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Valorisation du patrimoine culturel : Un week-end aux couleurs de la culture gourounsi à Sya

Publié le mercredi 4 mars 2009 à 04h18min

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L’association “Gnibinou” (Parenté, en gourounsi) a organisé du 28 février au 1er mars 2009, la 2e édition des Journées culturelles dénommées “Les 48 heures du Winien”. Au cours de ces journées dédiées à ce sous-groupe ethnique de la grande famille gourounsi, l’association a offert au public des animations, des danses et mets traditionnels winiens. L’évènement a surtout été marqué par une conférence sur les masques winiens, au siège de la Semaine national de la culture (SNC).

Les Winiens ou encore Kô, constitue avec les Kassena, les Lélé, les Nuni, les Nunuma et les Sissala, un des grands groupes ethniques burkinabé : les Gourounsi. Les Winiens sont installés dans la province des Balé et les patronymes caractéristiques les plus connus sont Mien, Tien, Sougué, Ganou, Lougué, Zango, Tiénou. Si certains sous-groupes comme les kassena sont connus pour leur style architectural original, d’autres le sont par les masques. C’est le cas des winiens.

L’association “Gnibinou”, un regroupement des winiens de Bobo-Dioulasso, s’est engagé, à travers les “48 heures du winien” à mieux faire connaître la culture de ce peuple. Ainsi, ils se sont penchés en 2007, lors de la première édition des journées culturelles, sur l’origine des winiens. La présente édition, patronnée par le maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou et parrainée par l’ancien ministre des Ressources animales, Alphonse Bonou, est consacrée aux masques winiens. C’est un des leurs, Issouf Yao, enseignant-chercheur à l’université de Ouagadougou et à l’Institut de développement rural (IDR) qui a entretenu l’assistance sur le thème.

A partir de ses propres travaux reposant sur la tradition orale winien, celui-ci a évoqué l’origine mystique et les types de masques winiens, leur pouvoir de guérison, entre autres aspects abordés. Selon le conférencier, ce n’est pas par hasard que les 6 provinces , à savoir, le Sourou, le Nayala, la Kossi, les Balé, le Mouhoun et les Banwa, ont été réunies pour former la région de la Boucle du Mouhoun. En effet, de l’avis de Issouf Yao, cela se justifie par la culture du masque qui leur est commune avec toutefois des variantes suivant les contrées. Abordant l’origine des masques winiens, M. Yao, dira qu’elle est céleste et qu’ils dérivent du “Sigu”, l’équivalent du “Dô” chez les Bobo, c’est-à-dire de dieu. Il ressort de l’exposé que “Sigu” s’acquiert en brousse après un combat épique entre un chasseur et un génie.

Le chasseur vainqueur s’empare des attributs du génie qu’il ramène à la maison. Le conférencier insistera surtout sur les fonctions religieuses, culturelles, curatives, magiques du masque winien. Par exemple, a-t-il soutenu, il y a 18 recettes de médicaments pour des soins d’enfants par les masques. Le sujet est très vaste, a conclu Issouf Yao qui fonde l’espoir que sa communication contribuera à alimenter la réflexion sur ce pan de la culture winien.

Le président de l’association “Gnibinou”, Tiémounou Tiénou, a exprimé sa satisfaction à l’issue de ces journées, voulue par lui comme une occasion de promotion socioculturelle et de sauvegarde du patrimoine winien. Le parrain de l’événement, Alphonse Bonou, lui-même winien d’adoption, a salué l’initiative de l’association “Gnibinou”. “Quand on n’est pas dans son village, les relations se distendent et la culture tend à disparaître”, a-t-il fait remarquer. L’action des Winiens de Bobo-Dioulasso est donc, selon lui la bienvenue et est à soutenir. Il a invité les autres membres du sous-groupe résidant dans les autres régions du pays à s’inspirer de l’exemple de l’association “Gnibinou”. Les 2 jours de festivités ont été marqués par une foire d’exposition de mets traditionnels, de danses au son de la musique de tambourinairs et flûtistes winiens.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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