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ZIMBABWE : Tsvangirai aura-t-il les moyens de sa politique ?

Publié le lundi 16 février 2009 à 00h49min

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Le Zimbabwe s’est doté le vendredi 13 février dernier de son gouvernement d’union nationale dirigé par Morgan Tsvangirai. Les défis qui se présentent à lui ressemblent aux douze travaux d’Hercule : une économie en ruines, une inflation qui défie tout entendement (car il est de plusieurs milliards pour cent), plus de la moitié de la population menacée de famine, 94% des Zimbabwéens au chômage, 700 000 malades du choléra et des dossiers de prisonniers politiques à traiter.

Le tableau est, on ne peut plus sombre et ce n’est donc pas le travail qui va manquer au nouveau gouvernement. Le nouveau Premier ministre semble ne pas vouloir perdre trop de temps. Morgan Tsvangirai a en effet promis de ’’guérir la nation, de rebâtir l’économie en ruines et de mettre fin aux violences politiques’’. En promettant de redresser au plus vite les situations d’urgence et de payer les salaires des fonctionnaires dès fin février, le Premier ministre marque fort les esprits. On ne peut que souhaiter qu’il y parvienne car c’est de l’intérêt du Zimbabwe et des Zimbabwéens qu’il s’agit ici. Par contre, on peut bien se demander comment il y parviendra. Morgan Tsvangirai aura-t-il toute la liberté pour agir ?

Comment pourra-t-il mobiliser les moyens financiers pour réaliser ce vaste programme ? En tous les cas, Morgan Tsvangirai est attendu comme un messie. En prenant de tels engagements, il doit être sûr de son fait. C’est d’ailleurs le secrétaire général du MDC, son parti, qu’il a nommé ministre des Finances et qui gère ainsi les caisses de l’Etat. Comme il l’a en effet promis, si Tsvangirai parvenait à reconstruire l’économie et à payer les salaires des fonctionnaires, ce serait un véritable ouf de soulagement pour les Zimbabwéens. Morgan Tsvangirai en est bien capable car, et cela est connu de tous depuis belle lurette, il bénéficie du soutien de grands argentiers occidentaux, anglais et américains notamment. Le Premier ministre sait bien de quoi il parle.

Il importe que chacun des deux protagonistes connaisse sa place et respecte celle de l’autre. Le moment n’est plus à la guerre des nerfs et aux discours va-t-en-guerre. En cas d’ncapacité de travailer ensemble, la perspective d’élections anticipées est évoquée. Cette période de transition ne doit cependant pas être une période de campagne avant les prochaines élections qui, normalement, ne devraient intervenir que dans cinq ans. Les Zimbabwéens doivent surtout travailler à éviter que l’exemple de la cohabitation entre le Fatah et le Hamas dans la bande de Gaza en Palestine ne fasse recette. Il ne faudra surtout pas chercher à franchir les obstacles par les armes ou vouloir que des aides parviennent au peuple zimbabwéen sans que la ZANU-PF, parti du président Mugabe ait un certain droit de regard. On voit mal comment des sommes colossales pourraient circuler dans le pays à l’insu du président.

Car pour résoudre les problèmes du peuple zimbabwéen qui sont tous prioritaires, une assistance financière internationale est nécessaire et indispensable pour répondre à la crise qui s’est généralisée dans le pays. On sait bien que des financements viendront certainement de l’extérieur, n’en déplaise aux Occidentaux qui, pour le moment, réchignent à lever les embargos. Pour l’heure, il ne s’agit pas encore d’amasser des trésors de guerre ou de se construire de petits nids en vue des joutes électorales futures. L’urgence pour les Zimbabwéens consiste en la collégialité. En temps opportun, le peuple zimbabwéen saura reconnaître et récompenser les siens.

Par Boureima OUEDRAOGO SONR

Le Pays

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