LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

FESPACO : Confirmation du talent des cinéastes africains

Publié le mercredi 18 février 2009 à 09h35min

PARTAGER :                          

40 ans, le festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), suit son petit bonhomme de chemin. Arrêt sur le cinéma et les cinéastes africains.

Le cinéma est apparu en Afrique à la fin du XIXe siècle, peu après son invention par les frères " lumière ". L’Afrique a donc découvert le cinéma en même temps que l’Europe. Mais le premier film africain réalisé par un Noir date seulement de 1953. C’était l’œuvre du guinéen Mamadou Touré. Le film était intitulé Mouramani, un court métrage de vingt deux minutes. Dix ans après, précisément en 1963, le cinéma africain a connu une révolution avec la présentation au festival de Tours du court métrage d’Ousmane Sembène intitulé Borom Saret.

Ce film est la mésaventure d’un pauvre charretier dakarois confronté à la bureaucratie de la ville. On exige de lui un papier pour accéder à l’enceinte d’un cimetière et y enterrer un bébé. Il se fait gruger par un homme de religion, puis par un représentant de la nouvelle bourgeoisie locale qui l’amène au quartier interdit où un policier, garde-chiourme de cette classe de parvenus, lui confisquera sa pauvre charrette. Ousmane Sembène est donc le cinéaste qui a inscrit le cinéma d’Afrique noire sur les écrans internationaux. C’est lui qui l’a fait entrer de plain-pied dans l’ère des longs métrages.

La consécration internationale du cinéma d’Afrique noire a obligé les sociétés de distribution à lui faire quelque concession. Ainsi, Mandabi (le mandat) d’Ousmane Sembène et d’autres productions des cinéastes d’Afrique noire sont-elles entrées dans le circuit commercial mondial. Avec les 40 ans d’existence du FESPACO, de nombreux cinéastes ont de part leurs films confirmé leur talent.

Des cinéastes africains et leurs œuvres

Abikanlou Pascal : Né à Sidi Alouane en 1936 au Bénin, il signe son premier long-métrage en 1973 intitulé Sous le signe du Vodoun. L’histoire est tissée de faits quotidiens. Un jeune Béninois abandonne les offrandes rituelles de Vodoun, son dieu protecteur. Il va subir sa colère. La maison de son père est détruite, sa récolte brûlée Il fuit en ville pour chercher du travail et nourrir sa famille. Là il rencontre son cousin impliqué dans des trafics de drogue et d’autres affaires peu recommandables. Il est pris dans l’engrenage. Il rencontre une jeune étudiante dont il a vite fait de tomber amoureux. Celle-ci le pousse à retourner au village. Le Vodoun ne décolère guère. Le père du jeune homme meurt. Ce dernier, pour conjurer le sort, épouse l’étudiante selon le rite traditionnel du Vodoun. Moralité du film : Aujourd’hui, la jeunesse n’a plus de croyances. Elle échappe aux règles fondamentales de la société africaine et à ses piliers.

Achouba Abdou : Cinéaste marocain, il est né en 1950 à Rabat au Maroc. Il a réalisé plusieurs courts et longs-métrages dont Tarounja en 1980 et Sadati Aïssawa (confession des possédés) en 1982. Ce film présente la confrérie des Aïssawa, une entité de pensées mystiques les plus anciennes de l’univers musulman. Abou Achouba a signé son premier long-métrage en 1977. C’était Cannes avec Yâma Kan.

Dao Moustapha : Cinéaste burkinabé, il est né le 5 mars 1955 à Koudougou au Burkina Faso. Il a signé son premier court-métrage en 1986. Ce film s’intitule " A nous la rue ". C’est un film qui montre les enfants de six à dix ans dans leurs différentes activités après l’école. Ils sont dans la rue comme dans un jardin d’enfant. Malgré les diverses recommandations des parents, ils y vont toujours. Ils organisent de manière spontanée, différents jeux, imitent les adultes et confectionnent leurs jouets. " A nous la rue " a eu le prix du Regard de l’enfant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).

Ramampy Benoît Maurice : Cinéaste malgache né le 21 mars 1947 à Ambalavo. Accident, réalisé en 1972, est son premier court-métrage. Une voiture roule trop vite sur une route trop étroite. Un enfant traverse sans faire attention. La voiture le renverse… Ce film a obtenu le prix du meilleur court-métrage au quatrième FESPACO.

Souro DAO
L’Express du Faso

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Dédougou : Le FESTIMA 2024 officiellement lancé
Dédougou : Le festival des masques signe son retour
Burkina / Musique : Patrick Kabré chante Francis Cabrel