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Monique Ilboudo à l’Observateur : "Je me suis sentie chez moi"

Publié le vendredi 9 juillet 2004 à 07h49min

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Afin de promouvoir les droits de l’homme auprès des médias, qui distillent les informations y relatives, la ministre en charge de ce département, Monique Ilboudo, a rendu visite à l’Observateur paalga, hier dans la matinée. C’est la première visite d’une série qu’elle effectuera au niveau des journaux, radios et télévisions burkinabè.

A l’aise à l’Observateur paalga, Monique Ilboudo l’était hier puisqu’il s’agit d’un retour dans une maison qu’elle a fréquentée antérieurement (NDLR : elle collaborait avec le journal et animait la chronique "Féminin pluriel"). Du reste, elle a lâché dans la salle de rédactions :"C’est un retour, j’ai mis du temps, mais je suis là". Et le directeur des rédactions de répondre : "Mieux vaut tard que jamais". Il est vrai que depuis sa nomination (juin 2002) la ministre n’avait plus franchi le portail du "canard".

A bâtons rompus donc avec les journalistes, la ministre Ilboudo a donné l’objet de sa visite. Il s’agit, a-t-elle expliqué en substance, de faire connaître aux citoyens les valeurs humaines pour lesquelles, son ministère se bat, et surtout d’en informer les hommes de presse, qui ont la mission de sensibiliser les populations. Il s’agissait aussi d’échanger sur les droits et devoirs des médias en matière des droits humains.

Pour Monique Ilboudo, ces deux axes constituent la raison d’être de sa tournée au sein des médias burkinabè. La presse, a-t-elle précisé, peut attendre de son ministère des informations précieuses qu’elle contribuera à diffuser. Elle souhaite d’ailleurs qu’au niveau du journal il y ait un point focal, qui servira d’interface entre son département et la rédaction. Ses impressions sur l’Observateur paalga ? "Le journal contribue beaucoup à l’ancrage de la démocratie au Burkina Faso... Souvent quand je vois certaines choses qui ne sont pas correctes dans le journal, je contacte le journal ou le CSI... mais globalement c’est positif".

En fait pour elle si les deux volets mentionnés plus haut (attirer l’attention des médias sur les violations des droits humains et obtenir une meilleure participation des médias à la sensibilisation) sont remplis, son ministère, d’ici quelques années, devrait ne plus avoir de raison ... d’exister. Elle entrait ainsi de plain-pied dans ce qu’il est convenu d’appeler une "polémique" sur la création de son ministère.

Pour elle, son ministère ne fait pas "doublon" avec celui de la Justice. Le rôle de son département, selon ses propres termes, "n’est pas de dénoncer, ni de juger et de sanctionner, mais d’œuvrer à ce que les choses aillent mieux dans le domaine... Selon l’article 125 de la Constitution, ajoutera-t-elle, c’est le système judiciaire, les magistrats qui sont garants de la protection des citoyens". Mais si la fonction régalienne de l’Etat est de protéger les droits des citoyens le même Etat n’est-il pas le premier prédateur de ces droits ? Que nenni a répliqué Monique Ilboudo, car pour elle, il y a la répression légale, mais l’Etat demeure le premier protecteur de ces droits.

Concernant le MBDHP, elle a tenu à faire le distingo entre cette ONG et son ministère, tout en reconnaissant que chacun œuvre en ce qui le concerne à la promotion des droits de l’homme. Et la CNDH dans tout cela ? Selon la ministre, c’est le président de cette structure qui peut répondre de l’état de la CNDH, et non elle.

Avant de quitter l’Observateur dans une ambiance empreinte de cordialité, elle a écrit dans le livre d’or ceci :" Je me suis sentie chez moi comme avant. Je vois que vous me pardonnez ma longue absence. Même loin, je reste en contact avec vous chaque jour. Merci de continuer à nous informer, de participer à ce chantier qu’est notre pays. Je compte sur vous pour continuer à m’appuyer dans la lourde mission qui m’a été confiée. Bon courage, longue vie à l’Observateur".

L’Observateur

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