autorité de régulation des
Télécommunications (ARTEL), suite à la nouvelle numérotation
intervenue au Burkina.

"CELTEL manifeste sa désapprobation totale contre ce retard
injustifié dans l’implémentation de données non encore
effectuées par l’opérateur historique, quoique tous les tests
techniques aient été concluants depuis début juin". Puisque
CELTEL, en collaboration avec les autorités en charge de la
régulation des télécommunications a pris "toutes les
dispositions pour résoudre, dans un bref délai ce
dysfonctionnement", tout porte à croire que la page de cette
mini-crise est tournée. Que nenni !

"Les maisons de télécommunication vivent
presqu’essentiellement des abonnements et les préjudices
financiers que nous déplorons depuis plus de 3 semaines que
de cette situation dure sont énormes" a-t-on signifié du côté de
CELTEL Burkina. "Pire, ça bloque les activités commerciales de
notre société et nous ne comprenons pas pourquoi on refuse
d’ouvrir cette plage au niveau de TELMOB alors que l’ARTEL qui
est au-dessus de toutes les sociétés de télécommunications a
donné son accord".

Finalement, qui est l’autorité de régulation,
pourrait-on se demander ? "Nous avons envoyé de nombreuses
correspondances à l’ARTEL et nous restons persuadés que tout
rentrera dans l’ordre grâce à l’esprit d’ouverture de tout un
chacun" a ajouté un responsable de CELTEL qui se demande
pourquoi "l’ONATEL semble ne pas suivre les principes
acceptés par tous pour l’interconnexion jusqu’au bout".

CELTEL a dit, l’ONATEL a rétorqué

Et les détenteurs des fameux numéros commençant par 76 73
XX XX ? "Nous perdons beaucoup d’argent mais ce qui nous
inquiète et nous dérange le plus, c’est le mal qui est fait aux
consommateurs".

Paradoxalement, c’est au nom des mêmes consommateurs
que l’ONATEL a refusé, malgré les succès des tests techniques,
d’ouvrir cette plage aux abonnés du 76 73 XX XX. "Le passage à
la numérotation à 8 chiffres vient de se faire et ce serait égarer et
embrouiller les consommateurs que d’accorder à CELTEL les
mêmes plages que l’ARTEL avait déjà accordées à TELMOB
dès le début de l’opération", rétorque-t-on du côté de l’ONATEL.

"Du reste ce serait remettre en cause tout le plan de
communication mis en place à cet effet", a poursuivi notre
interlocuteur de l’ONATEL. Ce plan a été conçu, il faut le rappeler
en fonction des numéros attribués à chacune des trois sociétés
de téléphonie mobile et à l’office national de télécommunication
(ONATEL) pour le téléphone fixe.

"Maintenant, si les usagers se
trompent en composant un numéro, le répondeur automatique
sera-t-il en mesure de les aider afin qu’ils retrouvent le bon
numéro ?" s’ offusque-t-on à l’ONATEL. "Tous les supports,
affiches et messages vocaux ont été conçus selon les plages
classiques accordées par l’ARTEL, et ce serait le cafouillage
total au niveau des usagers, qu’ils soient d’une société ou d’une
autre". Comme quoi, tout monde semble lutter pour le
consommateur et rien que pour le consommateur.

Ce que CELTEL demande et exige est techniquement
possible. Pourquoi donc ONATEL refuse d’ouvrir ? "Il faut
attendre que les consommateurs soient au moins habitués à la
nouvelle numérotation pour envisager cela". La réponse ne
satisfait pas tout le monde, car il y aurait autre chose que
TELMOB redouterait si la différenciation des numéros ne
s’observe qu’à partir des deux premiers chiffres , c’est-à-dire le
70, le 76 ou le 78. Il y aurait donc anguille sous roche.Ce que
n’accepte pas du tout l’ONATEL.

En attendant une séance qui devait réunir en principe ce 9 juillet
les principaux protagonistes sous le regard vigilant du ministère
des Postes et télécommunications, c’est le statu quo.

Il faut tout
de même espérer que la crise se dénoue rapidement, pour le
bien des sociétés et surtout pour le bonheur des usagers du
cellulaire.

Par Morin Yamongbé
Le Pays

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