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REFORMES INSTITUTIONNELLES ET POLITIQUES : La société civile attend de voir

Publié le mardi 24 mars 2009 à 23h59min

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La coalition des organisations de la société civile (OSC) a rencontré la presse le vendredi 20 mars dernier à Ouagadougou pour faire le point des propositions qu’elle a présentées dans le cadre des réformes institutionnelles et politiques en cours au Burkina.

Quel sera le visage de la démocratie burkinabè (sur le plan institutionnel) dans quelques mois ? C’est une question difficile à répondre, même pour les analystes politiques. L’assemblée nationale a, en tous les cas, a lancé le débat, voilà quelques mois, sur la réforme du code électoral, le financement des partis politiques, le statut de l’opposition, le système des quotas, etc. Et c’est dans cette brèche que la société civile s’est engouffrée, convaincue qu’elle a son rôle à jouer dans l’approfondissement de la démocratie.

Mais, à la lumière des propositions de loi du gouvernement qui seront discutées à l’Assemblée nationale, le constat est que certaines suggestions de la coalition de la société civile n’ont pas été prises en compte et des insuffisances doivent être examinées. Au niveau de la composition de la CENI, elle a constaté avec déception la suppression du représentant des organisations de défense des droits humains. Pour les documents pouvant servir pour l’établissement de la carte d’électeur, l’extrait d’acte de naissance, le jugement supplétif ou le livret de famille ont été maintenus, alors qu’ils ne seraient pas des documents fiables.

Par rapport à la carte d’électeur avec photo et empreinte digitale numérisée, le porte-parole de la coalition, le Pr Augustin Loada a indiqué que ce serait difficile de voir sa réalisation d’ici la présidentielle de 2010 parce que les moyens ne sont pas toujours mis à la disposition de la CENI. La société civile s’inquiète également du nombre trop élevé (200) des signatures exigées pour toute candidature à la présidentielle. Elle a proposé de ramener ce chiffre à 100. Sur la réglementation des gadgets, les OSC ont exprimé leur désaccord avec ce qui est proposé. Elle souhaite plutôt qu’ils soient interdits au moins 6 mois avant toute compagne électorale.

La société civile a également fait d’autres propositions qui ne sont pas pour le moment prises en compte. Il s’agit entre autres du plafonnement des dépenses de campagne, de la réglementation des fonds privés, du renforcement de l’utilisation des biens de l’Etat, de l’adoption d’un statut de la chefferie traditionnelle (pour les soustraire du jeu politique), de la relecture du statut de l’opposition (avec une clause interdisant d’accepter un poste politique de l’exécutif et le droit pour tout groupe parlementaire de saisir le Conseil constitutionnel entre autres). Enfin pour combattre le nomadisme politique, la société civile propose de déchoir tout député qui démissionne de son parti en cours de législature comme cela se fait dans certains pays africains (Sénégal).

Et comme le processus des réformes est en cours, la coalition a entrepris une démarche de plaidoyer qui l’a amenée à rencontrer les groupes parlementaires. Tout récemment, elle a pu rencontrer le président de l’Assemblée nationale et le ministre chargé des relations avec le Parlement. "Nos propositions visent à consolider la démocratie" a martelé le Pr Augustin Loada pour qui, si les autres le comprennent ainsi, ils devraient prendre en compte leurs suggestions si la volonté politique y est.


Candidatures indépendantes : le MBDHP bloqué

On se rappelle que le MBDHP avait initié une pétition pour les candidatures indépendantes. A la fin de son opération, il a pu recueillir plus de 15 000 signataires, qui est le nombre requis pour dépôt à l’Assemblée nationale. V oilà qu’il se trouve bloqué dans son initiative. Il ne sait pas quelle institution doit viser les signatures avant que la pétition ne soit déposée.

Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays

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