LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Législatives en Israël : Ce qui ne va pas changer

Publié le jeudi 12 février 2009 à 01h23min

PARTAGER :                          

Tzipi Livni, ministre sortante des Affaires étrangères, vient de remporter, d’un cheveu seulement, les dernières législatives en Israël. A la tête du parti Kadima (centre droit), elle devance, avec 28 sièges, le Likoud (plus à droite) de Benjamin Netanyahu, qui n’en a remporté que 27.

Mais à peine le décompte effectué, la question se pose désormais de savoir comment, avec une si courte avance, la blonde de la droite modérée parviendra à constituer un gouvernement. Certainement pas sans ses rivaux du Likoud qui, à leur tour, ne manqueront pas d’appeler à la rescousse l’extrême droite et sa figure de proue, le populiste Avigdor Lieberman, dont le parti, Israël Beitenu (Israël notre maison), se hisse à la troisième place, laissant loin derrière la gauche travailliste.

Ainsi propulsé au devant de la scène politique, celui que l’on désigne désormais comme le « faiseur de roi », en bon nationaliste, ne cache pas sa volonté de composer avec un gouvernement résolument de droite. Alors, si au lendemain de ces législatives, les consultations vont bon train, il semble de plus en plus évident que le futur gouvernement d’union nationale penchera plutôt à droite, malgré la victoire des centristes.

Reste à savoir qui, de Tzipi Livni ou de Benjamin Netanyahu, sera désigné par le président Shimon Peres pour former, dans un délai de quelques semaines, le gouvernement, que les israéliens attendent depuis des mois. On se souvient, en effet, que poussé à la démission en septembre dernier pour des affaires de corruption, Ehud Olmert, Premier ministre sortant, continue depuis lors d’expédier les affaires courantes.

La nouvelle coalition qui sortira de ces consultations sera très certainement éclectique, allant du centre à l’extrême droite en passant par certains partis religieux. Une mosaïque qui, si elle parvient à se constituer et surtout à perdurer, n’est pas pour présager le moindre changement dans la politique extérieure de l’Etat hébreux.

Avec dans ses rangs autant de nationalistes que de religieux, on voit mal comment ce nouveau gouvernement parviendra à renouer les fils du dialogue avec l’Autorité palestinienne. Il sera encore plus difficile à ces faucons d’éviter un nouveau bras de fer avec le Hamas, leur ennemi juré. Dans un contexte international difficile avec une nouvelle administration américaine moins encline que la précédente au soutien inconditionnel, la marge de manœuvre sera étroite.

Les récentes opérations menées contre la bande de Gaza ont porté un sacré coup aux relations entre l’Etat hébreux et ses voisins palestiniens. L’arrivée au pouvoir des nationalistes en Israël ne va pas arranger les choses, sérieusement compromises par les récentes violences dans la bande de Gaza.

Voilà une bien mauvaise nouvelle pour Barack Obama qui a promis de relancer la machine des négociations israélo- palestiniennes. A peine revenu de ses consultations dans la région, son émissaire, George Mitchell, aura fort à faire, lui qui devra dorénavant accomplir des miracles en Terre sainte.

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique