Un des objectifs de l’atelier de Ouagadougou sur la PSP, coorganisé par l’ONG britannique Water Aid et le ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, est de s’assurer que les intérêts des pauvres sont pris en compte dans le processus à l’implication du privé dans le secteur de l’eau.

A la fin du deuxième jour de cette rencontre prévue pour s’étendre sur 5 jours, les séminaristes, constitués en deux équipes, ont sillonné les localités de Saaba, département situé à une dizaine de kilomètres de Ouagadougou, et de Mogtédo, département se trouvant à plus de 80 kilomètres de la capitale burkinabè.

Si à Mogtédo, la première équipe devait rendre visite à un opérateur privé gérant une adduction d’eau, la deuxième, dirigée par le chef de programme de Water Aid Burkina Faso, Alassane Samoura, est allée découvrir une pompe d’eau, fabriquée au centre de la congrégation des Frères de la Sainte Famille. Il s’agit de la pompe « Volanta », qui génère chaque année, au bénéfice du centre, un chiffre d’affaires d’environ 100 millions de FCFA.

« Volanta » est très utilisée dans les lycées, les internats, les dispensaires, les aménagements pour les maraîchers, les centres d’élevage, etc. La pompe s’exporte de plus en plus dans la sous-région et c’est ainsi qu’on retrouve ses traces au Mali, au Niger, au Bénin, au Nigeria, au Ghana. D’autres pays comme le Sénégal et la Mauritanie ont également manifesté leur intérêt pour « Volanta », a dit le directeur du Centre Sainte- Famille, le Frère Louis Kalmogo, à ses visiteurs.

Mais comment est née « Volanta » ? Selon le Frère Kalmogo, l’idée de fabriquer une pompe à volant, qui répondrait à un rythme régulier de pompage, est venue de Gert Jean Bom lors d’un séjour en Guinée-Bissau menacée à une époque par la sécheresse. D’ailleurs, Bomba « Volanta » est le nom attribué à la pompe par la population de ce pays de langue portugaise pour signifier pompe à volant.

Mais le directeur du centre affirmera que c’est au Burkina Faso que la « Volanta » a acquis sa maturité. Pour le Frère Louis Kalmogo, c’est en 1983 que la pompe a réellement pris son essor. Aujourd’hui, la « Volanta », qui est à motricité humaine, peut être aussi actionnée par des moteurs thermiques ou solaires. Une petite révolution qui vaut à cette pompe sa bonne réputation. L’équipe des séminaristes s’est entretenue avec le directeur du centre avant de visiter les différentes chaînes de fabrication de la « Volanta ».

Tous les visiteurs ont été émerveillés par cette prouesse technique qui aide beaucoup les communautés, notamment les personnes démunies. « C’est magnifique tout ça, c’est étonnant qu’une telle merveille se trouve à la périphérie de Ouagadougou et qu’elle ne soit pas valorisée au profit des pauvres », déplorait un séminariste qui, visiblement, était tombé sous le charme de la pompe.

Lorsqu’on sait que l’ambition de l’ONG Water Aid est l’avènement d’un monde où tout le monde a accès à l’eau, et d’un environnement sain où les bonnes pratiques sont des réflexes naturels pour tous, la pompe « Volanta » devrait être davantage sollicitée dans la réalisation des forages. La clôture de l’atelier de Ouagadougou sur la PSP se déroulera le vendredi 2 juillet 2004 à l’hôtel Pacific.

Cyr Payim Ouédraogo
L’Observateur Paalga