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Côte d’Ivoire : Le départ des forces étrangères sur le tapis

Publié le vendredi 30 janvier 2009 à 01h58min

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C’est décidé, Paris allège son dispositif militaire au Tchad et en Côte d’ivoire. L’annonce en a été faite mercredi par le Premier ministre à la tribune de l’Assemblée nationale. Déployés au Tchad et en Centrafrique dans le cadre de l’Eufor, 1000 soldats français sur les 1650 du contingent feront leurs paquetages, cédant la place à leurs homologues de la MINURCAT 2.

Plus proche de nous, l’Eléphant d’Afrique voit s’alléger la force Licorne, qui sera réduite de moitié avec le départ de 900 soldats, auxquels doivent s’ajouter les 200 français servant sous la bannière de l’ONUCI. Ce sont au total 1100 militaires français qui quitteront cette année le sol ivoirien.

Cette décision, Paris l’explique par le fait que presque deux ans après la signature de l’Accord de Ouagadougou, les enjeux sécuritaires ont perdu leur intensité ; et même si les échéances électorales restent incertaines, la situation actuelle au pays de Gbagbo ne justifie plus le maintien du dispositif militaire tel qu’il était jusque-là.

La cause est donc entendue, surtout quand on sait que le déploiement de soldats à l’étranger coûte de plus en plus cher au contribuable français, soucieux plus que jamais de réaliser des économies afin de traverser sans trop de mal cette période de vaches maigres.

Si le Centrafricain François Bozizé et son voisin Idriss Deby auront du mal à se passer du bienveillant parapluie français, du côté de la lagune Ebrié, on a plutôt accueilli une « bonne nouvelle » comme l’a qualifiée le général Philippe Mangou, chef d’état-major des loyalistes. Ainsi, à Abidjan on se réjouit de voir enfin les amis français plier bagages, après plus de six longues années d’une cohabitation souvent houleuse.

Comme l’a reconnu le président du CES, Laurent Dona Fologo, proche parmi les proches du palais de Cocody, « grâce à leur soutien, nous avons mis fin à la guerre en Côte d’Ivoire, et il est heureux que cela soit reconnu et que la Côte d’Ivoire retrouve sa place de pays de paix aux yeux de la France ». Une image loin d’être acquise, quand on sait que le processus engagé à Ouagadougou en 2007 achoppe encore sur la question du calendrier électoral.

Alors que des militaires français et des casques bleu s’apprêtent à quitter le territoire ivoirien, le pays tout entier doit maintenant se pencher sur le dernier chapitre du retour à la paix : s’entendre enfin sur un nouveau calendrier et fixer, une fois pour toutes, la date de la présidentielle. Il s’agit désormais de donner raison au Coréen Choi Young Jin, envoyé spécial des Nations unies en Côte d’Ivoire, pour qui 2009 sera une année décisive pour la paix au pays du Bélier de Yamoussoukro.

Par H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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