LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

COTE D’IVOIRE : Incertitudes sur la date des élections

Publié le mercredi 4 mars 2009 à 04h19min

PARTAGER :                          

Au soir du 28 février 2009, les centres d’enrôlement sur toute l’étendue de la Côte d’Ivoire auraient dû fermer, parce que c’était la date butoir fixée par la Commission électorale indépendante (CEI). Mais voilà qu’un communiqué du Premier ministère prolonge, le même jour, les opérations d’identification et de recensement électoral. Cette phase de rattrapage qui vient d’être annoncée était prévisible selon les informations à Abidjan, parce que des problèmes que certains avaient jugé mineurs, subsistent. En effet, il faut relever que les opérations de reconstitution des registres de l’état civil perdus ou détruits devraient en principe débuter avant le programme des opérations d’enrôlement, afin de permettre aux Ivoiriens d’entrer en possession de leur extrait de naissance, pour ceux qui ne l’avaient pas, avant de se faire enrôler.

En faisant le contraire, il était donc évident qu’on enregistre des retardataires, et cela, la CEI le savait bien en s’en tenant vaille que vaille à cette date du 28 février, déclarent des acteurs politiques ivoiriens. En faisant le point, on apprend que ce sont environ 5 millions d’Ivoiriens qui ont été enrôlés depuis le début des opérations en septembre 2008, et c’est un chiffre qui correspond à près de 60% du taux de couverture.

Au niveau des Ivoiriens vivant à l’étranger, la CEI a fixé la date des opérations au 6 mars prochain sans vouloir s’aventurer dans une estimation de la proportion des Ivoiriens à enrôler. Il faut relever que dans le cadre du processus de paix, il est prévu ce 4 mars, date anniversaire de la signature de l’Accord politique de Ouagadougou (APO), une autre phase très importante du processus, la passation de charges entre les commandants de zones des Forces nouvelles et les préfets.

Un programme de passation de charges a également été fixé dans toutes les 21 localités sous contrôle des Forces nouvelles, et cela devrait en principe s’étaler sur 3 jours. Si l’administration de base (préfets, sous-préfets, secrétaires généraux), est en place, il y a tout de même le problème de pouvoirs entre les commandants de zones et les préfets. Quel sera le rôle de ces commandants face aux préfets sur le terrain ? Au niveau des Forces nouvelles, on indique que les commandants de zones vont partir, mais ils s’effaceront, progressivement.

Il s’agit donc de fixer les modalités du transfert des pouvoirs, parce que des gens ont pris des habitudes dont ils doivent se débarrasser. Ce qui n’est pas très évident de sitôt. Il y a aussi la question des miliciens, au centre d’une guerre des chiffres, miliciens dont le démantèlement n’est pas encore visible. Tous ces problèmes font croire qu’il faudra encore patienter pour connaître la date des élections.

Par Antoine BATTIONO (à Abidjan)

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique