Troisième produit d’exportation après le coton et le bétail, les amandes et le beurre de karité procurent d’importantes devises au Burkina Faso et participent à la lutte contre la pauvreté.

Cependant, ces dernières années, les acteurs nationaux de la filière sont confrontés à une concurrence déloyale d’étrangers qui achètent les amandes de karité à la base avec les paysans. Afin de mettre fin à ces pratiques et rassurer les acteurs de sa détermination à défendre leurs intérêts, la Table filière karité (TFK) a tenu, le 6 janvier 2008, un petit déjeuner de presse. En effet, selon Boukary Zéba, président de la TFK, les amandes et le beurre de karité du Burkina Faso sont les plus recherchés sur le marché international. Ce qui a amené les clients à contourner la TFK, pour acheter les amandes auprès des producteurs en triplant souvent les prix, pour "casser le marché".

Un point de vue que la vice-présidente Mamounata Velegda a soutenu.
Pour elle, "les étrangers sont venus installer des moulins d’une valeur de 450 millions pour les femmes. Celles-ci ramassent les amandes et les leur revendent directement. Ce qui constitue une perte d’au moins 15 milliards de F CFA pour le Burkina. Ils vont désorganiser le marché pour ensuite imposer leur prix aux producteurs". Or, pour la TFK, elle a comme orientation stratégique de développer, d ’entretenir et de consolider les relations d’échanges et de partenariat avec les acteurs des différents maillons de la filière et avec les partenaires au développement.

C’est pourquoi, M. Zéba président de la TFK demande l’accompagnement de l’Etat pour mettre fin aux pratiques déloyales et permettre ainsi, aux populations à la base de lutter de façon efficace contre la pauvreté. Afin de consolider ses acquis, la table a décidé de mettre en place "la maison du karité", l’harmonisation des prix d’achat aux producteurs et l’institution d’un mécanisme fixant la période de démarrage de la campagne de commercialisation pour éviter la vente d’amandes de mauvaise qualité.

Aussi, la TFK a pour ambition d’organiser à la fin du mois de mars 2009, le Salon international du karité de Ouagadougou (SIKO). Selon le secrétaire général Abdoulaye Diawarra, cela permettra d’exposer et de vendre les produits dérivés du beurre de karité. Ainsi, la TFK réalisera les missions qu’elle s’est assignées qui sont d’abord de consolider les acquis de la filière afin d’œuvrer au développement de la filière afin d’améliorer la rentabilité des entreprises de production, de transformation et de distribution afin de contribuer au développement économique et social du Burkina Faso.

Jonathan YAMEOGO

Sidwaya