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OBAMA A LA MAISON BLANCHE : "En attendant un Pape noir"

Publié le lundi 17 novembre 2008 à 00h35min

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Un Noir à la Maison blanche, en attendant le Vatican". C’est l’espoir qu’exprime ce lecteur qui, dans les lignes qui suivent souhaite que l’Eglise catholique porte un jour un Noir à sa tête.

Venu de "nulle part", le quarante quatrième président des Etats-Unis ressemble à un messie. Elu cinq décennies après l’abolition des lois raciales dans son pays, au moment où le monde traverse diverses crises (guerre, tension, crise alimentaire économique et financière), ce fils de Noir d’origine africaine vient comme un sauveur. Après Koffi Anan au secrétariat général de l’Organisation des Nations unies, Obama est arrivé à se hisser sur le toit du monde en attendant un pape noir.

De l’esclave à la colonisation

La race noire a jadis souffert de la traite négrière et de la colonisation ; planifiées et exécutées par les Blancs, elles demeurent les principales causes du retard économique du continent noir. Cloués aujourd’hui au pilori politiquement, économiquement et culturellement, les Noirs éprouvent d’énormes difficultés à s’épanouir individuellement et collectivement. Pour le même travail, Blancs et Noirs n’ont pas le même salaire même dans les pays africains. Les Noirs américains (petits fils d’esclaves et émigrés) ne sont pas seulement minoritaires aux USA, ils sont aussi marginalisés du fait de la couleur de leur peau. Obama n’est pas fils d’esclave mais il est un cousin et un neveu d’esclave comme tout Noir.

Obama ou l’espoir d’un monde en crise

Il y a deux ans, personne ne pouvait imaginer un Noir au commandes de la première puissance mondiale. Même si son élection n’est pas une surprise au vu des sondages des derniers jours de la campagne, on a douté jusqu’à la dernière minute. On a craint un vote racial ou un trucage des résultats. Son élection a suscité beaucoup d’enthousiasme à travers le monde. Les Américains ont montré qu’ils sont au-dessus de toute considération raciale, que le problème de racisme est maintenant un problème de quelques individus. Par ce choix l’histoire retiendra que ce sont les Américains qui ont été les premiers à élire un président noir en occident au moment où certains pays hésitent à les intégrer dans leur équipe nationale de football.

Obama, un homme condamné à réussir

Il a prôné le changement, les Américains l’ont suivi. La route est longue et difficile, mais Obama doit réussir. Non seulement faire mieux que les autres là où ils ont réussi, mais gagner là ils ont perdu. Elu avec la manière, c’est-à-dire doté de tous les pouvoirs pour mener son changement, il sera suivi à la loupe dans ces gestes et paroles. Les Américains n’ont pas osé, ils ont grandi. Et Obama a le devoir et la responsabilité de montrer que ce peuple peut. En réalité, venue de quelque part, son élection n’est ni une pitié, ni une repentance. C’est une reconnaissance des compétences et une acceptation des mérites d’un homme. Cet avocat de quarante-sept ans serait très intelligent à en croire ses professeurs. Infatigable et sûr de lui, il a commencé sa marche vers la maison blanche de très loin et loin des projecteurs à travers rencontres restreintes, conférences de presse et parloir d’église. Son élection est l’aboutissement de sa détermination et de sa foi.

Les signaux positifs des ennemis de Bush

Avant sa prise de fonction à la Maison blanche, les ennemis de son prédécesseur lui envoient des signaux positifs. Le soutien de Chavez du Venezuela et les félicitations du président iranien sont la preuve qu’il n’existe pas d’ennemis naturels pour l’Amérique. Ce sont les faits des dirigeants qui créent la révolte chez certaines personnes. Si Obama a promis pendant la campagne, de parler aux ennemis de l’Amérique, il doit retourner la politesse à ces "rebelles" (même les plus récalcitrants) qui peuvent lui céder ce qu’ils ont refusé à Bush et à la communauté internationale.

Le Vatican doit suivre l’exemple

Parmi les fonctions les plus prestigieuses du monde, on peut citer la fonction papale de l’Eglise catholique. Elu démocratiquement sans candidats et sans campagne parmi les cardinaux, cette fonction a toujours été exercée par une personne de race blanche. A la mort du pape Jean Paul II, la rumeur avait suscité l’espoir en évoquant la possibilité de l’élection d’un Noir. La révolution tant attendue n’eut pas lieu. Longtemps considérés comme l’incarnation du diable, personnes sans âme, les Noirs sont en train de prouver le contraire et Obama est le symbole et l’illustration parfaite. L’espoir est plus que jamais permis avec l’élection de Obama, rien ne sera plus comme avant.

Bonne chance à Barack Obama !

Le zoung

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 17 novembre 2008 à 15:44, par diabalompo En réponse à : Et des présidents et des papes noirs !

    Que des noirs soient présidents, il en a été et il en sera même encore plus aux Etats-Unis d’Amérique (et d’Afrique, pourquoi pas d’ailleurs ?).
    Le premier pape noir Gélase Ier passe pour être celui qui a garanti l’indépendance substantielle du Vatican sur la cité de Rome (+496).
    La question qui se pose, c’est pourquoi un pape noir et qu’ en faire, sans manquer de respect à l’institution ?
    Faut il un pape noir qui serve un occident obédient ou un président noir américain tourné vers la satisfaction de ces mêmes intérêts ?
    La question est ouverte et je pense que la foi réside dans la sphère privée et que la critique africaine et même la réponse africaine ne fait qu’enrichir le questionnement permanent.

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