Celle-ci est présidée par monsieur Hubert Kabré, chef du protocole du directeur général de la BCB, qui entend relever le défi d’un rapprochement de tous ceux qui travaillent dans ledit secteur.

Qu’est-ce qui a présidé à la création de l’ASABEF-B ? L’accouchement se serait fait plutôt dans la douleur, que répondez-vous ?

"L’initiative de mettre sur pied une telle association est venue de trois personnes : les collègues Parfait Désiré Ouédraogo de la BIB, Salif Kouraogo de la BACB et moi-même, alors que nous étions des étudiants inscrits à l’Institut technique des banques basé à Paris. Cela remonte au mois de février de cette année et quand nous avons fini notre première journée d’études, au regard de la bonne ambiance qui a régné entre les représentants de presque toutes les banques du Burkina, nous avons pu mettre sur pied un cadre à même de nous réunir définitivement et, partant, qui regrouperait l’ensemble des travailleurs et agents de banques et établissements financiers.

Il s’agit donc d’une association purement professionnelle, celle que représente l’ASABEF-B. Notre souhait est de voir les travailleurs des 13 institutions financières que compte notre pays y adhérer. Aussi, le bureau que je préside envisage de mener des séances de formation tels des séminaires, des activités récréatives...

Au sujet de l’accouchement difficile de l’ASABEF-B qui serait dû à un vice de procédure, sachez qu’au départ nous ne pouvions pas élargir la réflexion à tout le monde pour diverses difficultés qui avaient empêché l’application d’une certaine procédure. Toutefois, des correspondances avaient été adressées à toutes les structures aux fins de connaître toutes les personnes désirant faire partie du bureau sur la base du volontariat.
La présence massive des banquiers et agents d’établissements financiers à l’Assemblée générale constitutive est un bon signe pour l’avenir de l’ASABEF-B ; c’est là le plus important".

Pourquoi avoir attendu maintenant pour mettre sur pied une telle association ?

• "Je ne sais trop quoi vous répondre ; peut-être que nos aînés n’y avaient pas pensé plus tôt. Voyez-vous, le banquier est par ailleurs très attentiste, c’est-à-dire qu’il attend de voir la réalité d’une chose avant de donner son avis, voire d’affirmer son adhésion à la cause de celle-ci. Il existe déjà une structure qui regroupe l’ensemble des cadres de banques, à savoir l’Association professionnelle des banques et établissements financiers, afin de réfléchir sur de grandes questions bancaires. Pour notre part, nous nous attellerons à des activités de formation, de récréation...".

Il semble que vos patrons, les premiers responsables des structures financières, voient pareilles initiatives d’un mauvais œil, de quoi ont-ils peur au juste ?

"Je ne pense pas, et sachez que jusqu’ici nous avons été bien accueillis par nos chefs. Cependant, il faut reconnaître que tout rassemblement d’employés peut aisément effrayer les employeurs qui, en réalité, ont peur d’une récupération syndicale des associations au sein de leurs structures.
C’est pourquoi, nous demandons à tous ceux qui viennent avec une robe syndicale de se déshabiller une fois à la porte de l’ASABEF-B. Le programme d’activités de l’association sera présenté à tous les premiers responsables".

Ne risquez-vous pas, à terme, de marcher dans les plates-bandes des syndicats ? Avez-vous pris toutes les mesures pour faire face à toute éventualité ?

"Nos textes sont suffisamment clairs là-dessus ; et je pense que leur application stricte nous permettra de démasquer toutes instrusions de cette nature. Toute personne qui les enfreindra sera purement et simplement sanctionnée comme le stipulent nos statuts et règlement intérieur, ni plus, ni moins".

Vous êtes le président pour le mandat 2003-2005, sous quel signe comptez-vous conduire vos activités pour mériter une reconduite à la tête de l’ASABEF-B ?

"Sous le signe de l’unité des banquiers, dans un pays comme le nôtre où la population est très faiblement bancarisée, avec moins de 5% de celle-ci qui utilise les circuits financiers pour leurs activités. Nous travaillerons à résoudre ce problème et à inciter les gens à utiliser ces canaux qui permettent de maîtriser les ressources et génèrent des emplois. Il faut bien que quelqu’un dépose de l’argent afin que celui qui en demande soit satisfait.
Pour ce faire, nous comptons sur les compétences de toutes les personnes ressources pour réussir notre mandat. Les opérateurs économiques seront sensibilisés à dire à certains (rires) de ne plus enterrer l’argent chez eux.

Enfin, retenez que nous sommes une force de proposition et non de revendication ; chaque institution financière a sa "force de frappe" et il nous serait par exemple difficile de parler d’une harmonisation de salaires ou toute autre chose. Un travail que nous acceptons comme un véritable challenge dans le domaine des banques et établissements financiers".

* Liste des membres du bureau de l’ASABEF-B

Postes, noms et prénoms, services

 Président : Kabré Hubert, BCB

 Secrétaire général : Ouédraogo Parfait Désiré, BIB

 Secrétaire général adjoint : Kéré Jean Florent, BOA

 Secrétaire à la communication et aux affaires extérieures : Konaté Hervé, BOA

 Secrétaire aux affaires financières : Kouraogo Salif, BACB

 Secrétaire adjoint aux affaires financières : Kaboré Moussa, BACB

 Secrétaire à la formation et aux NTIC : Traoré Cécile, SGBB

 Secrétaire adjoint à la formation et aux NTIC : Zoungo Ibrahim, BCB

 Secrétaire à l’organisation : Bagagna Ousséni, BICIA

 Secrétaire adjoint à l’organisation : Compaoré Denis, SOBCA

 Secrétaire aux sports et loisirs : Gnimassou Damien, SOBFI

 Secrétaire à la mobilisation : Ouédraogo Cyrille, BACB

 Secrétaire chargé des anciens agents : Bambara Adolphe, SGBB

 1er commissaire aux comptes : Sidibé Ahmed, BIB

 2e commissaire aux comptes : Sanou Mamadou, BICIA.

Entretien réalisé par Philippe Bama
L’Observateur