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Jean Christophe Ilboudo, secrétaire permanent des Engagements nationaux : « L’ère de l’Etat-providence est révolue »

Publié le jeudi 2 avril 2009 à 01h36min

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Jean Christophe Ilboudo

A l’issue de sa visite de terrain dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Sud-Ouest, des Hauts-Bassins et des Cascades, le secrétaire permanent des Engagements nationaux, Jean Christophe Ilboudo s’est prêté aux questions des journalistes qui ont suivi la délégation du 24 au 28 mars 2009. D’une manière générale, le bilan qu’il fait de cette tournée est satisfaisant, voire optimiste en dépit des dysfonctionnements observés dans certaines localités.

Sidwaya (S.) : Quels enseignements tirez-vous de ces visites de terrain ?

Jean Christphe Ilboudo (J.C.I.) : D’une manière générale, nous avons pu constater que la démarche qui a consisté à mettre en place ces infrastructures a été très bonne. Elle a permis de mettre à la disposition des bénéficiaires et des populations, des Maisons des jeunes, des Centres de santé et de promotion sociale et un Centre de promotion féminine. En ce qui concerne les Maisons des jeunes, à Diéri, Kourouma et N’Dorola notamment, il y a des lacunes que nous avons constatées sur le terrain en terme de fonctionnement. Nous avons attiré l’attention des bénéficiaires sur la forte tentation qui les guette à se complaire dans l’assistanat. Nous leur avons fait comprendre que les peuples qui gagnent sont ceux qui se battent, qui ont foi en l’avenir. Au niveau des Engagements nationaux, nous avons joué notre partition. Le président du Faso a pu mettre à leur disposition des infrastructures et il appartient aux bénéficiaires de travailler à plus d’efficience pour un meilleur fonctionnement de celles-ci. Les échanges sur place nous ont permis de travailler à lever certaines insuffisances et entraves.

Avec les bénéficiaires, nous avons convenu, pour ce qui concerne ces localités, de travailler à plus d’opérationnalité et de fonctionnement de ces structures. Les populations ont pris l’engagement de lever les difficultés liées à l’inexistence de comités de gestion. Les CSPS ont permis d’améliorer sensiblement la couverture sanitaire des populations. Le Centre de promotion féminine a permis à ses bénéficiaires de disposer du savoir. C’est donc dire qu’à côté des insuffisances, il y a des acquis. Nous avons insisté sur le fait que l’ère de l’Etat-providence est révolue. Il appartient donc à l’ensemble des bénéficiaires et populations, de travailler désormais à faire en sorte que ces réalisations soient opérationnelles et fonctionnelles. L’Etat jouera sa partition en apportant un minimum d’infrastructures et de matériels, mais encore faut-il que les populations bénéficiaires travaillent à les faire fonctionner. Nous avons pu constater leur engagement à relever ce défi dans certaines localités visitées.

S. : Au regard de ce que vous avez vu, faut-il repenser la philosophie qui sous-tend la construction de ces infrastructures ou les augmenter ?

J.C.I. : L’intérêt de nos visites de terrain est de faire le diagnostic de ce qui existe. Nous allons tirer les enseignements pour nous permettre de réorienter l’édification ou la réalisation de ces infrastructures dans l’avenir. Je crois que l’intérêt de ces réalisations est avéré pour ces populations. Ces populations nous ont d’ailleurs confirmé leur attachement à celles-ci afin qu’elles leur soient profitables. Il nous appartient de tirer les enseignements des insuffisances et entraves qui existent dans le fonctionnement de certaines infrastructures pour mieux faire à l’avenir et rassurer les partenaires qui nous accompagnent.

S. : Y a-t-il d’autres demandes enregistrées au niveau du secrétariat permanent des Engagements nationaux ?

J.C.I. : Le diagnostic qui est en train d’être fait, nous rassure de la justesse de la réalisation des infrastructures. Cela nous réconforte dans la nécessité de poursuivre dans leur réalisation. Ceci dénote la justesse de la vision du chef de l’Etat, mais la raréfaction des ressources financières fait que nous n’arrivons pas à satisfaire l’ensemble des demandes qui nous parviennent. Il est donc important que si ce qui existe déjà fonctionne correctement, c’est un pas de gagné. Pour ce qui vient, on aura encore le temps de taper à la porte de nos partenaires, afin que rassurés par l’état de fonctionnement et de l’opérationnalité de ces structures sur le terrain, ils soient convaincus de la nécessité de nous accompagner encore pour la réalisation d’autres infrastructures au profit et à la satisfaction des populations des communes que nous avons visitées.

Propos recueillis par Urbain KABORE (mannogo@yahoo.fr)

Sidwaya

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