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SOMMET DU G20 : Et l’Afrique dans tout ça ?

Publié le jeudi 2 avril 2009 à 01h38min

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C’est aujourd’hui que s’ouvre à Londres le sommet du G20, réunissant les vingt pays les plus riches et ceux dont les économies émergent comme l’Inde, le Brésil, la Chine ou l’Afrique du Sud. Cette année, ce sommet se tient dans un contexte de crise financière et économique particulièrement difficile qui affecte les pays de tous les continents. Cependant, cette crise n’est pas perçue par tous de la même manière. C’est pourquoi tous ne partagent pas la même opinion quant à la thérapie à lui administrer. Alors que les Américains plaident pour un effort accru de la relance budgétaire pour soutenir les activités économiques, les Européens s’inquiètent du gonflement de leurs déficits. Pour leur part, les Africains se démènent pour parer au plus pressé : résorber les effets de la crise sur leurs économies déjà faibles.

Comment peuvent-ils y parvenir dès lors que leurs principaux partenaires économiques et financiers sont en proie à la récession et que les pays du continent noir sont faiblement représentés dans les instances internationales comme c’est le cas avec ce sommet du G20 ? Au cours de cette rencontre en effet, l’Afrique sera marginalisée. Sa participation à ce sommet sera prise pour quantité négligeable, au regard du nombre de participants et de leur poids. En effet sur l’ensemble des 53 pays du continent, seule l’Afrique du Sud sera représentée en tant que pays émergent. Il est vrai que le Premier ministre éthiopien, Mélès Zénawi, est également invité mais il l’a été en tant que président du Nouveau partenariat pour le développement économique de l’Afrique (NEPAD).

C’est vrai aussi qu’une délégation de l’Union africaine (UA), conduite par le président de la Commission, Jean Ping, sera présente à ce sommet. Malgré tout, cette représentation du continent africain ne témoigne pas de la diversité de ses économies. Il n’est d’ailleurs pas évident que les pays participant à ce sommet du G20 fassent honneur à l’Afrique tout entière et défendent valablement ses intérêts. Tout ce qu’on peut souhaiter, c’est que l’UA adopte une position commune et formule des recommandations concrètes permettant de faire face à la crise sur le continent. N’empêche que dans ce contexte de crise, chacun défend sa politique. On ne pourrait donc pas reprocher à l’Afrique du Sud de vouloir défendre d’abord ses intérêts de pays émergent avant de penser aux autres, fussent-ils des frères. Dans le domaine des affaires, seuls comptent les intérêts.

La question fondamentale qui reste posée, c’est comment s’assurer que les intérêts des pays les plus pauvres soient pris en considération. L’Afrique, depuis l’éclatement de la crise, a été exclue des différentes étapes de négociations qui ont eu lieu ça et là. Il est fort à parier qu’à ce sommet aussi, sa voix ne sera pas très audible. Les Chinois, les Européens ou les Américains seront certainement plus préoccupés à sauver leurs économies en récession et leurs sociétés en proie à la faillite qu’à se soucier du sort des autres, notamment de celui de l’Afrique dont on sait que sa participation à l’économie mondiale est négligeable.

Si les appuis nécessaires ne sont pas apportés aux pays africains, les efforts que ces derniers auront fait depuis de nombreuses années risquent d’être anéantis. Au début de la crise, les Etats africains estimaient qu’ils en étaient épargnés. De nos jours, les effets de la crise se font plus que sentir sur le continent. Son impact sur les faibles économies des pays menace tout simplement leur existence. Les discours des dirigeants africains, à propos de la crise, ne sont pas des plus lisibles. En réalité ils communiquent peu et donnent rarement des informations sur les secteurs les plus affectés par la crise. Ce faisant, de nombreux chefs d’entreprises du continent, qui ignorent de quoi sera fait demain, ne savent pas comment se protéger de cette crise encore moins à quel saint se vouer. Beaucoup d’entre eux sont dans l’expectative.

Ils attendent qu’on décide pour eux et pour qu’ils suivent après ou bien que la crise vienne les emporter. Nul n’ignore qu’à l’exception peut-être des produits pétroliers ou miniers ayant un caractère stratégique, la plupart des productions agricoles et des exportations sont en crise. En Afrique aussi, les usines se ferment et le chomâge se généralise. Face à ces constats, quelles propositions les Africains doivent-ils faire ? Quel rôle le continent noir, tel que représenté à Londres à la faveur de ce G20, peut-il jouer ? C’est vrai que la participation africaine à l’économie mondiale est infime. Néanmoins, elle existe et ne peut être mise à l’écart. L’Afrique met à la disposition des pays riches des matières premières qui alimentent les usines et qui font tourner l’économie mondiale. Bien que le rôle joué par les Africains soit marginal, il reste indispensable.

Il importe donc que ces derniers plaident pour une meilleure représentativité de leur continent dans les instances financières internationales comme la Banque mondiale et le FMI et soient mieux représentés lors des sommets comme ceux du G20. Les Africains avaient tenu des réunions préparatoires à ce sommet du G20. Ils ne doivent donc pas faire de la figuration même si la participation n’est pas à la hauteur des attentes. L’important, c’est qu’elle soit de qualité. Aussi doit-on veiller à ce que les décisions qui seront prises défendent ou prennent en compte les intérêts des pays les plus pauvres.

On estime déjà que près de 90 millions de personnes supplémentaires pourraient être touchées par la pauvreté d’ici 2010 du fait de la crise. Le G20 a déjà annoncé son intention de venir en aide aux pays en difficulté par l’intermédiaire du FMI. Mais ces promesses pourraient ne pas être suivies d’effets si les conqéquences de la crise devaient s’accentuer. C’est pourquoi les Africains devraient d’abord compter sur eux-mêmes. Plus que jamais, la question de l’intégration devient plus qu’urgente.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 2 avril 2009 à 18:02, par lezoulou En réponse à : SOMMET DU G20 : Et l’Afrique dans tout ça ?

    que voulez vous que l afrique aille chercher la bas ? on a dit sommet des 20 plus riches, et non sommet des pauvres.de tte facon meme si chaque pays africain etait representé , cette presence ne peut rien changer aux decisions a prendre.
    quand on decide des prix des matieres (provenant essentiellement de l afrique) nous sommes presents mais ca n a jamais changé quelques chose.cherchons les solutions a nos problemes nous meme.

  • Le 2 avril 2009 à 20:17 En réponse à : SOMMET DU G20 : Et l’Afrique dans tout ça ?

    si tu sai ce qu’est le G-20 tu saura pourquoi l’afrique n’y est pas. i feel you mais nous n’avons le poids economie necessaire pour y etre.

  • Le 2 avril 2009 à 23:31, par Agnès En réponse à : SOMMET DU G20 : Et l’Afrique dans tout ça ?

    Bonjour
    que voulez vous dire en conclusion "la question de l’intégration devient plus qu’urgente" ?

    Merci
    Agnès

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