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Examens scolaires à Bobo : Un fonds de commerce ?

Publié le jeudi 1er juillet 2004 à 07h55min

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Les examens de fin d’année se présentent comme une période
de labeur pour les écoliers, élèves et étudiants. C’est la période
d’investissement des savoirs et connaissances. C’est aussi
celle utilisée par certaines personnes pour accaparer le
maximum d’indemnités.

A Bobo-Dioulasso, on a pas entendu
parler de fraudes, tricheries... mais un phénomène s’est installé
dans les jurys et est en train d’être vulgarisé. C’est la course aux
indemnités . Et tous les coups sont permis... l’essentiel c’est
d’être dans un jury et de profiter au maximum des indemnités.

Etre surveillant dans un jury, n’est pas chose aisée. Depuis
l’organisation du BEPC dans la province du Houet, nombreux
sont les enseignants qui se sont plaints du fait des magouilles
dans le choix des surveillants et des secrétaires de jurys.
Certains présidents de jury ont tissé des réseaux très puissants
pour mieux profiter des indemnités.

Certains responsables de jury ont fait appel à des personnes
étrangères au milieu scolaire pour assurer la surveillance des
examens, moyennant un pourcentage d’indemnité avec ces
derniers. D’autres sont allés jusqu’à être, à la fois, président
d’au moins deux jurys. Au niveau des secrétariats de quelques
jurys, on a trouvé mieux d’assurer "le service complet". Des
secrétaires ont assuré l’organisation des compositions dans
les salles et la surveillance des élèves.

Cette stratégie les met
ainsi en pôle position et leur permet de profiter eux seules, de
plusieurs indemnités (la prise en charge qui est d’environ 60
000 FCFA, les indemnités de surveillance qui sont de 2 000
FCFA/Jour).
La situation, à vue d’oeil, n’est pas si alarmante que cela mais
quand on s’amuse à un jeu de chiffre, tout montre qu’il faut tirer
la sonnette d’alarme.

L’organisation des examens semble être
devenue un fonds de commerce. Les présidents de jury tirent
leur épingle du jeu en touchant "au moins" leurs indemnités de
prise en charge qui est de plus de 60 000 FCFA et en
"rackettant" les pourcentages chez ceux qu’ils ont choisis pour
assurer la bonne marche de leur jury. Les secrétaires, eux,
touchent, en plus de leurs indemnités, celles des surveillants.

La situation se présente de telle sorte que certains sortent des
examens avec plus de 200 000 FCFA, pendant que d’autres
rasent les murs parce-qu’ils n’ont pas été retenus. A la question
de savoir pourquoi une même personne émarge plus d’une fois,
certains responsables ne se sont pas gênés de dire qu’il y avait
"déficit de personnel". voici là une pratique que les "états
d’indemnités" nous offrent dans de nombreux jurys.

Par Alain DABILOUGOU (Stagiaire)

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