Winner industrie : La fraude sape toujours les efforts de production
En dépit de la fraude et de la contrebande dont elle est victime, la société Winner industrie se débat comme elle peut pour survivre. Il a fallu du courage, du sacrifice, mais aussi de multiples initiatives pour maintenir l’outil de travail de plus de 200 employés. Mercredi 21 janvier 2009 à la faveur de la tournée de prise de contact, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins y était pour apporter et saluer tous les efforts de cette industrie de fabrication des piles et allumettes.
En tournée de prise de contact avec ses administrés, le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, accompagné du haut-commissaire de la province du Houet, du maire de la commune et du préfet de Bobo-Dioulasso ainsi que des autorités militaires ont marqué un arrêt mercredi 21 janvier à Winner industrie. Visite guidée et échanges sur la vie de cette entreprise ont été les deux temps forts de cette sortie à Winner industrie. L’attention des autorités a été surtout retenue par l’exposé de la directrice générale, Fati Traoré qui n’a pas caché son désarroi face aux difficultés que vit son entreprise. Elle a accusé la fraude et la contre bande qui annihilent tous les efforts de la direction générale.
En effet, depuis une quinzaine d’années, Winner industrie vit une situation difficile. « La fraude et la contrebande sont devenues de véritables gangrènes empêchant toute entreprise d’évoluer » a-t-elle laissé entendre. Elles relèguent ainsi les difficultés habituelles auxquelles sont confrontées la plupart des industries burkinabé à savoir le coût jugé élevé des facteurs de production. Le plus grand souci de Winner, à en croire sa directrice générale, réside dans la perturbation du marché par les piles chinoises qui envahissent illégalement le territoire national. Des piles dont la qualité est sujette à caution ne sont soumises à aucune taxe et sont donc vendues trois fois moins chères que les piles Winner.
Au début des années 1990, Winner avait créé en son sein un service de lutte contre la fraude en relation avec les forces de l’ordre afin d’assainir le marché. Et la directrice générale d’expliquer au gouverneur et à sa suite qu’en son temps, elle est même allée jusqu’à racheter les piles saisies pour les détruire ensuite. Cette option a dû être abandonnée quelques années après. Le phénomène prenait de l’envergure et la trésorerie de l’usine ne pouvait plus supporter une telle charge. Pour ce faire, l’unité de fabrication a été fermée en 1995 par manque de rentabilité et les ouvriers des chaînes de fabrication de piles, mis en chômage technique pour quelques mois. L’option de rachat n’ayant porté fruit, il fallait alors changer de fusil d’épaule. Winner est allée jusqu’à doter la police municipale de Bobo-Dioulasso en matériel roulant pour traquer les fraudeurs.
La première décision, selon le directeur technique, Michel Duszko était de réduire les frais généraux. A titre d’exemple, l’outillage a été modifié et le rendement des machines, revu à la baisse. A cela, il faut ajouter la réduction du prix unitaire de vente des piles de 25 F CFA. L’usine a réduit ses activités à 50% et tourne depuis lors et jusqu’à présent à 12% de sa capacité. Pourtant sa capacité de production mensuelle qui est de 3 000 000 de piles R20 et 1 000 000 de piles R06, elle ne produit en ce moment que 150 000 piles R20 et 120 000 R06 par mois.
« C’est pourquoi, nous sommes toujours là », a-t-il dit. Il reconnaît que tout le monde a fait des efforts, la direction générale tout comme les ouvriers. Toutefois, la directrice générale Fati Traoré a relevé que Winner ne craint aucunement la concurrence, mais souhaite qu’elle soit saine. Ce d’autant que Winner garde le cap de la qualité.
Au cours de leur passage, les autorités se sont imprégnées du processus de fabrication de piles et la technologie qui l’accompagne. Les deux chaînes tournaient, même si ce n’est pas à plein régime. Un processus qui requiert technologie et savoir faire. Face à l’environnement économique austère, la direction générale de Winner industrie ne baisse pas les bras. Bien au contraire, elle s’appuie également sur la diversification pour reconquérir son marché perdu. C’est dans cette optique qu’elle a lancé en 2008, la batterie chargeable de téléphone cellulaire. Par ailleurs, elle envisage renforcer sa présence sur le marché sous régional et de reprendre la fabrication des boites d’allumettes.
Le gouverneur et la délégation ont été sensibles aux difficultés de cette entreprise. Pacal Temaï Benon reconnaîtra à l’issue de l’exposé de la directrice que « c’est l’une des sociétés qui se bat ». Pour cela, il a réaffirmé ses encouragements à l’équipe dirigeante pour tous les efforts déployés afin de sauvegarder l’entreprise. Pour sa part, la directrice s’est exprimée en ces termes : « Nous vous disons merci pour ce qu’il vous sera possible de faire à l’issue de cette visite pour nous soutenir et nous permettre de tenir le cap pour le développement de notre région et du Burkina en général ».
Frédéric OUEDRAGO
Sidwaya
Vos commentaires
1. Le 26 janvier 2009 à 09:42, par Yamyélé En réponse à : Winner industrie : La fraude sape toujours les efforts de production
Il faut fouiller du côté des commercants de la FEDAP-BC. Ce sont eux qui ont le courage de frauder, surtout ceux qui ont marché l’autre jour là.
