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Répartition des graines de coton de la SOFITEX : Rencontre avortée entre producteurs d’huile

Publié le jeudi 8 janvier 2009 à 23h53min

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N’ayant pas pu parvenir à un accord de partage des 32 000 tonnes de graines de coton mises récemment à leur disposition par la Société burkinabé des fibres textiles (SOFITEX), le Groupement des transformateurs de produits oléagineux du Burkina (GTPOB) et la Coopérative des producteurs de produits oléagineux et divers (CPPOD), devaient se réunir hier jeudi 8 janvier 2009 à Bobo-Dioulasso pour trouver une solution. Cette rencontre, placée sous la supervision du ministère du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat (MCPEA) et de la SOFITEX a avorté parce que les responsables du GTPOB, venus en nombre réduit, n’ont pas toléré la présence des producteurs du CPPOD aux côtés de leurs dirigeants.

On se rappelle qu’au cours d’une rencontre entre la SOFITEX et l’ensemble des huiliers, tenue le 12 décembre 2008 à Bobo-Dioulasso, la Nationale du coton, en prélude au démarrage de la campagne d’égrenage, avait dévoilé la clé de répartition des 235 000 tonnes de graines de coton dont elle dispose. Cette répartition avait été faite par la SOFITEX conformément à la liste des huileries agréées par le MCPEA. Sur les 235 000 tonnes disponibles à raison de 75 000 F CFA la tonne, la SOFITEX a retenu 50 000 tonnes pour la production de semences et a attribué 80 000 tonnes à la SN-CITEC et 10 000 tonnes à l’industrie “ JOSSIRA ”.

Aussi, 53 000 tonnes ont été réservées au GTPOB qui avait versé à l’avance 4 milliards de F CFA à la SOFITEX. Il restait donc 32 000 tonnes à répartir entre le même GTPOB et le CPPOD, invités tous deux par la SOFITEX à s’entendre pour ce faire. Malheureusement la recommandation de la SOFITEX n’a pas fait bon effet car le GTPOB et la CPPOD n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Selon le président du CPPOD, Sidiki Tamboura, “ nous avons demandé 20 000 tonnes sur les 32 000 tonnes de graines de coton, chose que le GTPOB n’a pas voulu nous concéder malgré le fait qu’il disposait déjà de 53 000 tonnes. Et comme c’est ainsi, nous réclamons maintenant 25 000 tonnes, ce qui est loin de nos besoins réels estimés à 110 000 tonnes ”.

C’est cette situation qui a conduit à cette réunion souhaitée par le GTPOB et placée sous la supervision du MCPEA et de la SOFITEX et qui, hélas, s’est terminée en queue de poisson. Tout est parti du fait que le président du GTPOB, Mamadi Camara, en introduisant la rencontre, a demandé à celui de la CPPOD, Sidiki Tamboura, entouré d’autres responsables, de clarifier la présence d’autres producteurs à leurs côtés. “ Une réunion de ce genre doit se tenir entre les responsables de nos deux structures et non en présence d’autres producteurs membres ”, a-t-il signifié au président du CPPOD. La réaction de ce dernier n’a pas tardé : “ Je ne vois pas en quoi la présence de ces producteurs est gênante.

Nous voulons associer notre base pour une question de transparence. De toutes les façons, les graines de coton que nous allons répartir vont profiter à ces producteurs ”, a rétorqué M. Tamboura. Dès lors, l’atmosphère commence à se détériorer. M. Camara, campé sur sa position, revient à la charge : “ Nous, nous sommes cinq responsables du GTPOB, tandis que vous de la CPPOD êtes plus nombreux. Nous n’allons pas tenir une réunion avec une si grande disproportion de participants. Il va falloir remettre la rencontre à une date ultérieure ”. Dont acte pour M. Tamboura qui attire tout de même l’attention de la représentante de la SOFITEX, Béatrice Bama, que “ la reprise des activités du CPPOD dépendait de l’issue de cette rencontre.

Il va falloir trouver une solution ”. Avec cette situation que le directeur régional du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat des Hauts-Bassins, Ousmane Compaoré, n’a pas voulu commenter, il est évident que les promoteurs d’huileries ne filent pas le parfait amour. Et il y a de quoi réveiller l’idée du directeur général de la SOFITEX, Célestin Tiendrébéogo, qui souhaite de tout cœur que les groupements de producteurs d’huile se constituent en fédération, à l’image des producteurs de coton pour éviter toute mésentente.

Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)

Sidwaya

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