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Présidentielle ivoirienne : Il ne faut pas compliquer le travail du facilitateur

Publié le vendredi 27 mars 2009 à 02h48min

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Au fait, depuis le conclave de Pretoria et l’Accord politique global de Ouagadougou, combien de fois a-t-on annoncé la date de la présidentielle pour la reporter sine die ? Si les mois qui ont suivi le 4 mars 2007, date de la signature de cet accord, les protagonistes essayaient d’avancer des dates relatives à cette échéance capitale, conditionnée bien sûr à l’avancée du processus, aujourd’hui, l’antienne serinée à chaque CPC ou CEA est qu’il faut éviter de cultiver le fétichisme des dates, car « si date il y a elle n’est pas contractuelle » pour reprendre les propos du président de la CENI ivoirienne, Robert Mabeu Beugré.

N’empêche, ils sont nombreux à vouloir de cette date « dead line ». C’est ainsi que cette semaine, de jeunes Ivoiriens ont entamé une grève de la faim pour exiger qu’une date de la présidentielle soit arrêtée une bonne fois pour toutes, faute de quoi, ils se laisseront mourir de faim. Il n’est pas jusqu’à Didier Drogba, la star du football, qui n’exige que cette élection ait lieu et fissa ! Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, lui, se montre « pessimiste » face à ces reports à n’en pas finir.

Mais, au-delà de ce fait divers des grévistes de la faim et des souhaits des uns et des autres, on a de plus en plus la vague impression que personne, à commencer par les présidentiables, ne veut de cette élection. Car autant dans les meetings et les déclarations chacun des protagonistes se montre impatient d’en découdre avec les autres, autant, paradoxalement, Gbagbo, Ouattara, et tous les autres à l’exception de Bédié peut-être se pressent lentement.

Par exemple, un Laurent Gbagbo est dans le beau rôle, puisque tant qu’il n’y a pas d’élection qui ait désigné son remplaçant, il n’est pas question qu’il parte, et dans la foulée, il aura eu pratiquement deux mandats même si c’est un règne sous tambouille permanente ; le Premier ministre, Guillaume Soro, a de quoi boire son petit lait, car le statut quo l’arrange et il a le temps, à 34 ans, de voir venir et de renforcer sa carapace politique.

Cependant il serait opportun que ce qui s’apparente à un serpent de mer voie le jour au plus tard fin 2009. Pour des raisons pratiques concernant le facilitateur : après cette date, Blaise Compaoré lui-même sera candidat à sa propre succession pour la dernière fois ( ?) et sera donc retenu par cette tâche combien contraignante.

En effet, même si l’issue de cette présidentielle de 2010 ne fait pas de doute, « le militant émérite du CDP » devra, pour la forme, mettre la main au cambouis, c’est-à-dire tourner dans les 13 régions, tenir des jamborees, serrer des mains ...bref il aura ses chats à fouetter.

En outre, il y a le Togo, dont la fréquence des visites des premiers responsables au Burkina n’est pas anodine, qui sera aussi en année électorale en 2010. Ce n’est pas l’entente parfaite entre le RPT, au pouvoir, et l’UFC, dont le leader charismatique, Gilchrist Olympio, participera, là véritablement, à sa première présidentielle.

Maître d’œuvre de l’Accord politique dans ce pays aussi, le Président du Faso sera sollicité. Si on y ajoute une présidentielle en Côte D’ivoire, ça complique la tâche du facilitateur, et il faudra bien le libérer pour qu’il s’occupe de ses affaires internes, car tout capitaine à la retraite qu’il est, « le faiseur de paix burkinabè » ne saurait se déployer sur tous les fronts.

Par Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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