La première session 2009 du comité de pilotage du projet "Elaboration de la deuxième note de communication nationale sur les changements climatiques" se tient du 3 au 5 février 2009 à Loumbila. L’objectif de la session est d’analyser l’état des lieux des mécanismes nationaux développés pour faire face aux effets des changements climatiques sur le système humain, la production animale et végétale, de même que sur les ressources naturelles. Les membres du comité auront donc à valider des rapports afin que le Burkina Faso puisse remplir ses obligations vis-à-vis de la communauté internationale.

En outre, ils vont, avec les consultants et les représentants des sites pilotes du Namentenga, de l’Oudalan et du Mouhoun, formuler le cadre logique de la phase préparatoire du projet régional de "renforcement des capacités et pour l’adaptation et la réduction de la vulnérabilité aux changements climatiques".

De l’avis du ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, Salifou Sawadogo, en fin février 2009, le gouvernement devra disposer du document du projet pour le soumettre au Fonds pour l’environnement mondial (FEM). Et cette structure va consacrer trois millions de dollars américains pour sa mise en œuvre. "Ainsi, mon département voudrait tenir ses engagements pour le démarrage effectif dudit projet en juillet 2009. C’est pourquoi, il me plaît de vous exhorter à sortir des sentiers battus, pour nous proposer la base d’un projet approprié et opérationnel au profit de nos communautés", a dit le ministre Sawadogo à l’endroit des membres du comité de pilotage.

A entendre Salifou Sawadogo, la prise en compte dans les plans locaux de développement de la question des changements climatiques "est identifiée comme prioritaire et urgente". Selon lui, le ministère de l’Environnement et du Cadre de vie (MECV) a entrepris courant 2008, une campagne nationale d’information et de sensibilisation d’envergure sur les changements climatiques et sur les opportunités offertes par le Mécanisme de développement propre (MDP) et les marchés volontaires de carbone. Cette campagne a été suivie de la formation de relais provinciaux et communaux susceptibles de contribuer à l’animation locale sur les préoccupations du réchauffement planétaire.

Le dernier rapport 2007 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution de climat (GIEC) note avec amertume que sur l’ensemble de la planète, le niveau moyen de la mer s’est élevé de 1,8 mm/an depuis 1961 et de 3,2 mm/an depuis 1993. Cela est dû à la dilatation thermique et la fonte des glaciers, des calottes et des nappes glaciaires polaires. Pour le GIEC, le coût d’adaptation aux changements climatiques pourrait représenter 5 à 10% du Produit intérieur brut (PIB) du continent africain. En outre, plusieurs phénomènes influeront négativement les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Les conséquences de ces phénomènes sont d’ores et déjà prévisibles. Il s’agit, par exemple, de la diminution de la superficie des terres arables, de la longueur des saisons de pluie, de la baisse de rendement à l’hectare.

Il ressort également que la moitié de l’Afrique subira des crises liées à l’eau. De même, le nombre de personnes exposées aux inondations côtières passera d’un million en 1990 à 70 millions en 2080...
C’est à juste titre que la problématique de l’environnement, notamment des changements climatiques, est au centre des débats de diverses rencontres internationales. A ce propos, le Burkina Faso va abriter en octobre 2009 à Ouagadougou, le VIIe Forum mondial du développement durable qui regroupera plus de mille délégués sous le thème : "Changements climatiques, mobilité et perspectives durables du développement".

Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr)

Sidwaya