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PDP/PS : Démission de François Ouindélassida

Publié le lundi 15 décembre 2008 à 03h40min

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Nous avons reçu d’une "coordination du refus de la division au sein du PDP/PS", la déclaration que vous allez lire. Son auteur, François Ouindélassida Ouédraogo, y annonce en substance sa démission du parti en même temps que la création d’une nouvelle formation politique "qui poursuivra les mêmes objectifs que ceux définis ensemble avec le professeur Joseph Ki-Zerbo".

Concitoyennes, concitoyens, Suite au congrès du PDP/PS tenu les 22 et 23 novembre 2008 et qui devait mener un travail de réflexion en vue de « prendre un nouvel élan et restaurer la confiance et l’espoir », il importe de vous donner les véritables raisons qui nous ont poussés à refuser de participer à la-mise en place de la nouvelle direction du parti. En effet, suite aux contre-performances enregistrées par le parti aux trois dernières consultations électorales, la direction du parti a décidé de la convocation d’un Conseil national le 28 juillet 2007 pour examiner les causes de nos échecs afin d’y trouver des solutions appropriées.

C’est dans ce cadre que, dans sa note introductive au Conseil, le Président du parti a conclu en disant : « Nous sommes devant l’obligation de changer, de mettre la ligne du parti, les intérêts du parti et les idées avant les personnes. En un mot nous devons procéder à une refondation du parti ».

Le Conseil, après examen des causes internes et externes de notre recul sur l’échiquier politique national, a pris les décisions suivantes :
- la mise en place d’un comité de dix (10) membres chargé de réfléchir sur les voies et moyens devant permettre la refondation du parti ;
- la convocation d’un congrès extraordinaire dans un délai de quatre (4) mois.

Après trois mois de travaux, le Comité mis en place par le Conseil national a rédigé un rapport qui fait ressortir que les causes internes du recul du parti sont, entre autres, les suivantes : • les divisions internes qui ont entraîné des conflits et des actes d’indiscipline ; • la non-application des textes régissant la discipline au sein du parti ; • le déficit de démocratie interne ; • les insuffisances dans la mobilisation et la promotion des femmes et des jeunes.

Le Comité a ensuite fait des propositions et recommandations qui ont été examinées et adoptées par le congrès. Les solutions proposées ont trait notamment à : • l’instauration d’un climat de confiance entre camarades, la promotion du dialogue et de la concertation tenant compte des facteurs géopolitiques et de l’avis des bases dans la mise en place des structures du parti tout en bannissant le sectarisme, le régionalisme et l’ethnicisme ; • la prise en compte de critères précis dans la désignation des membres de la direction nationale du parti ;

• l’application rigoureuse de la discipline au sein du parti ; • l’exploitation et l’application des documents relatifs aux principes organisationnels et aux droits et devoirs du militant. En effet, les actes d’indiscipline ont souvent leurs origines dans l’ignorance et/ou le non-respect des principes organisationnels du parti ; • la mise en place de cadres de concertation au sein du parti (comité de sages et conférence de cadres) qui regrouperaient des compétences pouvant constituer une sorte de vivier pour le Secrétariat exécutif national ;

• le regroupement de certains départements du BPN et la création d’un département chargé des élections et des relations avec la CENI pour plus d’efficacité dans le travail du parti ; • la nécessité pour le parti d’accorder une attention particulière à certains grands centres comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Mais quelle ne fut pas notre surprise de constater que les vieux démons de la division n’ont pas lâché prise ?

En effet, certains des premiers compagnons du Pr. Joseph Ki-Zerbo n’ont accepté que du bout des lèvres les différentes fusions et adhésions opérées entre 1977 et 2001 à travers l’UPV, le FPV, la CNPP, le PDP et le PDP/PS. A partir de 2004, se sentant menacés par on ne sait quoi, ils ont commencé à propager la nouvelle selon laquelle « si un jour le Pr. Ki- Zerbo devait quitter la direction du parti il fallait que son successeur soit un MLN ».

Cette division du parti en militants MLN et autres militants PDP/PS a atteint son paroxysme au cours du congrès des 22 et 23 novembre 2008 avec la diffusion du slogan « votez pour le candidat du MLN ». Ce comportement a remis en cause les propositions du Comité de réflexion pour la refondation du parti, ainsi que le thème du congrès « Prendre un nouvel élan et restaurer la confiance et l’espoir ».

Face à cette situation qui ne permet plus au parti de rebondir dans la cohésion et qui ne permet plus d’opérer les changements souhaités permettant de mettre en avant la ligne du parti, les intérêts du parti et les idées avant les personnes, nous avons refusé de participer à la mise en place de la direction d’un parti divisé en militants MLN et autres militants PDP/PS. Nous vous informons de notre décision de :

1) démissionner du PDP/PS ; 2) créer un nouveau parti qui poursuivra les mêmes objectifs que ceux définis ensemble avec le Pr. Joseph Ki-Zerbo. Ce nouveau parti rassemblera toutes les militantes et tous les militants qui ont refusé la division au sein du PDP/PS, ainsi que tous les démocrates et patriotes qui sont animés par les valeurs du socialisme démocratique (liberté, justice, égalité, solidarité, fraternité) pour qu’ensemble nous puissions contribuer à bâtir une société de liberté, de justice et de progrès au Burkina Faso.

Ensembles, changeons les mentalités pour changer le Burkina Faso.

Ouagadougou, le 12 décembre 2008 Pour la Coordination, Ouindélassida François Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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