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Crise financière internationale : La mine de Perkoa pourrait fermer

Publié le lundi 15 décembre 2008 à 03h33min

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Benoit La Salle, président directeur général de la Société d’exploitation minière d’Afrique de l’Ouest SEMAFO, société qui exploite la mine d’or de Mana, a été fait, le 9 décembre dernier, chevalier de l’ordre du mérite du Burkina avec agrafe commerce et industrie ; une distinction pour « ses actions de développement de notre pays ». Sitôt médaillé, le nouveau récipiendaire s’est entretenu avec la presse le 10 décembre autour du thème « Impact de la crise financière internationale sur le secteur minier, le cas du Burkina ».

Ce qu’il faut retenir, c’est que l’or connaîtra une embellie contrairement aux métaux de base comme le zinc (-60% de sa valeur), le fer, le nickel et le cuivre souffriront de la crise ; autant dire que l’ouverture de la mine de zinc de Perkoa dans le Boulkiemdé risque de subir de plein fouet les conséquences de la crise.

Elevé au rang de chevalier de l’ordre du mérite le 9 dernier au palais présidentiel à la faveur du 48e anniversaire de la proclamation de notre République, le prétexte était bon pour le PDG de SEMAFO, Benoit La Salle, pour échanger avec les hommes de medias. S’il était animé par la volonté de leur parler de la crise financière qui secoue le monde et de son impact sur notre secteur minier, il était tout à fait légitime pour ce nouveau récipiendaire de saluer les autorités pour la récompense à lui faite.

Récompense somme toute « méritée » selon son directeur national, Elie Justin Ouédraogo. Ce dernier a rappelé que Benoit La Salle est le président du conseil d’administration de l’ONG Plan international et s’est beaucoup investi pour l’humanitaire. D’ailleurs, SEMAFO lancera d’ici février 2009 dans tous les pays où le groupe est présent, sa fondation fondée sur la charité et la sincère amitié.

Bref, le sujet du jour était de portée capitale : « L’impact de la crise financière internationale sur le secteur minier, le cas du Burkina ». C’est le lieu de le dire, beaucoup pensaient que cette crise se déroule trop loin de nous, or nous avons toutes les chances d’être des victimes collatérales de ses conséquences. La preuve et de l’avis de Benoit La Salle, les métaux de base tels que le fer, le nickel, le zinc et le cuivre vont connaître (ils connaissent déjà) des périodes très difficiles avec une chute draconienne de leur coût.

Tous cotés en bourse et subissant de plein fouet les effets de perte de vitesse du secteur de l’automobile (General Motors, Ford, Chrysler, Toyota, BMW, Renault, Nissan et Fiat), ces métaux de base ne sont plus rentables pour les sociétés productrices (4500$/mt à la fin de 2006 à 1625$/mt à la mi-août 2008). L’australian junior AIM Ressources, l’exploitant de la mine et qui avait annoncé l’arrêt du projet va-t-il définitivement fermer boutique ? Rien n’est moins sûr.

Dans une telle situation, a expliqué le PDG de SEMAFO, la possibilité qui s’offre aux concasseurs de ces minerais, c’est de mettre la clé sous le paillasson. Malheureusement, ce sera le cas de la mine de zinc de Perkoa dans le Boulkiemdé qui sera contraint de fermer, si elle ne veut pas vendre à perte ; d’ailleurs il n’y a même pas d’acheteurs, car les fabricants de véhicules, compte tenu de leur mévente, ont drastiquement diminué l’achat des matières premières.

Par contre et à l’opposé, selon le conférencier La Salle, c’est l’or qui profitera de la crise. « L’avantage de l’or, c’est qu’il va retrouver sa place de valeur refuge. Donc en raison de la demande, il y aura une réévaluation », s’est réjoui quelque peu le boss de SEMAFO. Il a ajouté que les Etats-Unis et la Chine (les puissances de l’heure) seront obligés de payer beaucoup d’or et de l’avoir dans leurs réserves. On se rend bien compte que les sociétés exploratrices du métal jaune vont se frotter les mains d’ici là ; au grand bonheur de SEMAFO Burkina et de son PDG, Benoit La Salle.

Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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