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Journée nationale du paysan : Diversifier la production pour plus de rentablité

Publié le jeudi 12 mars 2009 à 23h53min

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La Journée nationale du paysan se tient, du 12 au 14 mars à Koudougou. En prélude au dialogue direct, entre le chef de l’Etat et les producteurs, s’est tenu le traditionnel forum des producteurs. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le chef de gouvernement, Tertius Zongo.

C’est une pluie bienfaisante qui accueille, dans la nuit du 11 mars le millier de producteurs venus de toutes les contrées du Burkina Faso pour participer à la Journée nationale du paysan (JNP) à Koudougou. En plus des producteurs, le forum qui a débuté dans la matinée du 12 mars a connu la présence de décideurs politiques, des cadres du développement rural et de la recherche agricole, ainsi que des partenaires techniques et financiers.

Les participants ont planché sur le thème : « Quelle stratégie de diversification des productions agro-sylvo-pastorales pour le renforcement de la sécurité alimentaire et la réduction de la pauvreté ». Un thème qui se justifie par le contexte international actuel, marqué par la crise alimentaire et financière.
Selon le ministre en charge de l’Agriculture, Laurent Sédogo, cette situation laisse planer beaucoup d’incertitudes quant à l’avenir des filières d’exportations. D’où la nécessité d’explorer de nouvelles pistes pour amortir les éventuels impacts de la crise sur les producteurs et sur l’économie nationale.

Et comme pour témoigner de la gravité de la situation et de l’urgence à proposer des solutions salvatrices, le Premier ministre lui-même, pour la première fois dans l’histoire de la Journée nationale du paysan, a pris part à la cérémonie d’ouverture du forum. Tertius Zongo, a invité les participants à tirer le meilleur de cet événement majeur. « L’institution de la Journée nationale du paysan par le chef de l’Etat est un courage politique qu’il faut saluer » a-t-il souligné. Pour la 13e édition qui se tient dans un contexte très difficile, le chef du gouvernement a souligné tout l’espoir que les uns et les autres fondent sur la filière agricole.
Seule la mise en place d’une stratégie de diversification des productions en vue de réduire l’insécurité alimentaire et la pauvreté en milieu rural pourrait permettre de combler les attentes.

D’entré de jeu, les participants ont retenu une définition commune du mot diversification.
Il s’agit de l’introduction ou le développement de spéculations additionnelles à celles déjà existantes, tout en développant la transformation locale afin d’augmenter la valeur ajoutée.
Toute chose qui permettra au pays de ne pas être entièrement dépendant d’une seule filière comme c’est le cas actuellement avec le coton. En effet, cette filière qui est aujourd’hui confrontée à d’énormes difficultés telles que la baisse des cours, le renchérissement des coûts de productions et la dépréciation du dollar par rapport à l’euro, est pourtant la principale filière d’exportation du pays, avec une contribution de plus de 30% au PIB.

De ce fait, la diversification de la production pourrait transparaître comme un recul progressif du gouvernement face à la filière coton, dans la mesure où les axes retenus sur la promotion de céréales traditionnelles comme le maïs et le sorgho, le riz, le nièbé, les fruits et les légumes sont présentés comme des filières d’avenir.
Pour accompagner l’écoulement des productions, l’Etat va accorder une attention particulière à la promotion des entreprises rurales de transformation. En la matière, les femmes font déjà un travail remarquable à travers la transformation des céréales en couscous, en farine...

Fatouma Sophie OUATTARA et Nadoun COULIBALY


La foire régionale séduit

Le Premier ministre Tertius Zongo, a inauguré hier jeudi 12 mars 2009 en marge de la XIIIe édition de la Journée nationale du paysan à Koudougou dans le Boulkiemdé la foire régionale destinée à mettre en relief le potentiel agro-sylvo-pastoral de la région
du Centre-Ouest .

Des ignames, du manioc, du bétail, des tomates, du poisson, des carottes, des aubergines, de la pomme de terre...! La région hôte de la XIIIe édition de la Journée nationale du paysan (JNP) n’a pas lésiné sur les moyens pour présenter au millier de délégués du monde rural ainsi qu’au parterre de décideurs politiques, sa richesse agro-sylvo-pastoral. C’est le Premier ministre himself, accompagné de quelques membres du gouvernement qui a inauguré cette foire qui vise à mettre en valeur le savoir-faire des producteurs ruraux et les potentialités agro-sylvo-pastorales. « Qu’elle soit commerciale ou agricole, la foire est une occasion de montrer les forces de frappe du Burkina Faso. Pour nous, à travers cette foire, il s’agit de montrer les potentialités de notre pays via la région du Centre-Ouest. Tout ce que j’ai vu donne de la joie.