Par Yamyélé
2. Le 26 janvier 2009 à 12:38, par RAYIM En réponse à : Winner industrie : La fraude sape toujours les efforts de production
please , WINNER, arrettez de pleurer le monde a evoluer avec tout son corrolaire technique , et vous winner , voulez restez au stade harcahique et pleurer sans avoir honte.
regarder au tour vous , vous verrez que vous devez vous reveillez.
god luk
Le 26 janvier 2009 à 19:03, par BOBO En réponse à : Winner industrie : La fraude sape toujours les efforts de production
Rahim, tu devrais avoir honte de reagir de la sorte.
WINNER est certe archaique comme tu le dit mais sache que toutes les piles provenant de la contrebande n’ont pas la moitiee de la qualite des piles winner avec leur technologie.
Tu sais combien coute une machine sp4 dk ?
Alors nous travaillons avec les moyens de bord pour qu’ensemble on construise le burkina de demain.
Tient toi compte que si WINNER arrete de fonctionner(chose qu’on ne souhaite jamais)il va y avoir pas moins de 200 personnes qui tourneront sans rien faire.
Immagine si chacun de ces 200 personnes nourri et veti au moins 10 personnes,le calcul est mental.
Tu auras plus de 2000 bouches qui n’auront pas a manger.
Alors mon frere merci pour tes voeux de bonne chance car on a besoin d’un petit pouce des autorites cote fiscal,douanier et tout ce qui s’en suit pour nous en sortir.
3. Le 26 janvier 2009 à 19:20, par TIBO NEW YORK En réponse à : Winner industrie : La fraude sape toujours les efforts de production
Moi je felicite mr le Gouverneur de la region des hauts bassin qui a initie cette visite de travail avec les societes en difficultes a bobo dioulasso.Notamment la societe Winner dont d’aucun pense que c’est une usine inexistante.Pourtant elle se bat nuit et jour pour sortir d’une impasse liee a la fraude en masse incontrolee par les autorites qui entrave cette societe.
Ya une chose qui est simple et claire.Winner industrie comme toutes les autres societes a l’instar de la SAP OLYMPIC, paient normalement leur impot et de ce fait contribut a l’accroissement de la valeur ajoute du burkina faso.
Si le gouvernement a une volonte reelle d’aider ces societes en difficultes, il peut decourager les fraudeurs en imposant une taxe complementaire sur les produits illicites, ou encore renforcer la douane des frontieres qui saisissent et brulent automatiquement des produits susceptible de concurrencer des entreprises locale.
Si les commercants ne pense qu’a se remplir les poche,le gouvernement devrait penser a proteger ceux la qui se battent reellement comme winner industrie et SAP OLYMPIC parmi tant d’autres.Sinon le pire se prepare.
Je demande au premier ministre que j’apprecie tant ainsi que l’ensemble de la classe politique de se reveiller et de voir le probleme de la fraude sinon nos enfants un jour ne sauront pas qu’il existait des usines industrielles au faso.
Je vous remercie.
4. Le 27 janvier 2009 à 09:07, par corpi En réponse à : Winner industrie : La fraude sape toujours les efforts de production
Ce RAYIM semble dire que c’est parce que les piles WINNER sont archaiques qu’on en importe (en fraude SVP) de meilleure qualité !!! D’abord il mélange tout ; ensuite il y a fort à parier qu’il est du coté des fraudeurs. Sinon il ne réagirait pas de la sorte ; cela dit quand est ce que nous burkinabè apprendrons à voir d’abord l’interet du pays ? c’est vraiment dommage
5. Le 27 janvier 2009 à 11:17, par madina En réponse à : Winner industrie : La fraude sape toujours les efforts de production
En début d’article, vous dites :"en dépit de la fraude et de la contre bande dont elle est victime,Winner se bat comme elle peut pour survivre."
D’abord, ces maux que vous évoquez ne sont pas propres à winner, partout des sociétés vivent la même situation sinon pire.
Ensuite, à côté de ça il y’a autre chose qui est beaucoup plus sauvage que la fraude : la concurrence.
Ce n’est pas la 1ère fois que la directrice de winner se plaint de la fraude. C’est vrai que c’est 1 fléau à combattre, laissons ça à la douane. Vous direz qu’ils sont pourris à la douane, peut être mais certainement pas tous.
Nous consommateurs nous faisons de plus en plus attention à ce que l’on paie, ce que l’on consomme.
Winner, améliorez sensiblement la qualité de vos produits, ils se vendrons d’eux-mêmes.
Le 27 janvier 2009 à 12:13, par TIBO NEW YORK En réponse à : Winner industrie : La fraude sape toujours les efforts de production
Ma chere Madina,
Sache qu’en ce qui concerne la qualite des produits winner, il n’ya pas d’inquietude a ce niveau car toutes les piles sur le marche (piles chinoises)sont en qualite moindres par rapport au produit winner.
Une etude s’est revelee que le consommateur burkinabe aime le moins cher et s’en fiche de la qualite.Alors quant il ya la qualite, le prix aussi est proportionnel.Il va falloir qu’il yait une prise de conscience des consommateurs a ce niveau.L’argent qu’il depense pour payer les piles chinoises ne contribue en rien au developpement du burkina faso puisque les importateurs de ces piles ne paient aucun impot.Je suis sur et certain de la qualite des piles de winner industrie.Winner existe jusqu’a present grace a cette force qu’elle a en produisant des piles de qualite.
bonne journee a toi ma chere Madina