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Lancement des travaux de renforcement de la route Ouagadougou-Pô-Frontière du Ghana : Améliorer la desserte et l’approvisionnement du Burkina

Publié le lundi 30 mars 2009 à 01h51min

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Le chef du gouvernement, Tertius Zongo, a procédé, le samedi 28 mars 2009, à Pô, au lancement des travaux de renforcement de la route nationale n°5 (Ouagadougou-Pô-Frontière du Ghana). Les travaux vont coûter environ 40 milliards de francs CFA et visent à améliorer le trafic sur cet axe essentiel dans la relation entre notre pays et le Ghana tout en favorisant le développement des régions traversées par la route.

Répartis en deux lots, les travaux de renforcement de la route nationale n°5, longue de 165 km, consiste en une réfection de la couche de base en grave concassée d’une épaisseur variant entre 20 et 25 cm avec un revêtement bitumineux d’une épaisseur de 5 cm. La plateforme aura désormais une largeur de 13,60 mètres dans la section urbaine avec une chaussée de 7 mètres de largeur, deux pistes cyclables de 2,80 mètres chacune et deux accotements de 0,5 mètre chacun. En rase campagne, les caractéristiques sont les mêmes, déduction faite des pistes cyclables.

Le projet prévoit également des travaux connexes à savoir, la construction de clôtures d’écoles et du collège de Pô situés le long de la route, de pistes d’accès aux centres de santé de Kombissiri, de Toessé et de Pissy, la construction de forages (12) et la plantation d’arbres pour la restauration de l’environnement ainsi que la lutte contre le VIH/Sida. Il est en outre prévu la construction d’aires de repos et de stationnement le long du trajet et la réalisation d’un poste de contrôle juxtaposé à Paga au Ghana.

“ Ces travaux auront un impact sur la création d’emplois dans les régions traversées, réduiront les coûts d’entretien des véhicules et amélioreront le trafic sur cet axe important pour l’UEMOA ”, estime Najib Kacem, représentant des bailleurs de fonds du projet de renforcement. La nationale n°5 est en effet inscrite au Programme routier 1 de l’UEMOA concernant l’axe Bamako-Ouagadougou-Accra et dont la réhabilitation était rendue nécessaire en vue de faciliter le transport sur ce corridor long de 1900 Km dont 650 Km au Burkina Faso.

D’un coût de réalisation estimé à environ 40 milliards de FCFA mobilisés par la BAD (environ 22 milliards de F CFA soit 67% du financement total), la BOAD (environ 5 milliards de FCFA soit 15%), et le gouvernement du Burkina Faso (environ 6 milliards de F CFA soit 18%), les travaux qui seront exécutés par l’entreprise Oumarou-Kanazoé (lot1) et le Groupement DTP Terrassement/SOGEA SATOM (lot2) ont des durées respectives de 12 mois et de 20 mois. Le contrôle et la surveillance des travaux sont confiés au Groupement de bureaux d’études et d’ingénieurs Conseils AIC PROGETTI/ACE.

L’occasion faisant le larron !

Pour le maire de Pô, Henri Koubizara, “ le problème de la route qui a été coupé il y a quelques années suite à la montée des eaux du Nazinon est résolu mais d’autres préoccupations subsistent ”. Aussi a-t-il profité de la présence du Premier ministre pour plaider la cause de sa commune. C’est ainsi que M. Koubizara a sollicité du gouvernement les réalisations suivantes : une unité de traitement de fruits avec une chambre froide, une retenue d’eau et une faculté d’anglais.

Pour la retenue d’eau, M. Koubizara saisit là une opportunité offerte à lui. Le Président du Faso en a parlé à la dernière journée nationale du paysan tenue à Koudougou et le maire de Pô qui le remercie pour cela espère que le projet verra très rapidement le jour. Quant à la faculté d’anglais, M. Koubizara invoque la proximité avec le Ghana et la disponibilité de la commune de Pô à travers un terrain de 10 à 15 hectares pour la réalisation de l’infrastructure.

Les transporteurs de la région souhaitent eux, l’aménagement des gares routières de Pô et de Dakola pour leur permettre de mieux exercer leur activité.
Le gouverneur du Centre-Sud, Raymond Edouard Ouédraogo, rappelle aux entrepreneurs l’importance de ce projet pour ses administrés et pour le Burkina. En tous les cas, promet M. Ouédraogo, “ sur instruction du Premier ministre, nous suivrons avec intérêt l’exécution des travaux. ” Aussi se met-il à rêver des bitumages des routes Guiba-Garango et Manga-Zabré-Frontière du Ghana. “ Le bitumage de ces axes stratégiques permettra de diversifier les voies d’approvisionnement de notre pays à partir du Ghana et du Togo ”, soutient le gouverneur.

