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Province du Passoré : Seize personnes perdent la vie par noyade

Publié le lundi 16 mars 2009 à 00h56min

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Le chavirement d’une pirogue transportant une vingtaine de passagers a provoqué la mort de seize personnes, le samedi 14 mars 2009, au barrage de Toecin à une quinzaine de km au Nord-Est de Yako dans la province du Passoré.

“C’est un véritable drame ! Les victimes sont toutes de Ouonon, l’un des quinze villages de la commune rurale de Gomponsom. Parmi les victimes, on compte dix femmes et six enfants dont l’âge varie entre un et dix huit mois. On dénombre aussi cinq rescapés dont deux femmes, deux enfants et le piroguier”, a indiqué Inoussa Sawadogo, commandant de la brigade de gendarmerie de Yako.

Ce sont donc seize personnes qui ont péri dans les eaux du barrage de Toecin communément appelé barrage Oumarou-Kanazoé, un ouvrage de 50 km de longueur, 5 km de largeur et 11 m de profondeur à plusieurs endroits du lit.

Selon le premier adjoint au maire de Gomponsom, Sibiri Nanema, les femmes et leurs progénitures avaient embarqué dans la pirogue de Kalaga Yamba Salam pour aller à des funérailles sur l’autre rive du barrage à Bèrenga. C’est au cours de cette traversée aux environs de 11h que l’irréparable s’est produit.

Sur les causes du chavirement de la pirogue, la surcharge est le plus souvent cité. “Une pirogue ne doit pas prendre plus de six personnes y compris le piroguier. Vous voyez, ils étaient vingt et une personnes à bord. Le poids était très important ; la pirogue ne peut que chavirer”, a indiqué un piroguier du nom de Alidou Sankara.

Pour Kalaga Zonabo, l’une des femmes rescapées, “au fur et à mesure que nous avançions, la pirogue prenait de l’eau. Avec des calebasses, on tentait de la vider mais c’était difficile à cause de notre nombre.On ne pouvait plus se retourner. Et soudain la pirogue s’est renversée”. Et Azèta Zida l’autre rescapée d’ajouter : “Moi j’ai pu saisir un enfant par le bras et nous nous sommes retrouvés sur le dos de la pirogue. On criait. Zonabo avait pu attraper un bout de la pirogue. Notre piroguier s’est retrouvé aussi dans l’eau secourant un autre enfant. Les autres passagers de la pirogue luttaient contre la mort dans les eaux. Alertés par nos cris de peur, des piroguiers sont venus nous secourir, nous qui étions accrochés à la pirogue. Pour les autres femmes et les enfants, c’était déjà tard “.

Trois corps restent introuvables

A notre arrivée sur les lieux du drame vers 14 heures, les berges du barrage étaient noires de monde. Des femmes et des enfants étaient assis à distance. Des hommes visiblement marqués par la tragédie avaient le regard tourné vers le barrage dans l’espoir de retrouver les corps des naufragés. Depuis 11h, des jeunes de Bèrenga et de Ouonon répartis sur dix pirogues ont engagé une opération de recherche. C’est à 16 h 45 mn que quatre premiers corps ont été retrouvés. A 18 h 15, neuf autres corps ont été sortis de l’eau. Sur les seize noyés, treize corps ont été retrouvés dont les corps de dix femmes et de trois enfants. Jusqu’à la tombée de la nuit, les corps de trois enfants n’avaient pas été retrouvés. Mais au matin du 15 mars, deux autres corps ont été retrouvés.

Les autorités provinciales, avec à leur tête le haut-commissaire du Passoré Lamourdia Thimbiano, se sont rendues sur le lieu du drame pour soutenir les populations de Ouonon face à la tragédie. Un site a été identifié non loin du barrage pour l’enterrement des naufragés. Une équipe de sapeurs-pompiers de Ouahigouya et de Ouagadougou a été mobilisée pour poursuivre la recherche des disparus.

Belibi Francis YARO, (AIB/Yako)


Le gouvernement réconforte les familles endeuillées

Seize morts dont six bébés. C’est le lourd bilan du chavirement d’une barque, le 14 mars 2009, dans le barrage de Toecin. Face à la gravité de la situation, une délégation gouvernementale s’est rendue, ce dimanche 15 mars 2009, sur les lieux du drame à Ouonon, localité située à 20 km de Yako dans le Passoré pour assister les familles endeuillées.

