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Journées économiques du Burkina : Etalage de génie et de richesses à la Bourse

Publié le mardi 25 novembre 2008 à 00h44min

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Il fallait le voir pour y croire, à cette IVe édition des Journées économiques du Burkina sur les bords de la Seine, ce 20 novembre 2008, les investisseurs français ont joué le Saint Thomas, en s’invitant à la Bourse du commerce de Paris pour découvrir le génie et les richesses du Pays des hommes intègres. Nullement entamé par la multitude d’audiences auxquelles il était soumis, le Premier ministre, Tertius Zongo, en a été le grand témoin à l’ouverture de l’exposition : "Le Burkina à Paris".

L’émotion était grande, et la délégation gouvernementale ne pouvait que s’en féliciter. A cette exhibition, Tertius Zongo était accompagné des ministres Bédouma Alain Yoda des Affaires étrangères et de la Coopération régionale ;

Lucien Marie Noël Bembamba de l’Economie et des Finances ; Abdoulaye Abdoulkader Cissé des Mines, des Carrières et de l’Energie ; Filippe Savadogo de la Culture, du Tourisme et de la Communication, porte-parole du gouvernement ; Mamadou Sanou du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat.

Un bataillon pour conquérir l’Hexagone, qui frissonne dans cette conjoncture internationale de crise financière.

C’est ainsi qu’il faut comprendre le message adressé aux hommes d’affaires burkinabè par Laurent Demey, qui représentait le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCI-P) à la cérémonie inaugurale.

Qu’a bien pu lui inspirer la Bourse, qui a abrité l’exposition ?

Paroles dignes d’intérêt : "En observant cette fresque du 19e siècle qui orne la coupole, fresque qui évoque l’histoire du commerce entre les continents, en voyant l’équilibre des tableaux, la réunion des continents par des allégories représentant les points cardinaux, je disais il y a quelques semaines, dans des circonstances analogues à celles qui nous réunissent aujourd’hui, qu’en ces temps où les fluctuations, voire les errances financières que nous constatons tous les jours nous font nous interroger, les notions d’équilibre et d’équité restent les fondements de notre monde.

Qu’y a-t-il de plus équitable que de voir les richesses partagées ? Et que ceux qui connaissent la crise depuis longtemps ne soient pas oubliés par ceux qui la découvrent.

A l’heure où les milliards passent de main en main, pensons-y !" Aura-t-il seulement prêché dans le désert ?

Les grandes puissances financières y répondront, mais, en attendant, l’exposition de Paris, foi du ministre Mamadou Sanou du Commerce, de la Promotion de l’entreprise et de l’Artisanat, a été dictée par la volonté du gouvernement burkinabè de faire connaître, aux opérateurs économiques et au public français, le savoir-faire de nos artisans et les riches potentialités économiques, touristiques et culturelles de notre pays.

Les journées économiques constituent une réponse au souci des autorités gouvernementales et des acteurs nationaux et internationaux d’inscrire le nom du Burkina sur la liste tant convoitée des pays émergents.

C’est sans doute pourquoi le ministre Sanou, qui prononçait l’allocution d’ouverture, a estimé que "le dynamisme et la compétitivité du secteur privé passent par la capacité de ses acteurs à offrir des biens et services de qualité, qui seraient en mesure de répondre aux exigences du marché".

Un message certainement bien reçu par les exposants burkinabè, qui ont fait étalage de génie et de richesses, imposant aux nombreux visiteurs un embarras du choix.

Un Burkinabè brasseur de bière de sorgho en Belgique

Mais l’unanimité se sera faite autour de Cyriaque Labdiodo, dont le stand a, mille et une fois, reçu la visite aussi bien des Français que de ses compatriotes burkinabè.

Ce digne descendant de Yandabli a, en effet, ravi la vedette à tous pour avoir libéré son génie créateur afin de nous proposer de la bière "Métis pils", "Métis ambrée", brassée avec du malt de "sorgho" de son Burkina natal. En tout cas, les disciples de Bacchus qui étaient de la fête ne s’en sont pas privés et en ont dit le plus grand bien.

Le sorgho y était donc à l’honneur et le Burkina ne peut qu’en être fier. La star des journées économiques, Cyriaque Labdiodo, se révèle : "C’est une grande révolution, parce que parler du sorgho ici, en Europe, c’est rare. Il y en qui ne savent même pas ce que c’est que le sorgho. Quand on leur dit que c’est une céréale qui vient d’Afrique, spécifiquement du Burkina, ils sont étonnés.

Moi, j’ai grandi dans le dolo au village, comme tout Burkinabè ; arrivé ici, j’ai fait mes études en biochimie, en m’orientant dans le secteur de l’agro-alimentaire et, plus précisément, dans les brasseries. C’est là que l’idée m’est venue de tenter le coup ; de voir ce que ça donnerait si je brassais ma bière à 100% malt sorgho.

J’y ai mis quatre ans ; j’ai un résultat, et c’est parfait. Actuellement, je la commercialise uniquement en Belgique et, peut-être, bientôt en Angleterre et en France. Donc, comprenez que je veuille me faire une base solide avant de penser au retour au bercail.

J’ai voulu installer la société mère en Belgique avant de m’ouvrir les portes du monde". Aveu d’un connaisseur qui rêve depuis de déguster la "Métis pils" ou "Métis ambrée" au Faso : "Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître". Mais une bière qui risque de donner des vertiges au Burkinabè moyen. Pour ne pas vous en dire plus, mettez vos 2 £ de côté, dans l’attente de la 33 cl.

Quand s’ouvrira la saison

Dans la perspective de l’ouverture de la saison de chasse, les concessionnaires des zones de chasse nourrissent l’espoir d’attirer vers le Faso des milliers de touristes de l’Hexagone qui n’ont d’yeux que pour la faune. Noufou Compaoré était l’un des rares ambassadeurs des concessionnaires à Bourse du commerce de Paris avec, comme trophée de guerre, la tête d’un buffle.

C’est un habitué des journées économiques, qui apprécie l’exposition "Le Burkina à Paris". "Ce salon est une opportunité pour nous de montrer cette richesse, qui fait la fierté du Burkina Faso : la faune sauvage. Dans la sous-région ouest-africaine, notre pays est très bien positionné en ce qui concerne le gibier.

Que d’éléphants, de buffles, d’antilopes et de cobas ! Il faut donc étaler cette richesse, que nous avons protégée, conservée pendant de très longues années. Pour nous, ces journées économiques sont porteuses parce que, depuis ces dix dernières années, le Burkina Faso accueille dans notre secteur des centaines de touristes.

Et, je peux vous l’assurer, actuellement toutes les concessions de chasse ont déjà fait le plein de leurs carnets pour l’ouverture de la saison 2008-2009". Rendez-vous donc le 11 décembre à Fada, où sera commémorée la fête nationale, et qui consacrera aussi la renaissance économique de la région de l’Est. Paris n’était-elle pas un passage obligé ?

Bernard Zangré, Envoyé spécial à Paris

L’Observateur Paalga

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