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Mea culpa sur l’invasion en Irak : Bush se moque du monde

Publié le mercredi 3 décembre 2008 à 09h56min

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Ça y est, il a fini par franchir le pas ! George W. Bush vient de faire son mea culpa sur l’invasion de l’Irak, en reconnaissant qu’il a commis de graves erreurs d’appréciation. Des aveux qui interviennent malheureusement bien trop tard, puisque survenant à quelques semaines seulement de son départ de la Maison banche. George W. Bush rongé par les remords ?

Seuls les couloirs de sa conscience pourraient mener à la vérité, à son réel état d’esprit actuel. Mais une chose est sûre : il aurait fait amende honorable bien plus tôt, qu’il aurait limité les dégâts de son entêtement à faire de l’Irak un bourbier. Que lègue-t-il à l’humanité si ce n’est un monde totalement en ruines et désemparé ? Il aura déréglé le monde, mis le feu à l’Irak et à l’Afghanistan, exacerbé la menace terroriste, divisé le monde en deux camps, l’axe du mal et celui du bien. Si de tels aveux étaient intervenus plus tôt, Bush aurait certainement épargné la mort à des milliers de soldats américains qui, aujourd’hui sous terre, se demandent bien ce qu’ils sont allés chercher dans l’enfer irakien. Plaise au ciel qu’après cet enfer, ils soient au moins soulagés d’obtenir les tickets les conduisant tout droit au paradis. Ils n’auront pas alors trop à regretter que les aveux tardifs de celui par qui ils ont rejoint précipitamment l’au-delà, ne puissent pas les ramener à la vie. Toujours est-il que sur terre, on est face au constat d’un énorme gâchis. Car, pour longtemps encore, le monde réapprendra à marcher normalement. Il mettra du temps à se débarrasser des prothèses estampillées "Bush".

Ainsi, Saddam Hussein sera mort pour des motifs fallacieux, lui qu’on aura jusqu’au bout accusé à tort de détenir des armes de destruction massive. Quant aux Américains, ils auront contribué pour des centaines de milliards de dollars, à une guerre qui n’en valait finalement pas la peine. Avec tout ce gâchis, c’est assurément une fin de mandat désastreuse et des moins glorieuses pour Bush. Il est fort à parier que le président ne sortira pas de la scène par la grande porte, contrairement à Bill Clinton qui a été couvert d’hommages lorsqu’il tournait le dos à la Maison Blanche.

Mais pourquoi des aveux si tardifs ? Sans doute Bush pensait-il qu’il se ferait politiquement hara-kiri, en se remettant publiquement en cause en cours de mandat. Peut-être craignait-il aussi que de tels aveux eussent de sérieuses répercussions sur la vie de son parti, surtout à un moment où les élections pointaient à l’horizon. En tout état de cause, Bush a manqué, quelque part, de courage et de vision. Il aurait fait sien l’adage selon lequel une faute reconnue est à moitié pardonnée qu’il n’aurait pas aujourd’hui à traîner le lourd boulet de son impopularité.

En reconnaissant seulement maintenant qu’il était dans l’erreur, George W. Bush pourrait vouloir livrer un message codé à son successeur : un encouragement à Barack Obama pour qu’il engage rapidement le retrait des troupes américaines d’Irak, un travail que lui-même n’a pas osé faire, en partie par orgueil et par amour-propre. Pour Bush, l’heure est venue de dire la vérité sans doute parce qu’il estime n’avoir rien à perdre. Ou du moins, pense-t-il avoir tout à gagner en prenant les devants, face à la nudité de plus en plus proche du pouvoir. Mais ce n’est pas une raison suffisante pour se moquer du monde. Bush réagit en effet comme ce malade en phase terminale, qui n’attendait que le dernier jour pour se faire pardonner...du Grand Créateur.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays

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