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Bobo : Où sont passés les 560 millions de F CFA des taxes d’aménagement ?

Publié le vendredi 2 juillet 2004 à 08h08min

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Les grossistes transporteurs de bois et de charbon de Bobo
Dioulasso sont mécontents. Ils dénoncent des injustices dans
la perception des taxes et annoncent une "grève illimitée" si ces
taxes ne sont pas "purement et simplement supprimées". Lettre
ouverte au ministre de l’Environnement et du cadre de vie.

"Excellence monsieur le ministre,

En notre qualité de représentant des grossistes transporteurs
de bois de chauffe de la ville de Bobo-Dioulasso, nous avons
l’honneur de porter à votre connaissance les faits suivants afin
que des mesures idoines soient trouvées ; en effet :
- Depuis 1998, la Direction provinciale des Eaux et Forêts du
Houet nous impose une taxe de 900 F CFA par stère de bois en
sus des 300 F CFA/stère prévus par les textes. Elle justifie ce fait
par la soit existence d’une loi prévoyant ce prélèvement en vue
de restaurer les forêts.

- Les taxes qui nous sont imposées s’élèvent par an à plus de
80 à 100 millions de francs CFA. A titre d’exemple pour le
premier trimestre 2004, nous avons évalué à plus de 25 millions
les taxes perçues.

- Ce qui nous semble paradoxal et impartial, c’est qu’à travers
les voyages d’études et des déplacements privés que nous
avons effectués dans certaines provinces du Burkina Faso,
cette taxe n’est perçue nulle part. Pourquoi cette taxe est-elle
appliquée que dans la seule province du Houet ? N’ y a-t-il pas
des exploitants ou des forêts à restaurer dans les 44 autres
provinces ?

- A travers la philosophie actuelle du ministère, nous sommes
des exploitants et donc des partenaires et à ce titre nous
devrions être des cosignataires et cogestionnaires de ce fonds
si vraiment il est destiné à restaurer la brousse ; car nous qui
vivons de la brousse sommes autant ou plus préoccupés que le
service forestier à la sauvegarde des forêts.

- Nous avons plusieurs fois approché les responsables de la
Direction provinciale et régionale lors de nos multiples
réunions, mais à chaque fois, au sujet de ce fonds, nous nous
sommes butés à l’opacité totale de la gestion de ce fonds et à
des explications confuses et incompréhensibles.
- Pour vous donner une idée du volume moyen des taxes
perçues depuis 1998, il faut multiplier 80 millions par 7 égalent
à 560 millions qui sont censés être dans le fond
d’aménagement de la province du Houet et dont nous ignorons
le n° du compte bancaire.

Vers une grève illimitée

- Le mécontentement des exploitants de bois que nous
sommes se justifie en partie par le fait que les agents
concernés directement par cette perception semblent
inamovibles depuis des années et vivent dans une opulence
insultante quand on connaît le salaire d’un préposé par rapport
aux voitures luxueuses, villas somptueuses, cybercafés et
autres réalisations grandilotesques amassés en si peu de
temps.
- En 2003, lors d’une mission de contrôle de l’inspection
générale des services, notre préoccupation a été évoquée, mais
force est de reconnaître que depuis lors aucun changement n’a
été opéré.

- Nous proposons que pour diligenter les enquêtes que des
dispositions soient prises pour sécuriser au maximum les
témoins sûrs que nous sommes prêts à citer.
- Monsieur le ministre, avec votre permission, les exploitants de
bois sont prêts à observer une grève illimitée et à saisir la
presse jusqu’à ce que solution soit trouvée.
- En attendant que les investigations se poursuivent, nous
demandons la suppression pure et simple de cette taxe, car à
l’heure actuelle les exploitants ont déjà pris une résolution
allant dans ce sens.

Au regard donc de l’immensité, de la complexité et des
complicités inextricables nous voudrions solliciter de votre part
que la lumière soit faite sur le montant réel et la gestion qui en
sera faite.
Aussi Excellence monsieur le ministre, nous vous prions de
bien vouloir considérer l’expression de notre constante
préoccupation quant à la gestion durable des forêts".

Bobo Dioulasso, le 8 juin 2004

Signature :

- Bassama Ouattara, Président
Cél : 78 89 71 88

- Boureima Sanou, Secrétaire général

- Mamadou Sanou, Organisation

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