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Rencontre ministre de la Santé / Directeurs d’organes de presse : Instaurer un partenariat avec les médias

Publié le jeudi 8 juillet 2004 à 08h01min

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Le ministre de la Santé, M. Bedouma Alain Yoda, accompagné de son collègue de l’Information, M. Joseph Kahoun, a rencontré les responsables des organes de presse publics et privés le 6 juillet dernier, au cours d’un sympathique dîner.

A cette soirée conviviale, l’on a échangé sur le système de santé burkinabè à travers le Plan national de développement sanitaire (PNDS) 2001-2010 et sollicité l’appui des médias dans la sensibilisation et l’information des populations sur les questions cruciales de santé.

"En vous invitant à ce dîner, nous avons voulu initier une rencontre de partenariat entre le ministère de la Santé et les dirigeants des médias", a lancé d’emblée le ministre de la Santé. Pour Bedouma Alain Yoda, il est bon de permettre aux responsables des médias d’avoir la possibilité de dialoguer avec les principaux responsables du ministère de la Santé, car les défis sont nombreux en matière de problèmes de santé au Burkina Faso. En effet, le système sanitaire au Burkina est fortement handicapé par plusieurs maux : l’expansion du Sida, l’insuffisance des ressources financières, matérielles et humaines, la faible utilisation des services de santé, l’insuffisance de collaboration intersectorielle, l’insuffisance de coordination de l’action des partenaires. Voilà pourquoi dans ses stratégies, le ministère de la Santé a élaboré le Plan national de développement sanitaire (PNDS) qui s’étale sur dix (10) ans (2001-2010).

Selon le premier responsable de la santé au Burkina, le PNDS a pour objectif général la réduction de la morbidité et de la mortalité au sein des populations. De ses objectifs intermédiaires, on peut retenir : l’accroissement de la couverture sanitaire nationale, l’amélioration de la qualité et de l’utilisation des services de santé, le renforcement de la lutte contre les maladies transmissibles et celles non transmissibles, la réduction de la transmission du VIH, l’amélioration de l’accessibilité financière des populations aux services de santé, le renforcement des capacités institutionnelles du ministère de la Santé.

De l’avis du ministre Alain Bedouma Yoda, un comité multisectorielle de suivi du PNDS a vu le jour en février 2003. Dans la même lancée, un secrétariat permanent regroupant le ministère de la Santé et ses partenaires techniques a été créé. De même, il est élaboré et adopté, depuis 2002, des plans de riposte contre les épidémies et notamment, la méningite, et des sorties ont été effectuées sur le terrain.

Les différentes actions de mise en œuvre du PNDS ont engendré des résultats probants : la réduction de la létalité (mortalité) chez les enfants de moins de cinq (5) ans atteints de paludisme, de 13 % en 2002 à 8 % en 2003, l’augmentation du nombre de femmes enceintes en consultation prénatale de 54 % en 2002 à 60 % en 2003, la réduction de la transmission du VIH/Sida de 7,17 % en 1997 à 4,9 % en 2003, la réduction des prix des MEG et l’harmonisation des tarifs des actes médicaux, etc.

Autre fait important allant dans le sens de la lutte contre le paludisme, c’est l’expérimentation d’un vaccin antipaludique au Burkina. Les tests qui sont présentement menés à Saponé sont assez concluants et laissent espérer que d’ici quelques années, le Burkina aura son vaccin.

Les évacuations sanitaires ne sont pas réservés aux fonctionnaires et aux riches ...

Dans leur envie d’être davantage situés sur des aspects cruciaux du système sanitaire burkinabè, les directeurs d’organes se sont intéressés à des sujets divers tels la gratuité de certains actes médicaux, les plans de riposte contre la méningite, l’équipement des formations sanitaires en matériels adéquats, la baisse du taux de séroprévalence, la politique d’évacuation sanitaire au Burkina, etc.

Dans leurs réponses, le ministre de la Santé et ses différents collaborateurs diront que la gratuité de certains actes médicaux, s’adresse aux personnes vulnérables de la société : femmes, enfants, indigents.

Cette gratuité concerne, les vaccinations et les consultations prénatales pour les femmes et les enfants. Cela, en vue de réduire la mortalité infantile et maternelle. Quant aux indigents, l’esprit de la gratuité voudrait que les recettes générées de la vente des MEG, puissent être réutilisées dans les formations sanitaires en vue de prendre en charge ces personnes nécessiteuses.

Sur la question des plans de riposte aux différentes épidémies de méningite que connaît chaque année notre pays, il est ressorti que ceux-ci sont élaborés pour "limiter les dégâts". Car, assurent les responsables du ministère de la Santé "pour le moment, nous n’avons pas les moyens techniques pour venir à bout de la méningite". Une situation qui s’explique par le fait que le Burkina se trouve dans la zone de ceinture méningitique où l’on enregistre des changements fréquents de germe, ce qui rend leur détection difficile. Nonobstant cette donne, des efforts sont déployés par le ministère de la Santé et l’accent est mis sur la sensibilisation des populations.

Autre préoccupation des responsables d’organe de presse, l’équipement des formations sanitaires en matériel performant. A ce niveau, les responsables du ministère de la Santé ont rassuré "l’acquisition du matériel suit les évolutions technologiques. Et nous ne sommes pas en reste par rapport aux autres". Mieux, le ministère a développé une politique qui "permet de ne pas commander n’importe quoi, lorsque nos partenaires veulent nous appuyer en matériel", a indiqué le secrétaire général du ministère.

Depuis quelques temps, il est question de la baisse du taux de séroprévalence dans notre pays.

Qu’en est-il exactement ? Pour le secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST, M. Joseph André Tiendrébéogo, la baisse du taux de 7,17 % à 4,9 % est due à la combinaison de plusieurs facteurs.

En 2002, la méthode de calcul a pris en compte le milieu rural. De l’avis du SP du CNLS/IST, la faiblesse de la prévalence en milieu rural tire les chiffres vers le bas.

Autre facteur, l’utilisation des ARV à partir de 1998 qui permet de prolonger la vie des malades du Sida. Ceux-ci ne meurent plus comme avant.

Et quid, des évacuations sanitaires qui donnent l’impression d’être réservées aux fonctionnaires et aux riches ? Du côté du ministère de la santé, l’on ne perçoit pas les choses de la même façon. Aucune discrimination n’est opérée dans les dossiers d’évacuation. Tout Burkinabè a le droit d’être évacué lorsque nécessaire et si le dossier rempli les conditions techniques d’évacuation.

Dans la politique de prévention menée par son département, contre les épidémies, le ministre a annoncé que suite à la découverte des cas de fièvre jaune à l’Ouest du pays, une campagne intensive de vaccination sera entreprise très prochainement et concernera un million de personnes.

La rencontre d’échanges et de dialogue entre le ministère de la Santé et les responsables des médias a été saluée par le ministre de l’Information qui a assisté aux débats. M. Joseph Kahoun, a souhaité que ce genre de rencontres se répètent afin de faire le point sur les questions sensibles et préoccupantes de la santé.

Gabriel SAMA
Sidwaya

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