Le village de Ouonon était encore sous le choc, ce dimanche 15 mars 2009, vingt-quatre heures après le chavirement d’une pirogue dans le barrage de Toecin (province du Passoré) ayant fait 16 morts dont 10 femmes et six bébés. A l’arrivée de la délégation du gouvernement aux environs de 9h 30mn dans a petite localité à une vingtaine de kilomètres de Yako, la population était toujours rassemblée au bord du barrage, suivant les sapeurs-pompiers qui essayaient par tous les moyens de repêcher les deux dernières victimes (des bébés).

Composée du ministre de l’Administration territoriale, Clément Sawadogo, de la ministre de l’Action sociale, Pascaline Tamini, du ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Savadogo, de députés et des autorités administratives et ressortissants de la région, la délégation, à son arrivée, est allée d’abord saluer les efforts des sapeurs-pompiers. Pour le directeur des opérations de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, le lieutenant-colonel Boumadji Karambiri, les recherches des deux victimes se poursuivent, mais le vent rendait les opérations difficiles.

Ensuite, la délégation gouvernementale est allée se recueillir sur les tombes des treize victimes repêchées la veille dont l’enterrement a eu lieu aux alentours de deux heures du matin, à près d’un kilomètre du barrage. Après ce recueillement, a eu lieu la rencontre avec les familles des victimes et les responsables coutumiers de Ouonon. Les visages étaient graves. Prenant la parole, le gouverneur de la région du Nord, Viviane Compaoré, a exprimé à la population la compassion du gouvernement burkinabè face au drame qui vient de frapper le village. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Clément Sawadogo a abondé dans le même sens tout en rappelant la gravité de la situation, d’autant plus que ce sont plusieurs foyers qui seront privés de leur mère ou de leur épouse.

“C’est Dieu qui donne et c’est aussi Lui qui reprend”, a rappelé Clément Sawadogo. Et d’ajouter que dans ce cas-ci, le comportement de l’homme, selon lui, y est pour quelque chose. Car une telle pirogue de fortune ne doit pas embarquer vingt et une personnes. “Evitez de tels agissements pour que ces situations ne se reproduisent plus jamais”, a déclaré Clément Sawadogo aux populations de Ouonon.
Afin de soutenir les familles endeuillées, une enveloppe de deux cent cinquante mille francs (250 000) F CFA leur a été remise. Un premier geste, a assuré Viviane Compaoré, avant que l’action sociale n’étudie sérieusement le cas dans les jours à venir pour une prise en charge de ces familles.

Un soutien moral et financier qui est allé droit aux cœurs des populations qui l’ont exprimé par la voix de leur chef. “Votre seule présence” a-t-il déclaré, réconforte énormément les familles des victimes”.
C’est la preuve que les populations de Ouonon ont été très sensibles à l’acte posé par le gouvernement.

Sié Simplice HIEN

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 16 mars 2009 à 10:23, par Ablo En réponse à : Province du Passoré : Seize personnes perdent la vie par noyade

    Je voudrais au premier abord présenter mes condoléances aux familles éplorées par une telle catastrphe. Que les victimes soient reçues par la miséricorde du Tout Puissant.
    J’ajoute en disant que de telles situations pourraient être évitées par la sensibilisation et l’encadrement de nos populations par les autorités locales et deconcentrées en mettant en place des services permanents de contrôle aussi bien au niveau des gares routières qu’au niveau d’autres places d’embarquement de personnes. La mise en palce de tels services contibueront à vérifier l’opérationnalité et le chargement de ces moyens de transports qui atteint une certiane vétusté afin d’éviter certains accidents ignobles qui n’ont rien à voir avec la volonté de Dieu, mais simplement au compte de la naïveté voire la bestise de l’homme.

    Une fois de plus mes condoléances aux familles éplorées et mes encouragements moraux à elles.

    • Le 17 mars 2009 à 11:28, par William. W En réponse à : Province du Passoré : Seize personnes perdent la vie par noyade

      Premièrement, je présente mes condoléances aux familles éplorées par cette tragédie. Pour éviter de tels evenements, les autorités locales en charge des barrages navigables devraient exiger aux utilisateurs de ces pilogues de porter obligatoirement des gilets de sauvetage. Si ça avait été le cas, aujourd’hui ces familles n’allaient pas être endeuillées. Il est impassable d’embarquer dans une pilogue les enfants de un an sans gilet de sauvetage !!!. Il faut arrêter de dire que c’est Dieu qui donne et qui reprend. C’est vraiment un front fuyant. Nous devons sensibiliser notre peuple aux danger qu’ils courent tous les jours en évitant de respecter un minimum de précautions dans leurs activités de tous les jours.

      Merci

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