Il espère enfin que le gouvernement se penchera sur l’enclavement du département de Kayao, coupé du reste de la région dès la première pluie. Pour lui, sa région a un fort potentiel agro-sylvo-pastoral et cynégétique qui ne demande que de bonnes voies de communication et plus de sécurité pour être valorisé. C’est pourquoi le gouverneur du Centre-Sud attend des opérateurs de téléphonie mobile la couverture des zones criminogènes de Nobéré-Pô.

Outre le renforcement de cette voie, le ministre des Infrastructures et du Désenclavement indique qu’une volonté politique au plus haut niveau existe pour sauvegarder, améliorer et moderniser notre réseau router.
“ Le renforcement des corridors principaux s’impose comme un moyen d’accès facile aux ports du Ghana, de la Côte d’Ivoire, du Togo et du Bénin, d’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale et une parfaite tenue du rôle de pays de transit”, note Seydou Kaboré, ministre des Infrastructures et du Désenclavement. Il annonce la tenue dans notre pays, courant le 2e trimestre 2009, d’un séminaire international réunissant tous les acteurs de la sous-région et du Ghana sous les auspices de l’Union européenne et de l’UEMOA pour connaître du problème du contrôle de la charge à l’essieu. M. Kaboré a par ailleurs réaffirmé la détermination du gouvernement à prendre toutes les dispositions requises pour mettre un terme aux surcharges sur nos routes.
Les partenaires techniques et financiers y atta
chent du prix et sont prêts à nous accompagner dans ce domaine et dans la réalisation de biens d’autres projets de développement au profit des populations Burkinabé.
Quant à la politique de construction et de modernisation de la gestion des nos routes, elle mobilisera du reste sur la décennie 2000-2010 plus de 1000 milliards de F CFA.

Victorien A.SAWADOGO


Tertius Zongo invite au respect de la réglementation routière

Tertius Zongo, Premier ministre : En décidant du renforcement de la route nationale n°5, le gouvernement répond à un besoin des populations de cette région, comme il l’a fait ailleurs, de pouvoir accéder au développement. Notre pays est un pays de transit et nous devons faire en sorte que nos voies de communication soient meilleures. Notre communication avec les pays voisins est très importante. Nous connaissons le flux qui vient du Ghana. L’axe routier qui lie le Ghana au Burkina est essentiel. Il nous revient de faire en sorte que cet axe soit envié par les pays voisins qui sont adossés au littoral.

Nous devons, en matière de route, faire mieux que nos voisins parce que nous sommes un pays de l’intérieur, faire mieux en terme de qualité des infrastructures mais aussi et surtout en terme de services rendus. Pour ce projet, il y en a pour environ 40 milliards de F CFA. C’est important pour un pays comme le nôtre. Nous devons donc faire en sorte que l’infrastructure qui sera réalisée soit de qualité. Il faut que les entreprises sachent que c’est beaucoup d’argent qu’on met dedans et qu’elles doivent par conséquent faire correctement leur travail. Au niveau de l’Etat, il faut que nous puissions aller au-delà de ce qui se fait habituellement au niveau de la réglementation. Il faut que la charge, les camions qui doivent transporter 35 tonnes et qui transportent 50 tonnes et qui dégradent nos routes, puisse être traités avec la rigueur des textes. Pour les riverains, il faut qu’ils sachent qu’ils ont avec ce projet une opportunité dans leurs mains. Ils doivent la saisir et impulser une dynamique de développement de leur région. C’est une œuvre commune, quelque chose d’important que nous sommes en train de faire pour les régions traversées et pour le Burkina. J’ai confiance et je crois que chacun a compris son rôle.

Propos recueillis par VAS


La route, facteur d’intégration et de développement

Le projet de renforcement de la route nationale n°5 ou route communautaire CU 8 qui a été lancé le samedi à Pô par le Premier ministre Tertius Zongo fait partie du Programme d’actions communautaires des infrastructures et du transport routier (PACITR) de l’UEMOA. Il présente plusieurs composantes dont un volet routes avec les travaux de renforcement et un volet sensibilisation et facilitation qui comprend la construction et l’équipement d’un poste de contrôle juxtaposé à Paga au Ghana, la mise en place d’un Système d’information anticipé sur les marchandises (SIAM), la mise en place d’un système de radio communication, la sensibilisation sur le VIH/SIDA et le paludisme, la protection de l’environnement ainsi que la sécurité routière. Il comporte enfin un volet gestion qui consiste en un renforcement des capacités des acteurs du secteur routier avec l’organisation de formations, de séminaires et de voyages d’études.

Le projet met donc un accent à intégrer davantage les pays de l’hinterland que sont le Mali, le Niger et le Burkina avec le Ghana et traduit la synergie d’action entre l’UEMOA et la CEDEAO. Une intégration que facilite, certes, la route mais que renforce le projet par le biais de la sensibilisation et des actions de développement directement réalisées au profit des populations riveraines. C’est assurément là une première dans notre pays où le renforcement d’une route rapporte autant de retombées. Ce qui contribue à rendre la pensée du Professeur Prud’homme qui dit que la route du développement passe par le développement plus concret aux yeux des populations.

V.A.S

Sidwaya

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