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Promotion du tourisme. Le Burkina, un musée à ciel ouvert

Publié le jeudi 1er juillet 2004 à 08h11min

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Dans le cadre de la promotion des secteurs de la culture et du tourisme, le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo, était en tournée du 26 au 28 juin 2004 dans la Boucle du Mouhoun. Une tournée qui a permis de savoir que cette partie du Burkina renferme d’énormes potentialités culturelles et touristiques cachées. Première étape : les villages de Labien et Sao réputés pour leurs greniers, et Tchériba, pour sa poterie.

Bravo au ministre Mahamoudou Ouédraogo et toute son équipe dans leur combat pour valoriser les richesses culturelles et touristiques méconnues. Les populations de la Boucle du Mouhoun côtoient tous les jours des sites touristiques sans peut-être s’en rendre compte. Nous-même connaissons bien la région et y sommes fréquent sans savoir qu’on y trouve des trésors cachés.

Situé dans la province du Mouhoun, à 70 km de Koudougou et à 63 km de Dédougou, le petit village de Labien, peuplé d’ethnie nouna et parlant la langue nouni, est un site touristique en puissance à l’instar des greniers dogon du Mali. Labien est un village "d’ingénieurs en architecture". Le génie de ses populations dans la construction des greniers mérite d’être valorisé.

Leur nombre avoisine celui des habitations. Ils sont de forme trapézoïdale avec deux fenêtres dont la grande base varie entre 3 à 4 m et la hauteur, 5 à 6 m. Selon quelques personnes interrogées, un grenier peut contenir une vingtaine de sacs de mil. La beauté de ces greniers, c’est qu’ils sont présentés de la même façon et merveilleusement alignés.

A environ 2 km de Labien, un autre village du nom de Sao. On y trouve les mêmes architectures à la seule différence qu’à Sao, les populations ont dessiné sur les greniers des formes humaines et animales qui ont certainement une explication contextuelle.

Au pays de la poterie

Après Labien et Sao, le ministre Mahamoudou Ouédraogo et sa suite ont visité le département de Tchériba, situé à une cinquantaine de km de Dédougou et majoritairement peuplé de Marka ou Dafing. Tchériba s’est illustré dans la poterie. Les Tchibalaises en ont fait leur principale activité. Elles ont une association qui peut engranger 5 millions par an. Certaines femmes, à elles seules, peuvent faire un chiffre d’affaires d’un million de FCFA, ce qui leur permet de subvenir à la scolarité de leurs enfants et de résoudre les différents problèmes quotidiens.

La poterie pourrait rapporter plus de devises si les populations n’étaient pas confrontées à d’énormes difficultés, qu’elles ont du reste soumises au ministre. La voie Koudougou-Dédougou en passant par Tchériba est en mauvais état. En août, elle est impraticable si bien qu’il n’y a pratiquement pas d’activité de poterie.

Le site de l’argile utilisé dans la poterie se trouve à 3 km et le déplacement pour s’en procurer est pénible. Ce village, dont les populations excellent dans la poterie, doit être valorisé. Les objets artistiques peuvent rapporter d’importantes sommes d’argent s’ils sont connus du grand public. Il faudra donc, comme le souhaitent d’ailleurs les Tchibalaises, faire en sorte que la poterie de leur localité puisse participer à des expositions internationales.

Pacoba, le géant homme

Tchériba n’est pas réputée seulement dans la poterie. L’histoire rapporte qu’un géant homme y aurait vécu. Il s’appellerait Drissa Pacoba et mesurerait 3 m. C’était un homme craint et respecté à qui tout le village, apportait à manger. Cet homme qui avait certainement un estomac à son image pouvait y engloutir une jarre remplie de tô. Son bracelet d’au moins 20 cm de diamètre et sa flûte d’1 m, ont été présentés au ministre Mahamoudou Ouédraogo et à à la forte délégation qui l’accompagnait.

De Labien à Tchériba en passant par Sao, ce sont des trésors culturels, historiques et touristiques cachés qui ont été visités. Il reste maintenant à les valoriser pour en faire une importante source de revenus. Nous reviendrons sur cette tournée avec d’autres richesses culturelles et touristiques qui montrent que le Burkina n’a rien à envier aux autres. C’est un véritable musée à ciel ouvert.

Adama Ouédraogo Damiss
L’Observateur Paalga

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