Il y a du manioc, du bétail, de la pomme de terre... de très bonne qualité ». C’est par ces mots que le ministre en charge du Commerce, Mamadou Sanou a accueilli la tenue de la présente foire, première du genre dans l’organisation de la JNP. Et le Centre-Ouest est venu en force pour y exposer des productions. Les productions ont ainsi présenté aux autorités des échantillons de leur savoir-faire en matière de production agricole. « La JNP nous a apporté beaucoup. Avant son institutionnalisation, on produisait pour la subsistance. Aujourd’hui, on tend de plus en plus vers l’agro-business. Nous avons su en tirer un grand bénéfice", se réjouit, El Hadj Karim Ouédraogo , exposant de semences et de céréales.
En cela, la visite guidée des stands a permis au Premier ministre et sa délégation de mesurer la qualité des produits exposés. Le Centre-Ouest se positionne comme une grande zone de production de tubercules et de légumes. La production maraîchère y représente entre 25 000 et 30 000 tonnes par an soit plus de 12% de la production nationale.

Elle produit environ 9 000 tonnes d’ignames, se positionnant au second rang derrière le Sud-Ouest. Des potentialités qui inspire le chef du gouvernement à plaider pour le développement régional. Selon Tertius Zongo, il n’y a pas de doute, la région a un potentiel. Les politiques agricoles devraient identifier les spécificités régionales en vue d’accompagner le développement des régions. nous avons pu voir des productions d’une telle importance, cela signifie que les acteurs sont devenus des professionnels. Que ce soit les tubercules ou les fruits et légumes, on sent qu’ils ont une connaissance en termes de maîtrise de la production, a ajouté M. Zongo. Le Premier ministre a alors appelé à une cohérence des politiques pour mieux promouvoir le développement régional sur la base des communes. Tertius Zongo a par ailleurs soutenu qu’au fur et à mesure de la tenue des JNP, on constate une nette amélioration dans le travail des producteurs. "Lorsque, vous regardez ce que les producteurs sont capables de faire, vous pouvez, les yeux fermés, dire que les JNP ont permis d’améliorer les capacités des paysans ».

Nadoun COULIBALY et Sophie Fatouma OUATTARA


Une pluie bienfaisante mais source de désagréments

De coutume, on apprécie positivement la survenue d’une pluie juste avant ou pendant une cérémonie. Selon certains, ceci est signe de bonheur. Le mercredi 11 mars aux environs de 20 heures, une pluie accompagnée d’un vent assez violent est tombée sur la ville de Koudougou. Pour une fois, même si c’est un rassemblement de paysans qui ne jurent que par la pluie pour vivre, le comité d’organisation de la Journée nationale du paysan ne saurait apprécier une telle pluie.

En effet, après que les différentes commissions eurent fini ou furent sur la voie de boucler certaines activités, la pluie et le vent sont venus tout saboter. C’est ainsi que la commission infrastructures a vu une partie des stands devant abriter la foire dont l’ouverture est prévue pour le 12 mars à 11 heures, mis sens dessus- dessous par le vent. Certaines installations, notamment les tribunes et les tentes dressés sur le lieu du meeting ont également été fortement secouées. La commission accueil, hébergement et restauration elle, ne savait pas où donner de la tête.

Certains participants, arrivés juste avant la pluie sans avoir été pris en charge d’abord, ont dû subir la pluie et les rafales du vent à la recherche de leur lieu d’hébergement. Les prestataires qui devaient au même moment, procéder à la livraison des repas étaient bloqués, au regard de l’intensité du vent qui ne permettait pas de manipuler des aliments en de pareilles circonstances. Conséquence, il va s’en dire que des désagréments étaient bien au rendez-vous.

Quant à la commission presse et communication, elle a dû sauver ce qui pouvait-être très tôt, dans la matinée du 12 mars. Après avoir collé les affiches de la Journée nationale du paysan à travers la ville et placé des banderoles, le vent est venu arracher une grande partie et la pluie a transformé certaines affiches en pâte à papier.
En tous les cas, de nombreuses commissions se sont surpassées pour être au rendez-vous le 12 mars, avant le début effectif de la Journée nationale du paysan. Mais avouons que c’était tout de même laborieux.

François KABORE

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 13 mars 2009 à 11:45, par django En réponse à : Journée nationale du paysan : Diversifier la production pour plus de rentablité

    Depuis quelque temps la région du Centre-Ouest fait objet d’une attention particulière : publicité dans les médias de la JNP. La ville de Koudougou est à pied d’oeuvre pour l’organisation de cette journée nationale : les rues sont refaites, des boutiques cassées,la sécurité renforcée,les élèves dehors...Tout cela pour une journée ! je n’ai rien contre cette jopurnée, mais ce que je déplore est qu’on a arrêté les cours dans les établissement pour un ou deux jours. Faites un tour dans les services, vous ne trouverez pratiquement pas des agents pour vous résourdre un problème urgent. Malheur à vous si vous avez un dossier urgent aujourd’hui,vous allez devoir attentre que la fête finisse. le 13 mars est-elle une journée fériée ?Même si elle ne l’est pas on s’en fout ! Le PF vient, on s’en va l’acceuillir !Et moi dans tout ça, je n’adore pas pas cela !

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