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ETATS-UNIS/IRAN : Vers un new deal ?

Publié le lundi 23 mars 2009 à 00h11min

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Changement de cap dans la politique des Etats-Unis à l’égard de l’Iran. L’Amérique tend une main fraternelle à son grand ennemi d’hier. A l’occasion du nouvel an iranien, le président américain Barack Obama a, dans un message historique adressé à l’Iran, offert à ses dirigeants de "surmonter trente ans de conflit". Une page se tourne, laquelle a été longtemps assombrie par de lourds nuages entre Washington et Téhéran. Alors que son prédécesseur, George W. Bush, avait toujours rangé l’Iran dans un "Axe du mal" sans jamais cesser de bander les muscles, Barack Obama, pour sa part, adopte un ton plus conciliant.

Il invite Téhéran à un "dialogue honnête et fondé sur le respect mutuel". Message accueilli favorablement par le régime iranien, même s’il se montre, pour l’instant, prudent, Téhéran disant attendre des actes concrets pour réparer les erreurs passées. Allusion faite notamment aux sanctions économiques qui frappent ce pays. Bon signe des temps même si, par ailleurs, le slogan " mort à l’Amérique" fait toujours partie du lexique révolutionnaire iranien. Une chose est, en tout cas, certaine : un rapprochement entre Washington et Téhéran peut avoir pour effet de changer la situation au Proche-Orient.

C’est connu, l’Iran est un pays important dans la région et exerce une grande influence sur les affaires régionales. Une nouvelle position, une nouvelle attitude, de sa part, tout comme de la part de la Syrie, affecteront directement la future évolution de la situation dans cette partie du monde. Autant dire que pour une paix durable au Proche-Orient et au Moyen-Orient, Téhéran et Damas restent des passages obligés. L’administration Obama sait que ces deux bêtes noires de l’ancienne administration américaine, peuvent transformer leur pouvoir de nuisance en influence positive. Tout dépend de l’approche. En entamant des manœuvres d’approche en direction de ces deux pays, Washington est consciente qu’elle a tout à gagner. Reste à savoir si ce début d’ouverture entre Téhéran et Washington, n’est pas le commencement d’un long processus dont on ne peut jurer d’une issue favorable.

Car, jusque-là, la question du dossier du nucléaire iranien, n’est pas réglée. Rien ne dit, en effet, que l’Iran acceptera de suspendre son enrichissement d’uranium, malgré le nouveau chapitre qui s’ouvre dans les relations avec l’Iran. Et puis, il y a le gros dossier israélien. A ce propos, il est clair que les problèmes ne seront jamais réglés tant que les Etats-Unis continueront à apporter un soutien aveugle au régime d’Israël. C’est pourquoi tout dialogue avec l’Iran sera d’avance voué à l’échec tant que Téhéran verra en Israël un allié inconditionnel des Etats-Unis, à qui Washington permet de tout faire.

Toujours est-il que c’est un pas important que le président Barack Obama vient de faire en tentant ce rapprochement avec Téhéran, mais aussi avec Damas, comme cela a été le cas, ces derniers temps. Par ce debut de "new deal" que Obama offre à Téhéran, l’actuel occupant de la Maison blanche, non seulement désaxe "l’Axe du mal" par sa rupture avec la diplomatie de l’ancienne administration, mais en plus, prouve au reste du monde qu’un dialogue avec "l’autre" monde est possible, pour peu qu’on veuille bien accepter de faire le premier pas. C’est une démarche noble et une hauteur de vue que George W. Bush n’a jamais eues. Et l’on sait jusqu’où sa mauvaise politique à l’égard du monde arabe l’a mené.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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