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Blaise Compaoré à l’OMC : Le dossier du coton africain remis sur la table

Publié le vendredi 14 novembre 2008 à 04h41min

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Après le siège de l’Union internationale des télécommunications, le 12 novembre 2008, le président du Faso, Blaise Compaoré, a mis à profit son séjour en Suisse pour avoir une séance de travail, le 13 novembre, avec le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, au siège de cette institution internationale, sis au centre William Rappard à Genève. Comme il fallait s’y attendre, les échanges ont essentiellement porté sur le dossier du coton au moment où les négociations piétinent.

« Si nous, pays pauvres, pays les moins avancés, nous n’avons pas accès au marché du fait des subventions, de certaines distorsions du marché mondial, il va nous être difficile d’organiser notre développement », a soutenu le président du Faso au siège de l’OMC, peu après la séance de travail qu’il a eue avec son directeur général, Pascal Lamy.

Blaise Compaoré a ainsi remis sur le tapis son combat « pour plus d’équité et de justice dans le commerce mondial ». Son interlocuteur a reconnu la justesse du combat surtout que le sujet du coton est « fondamental pour le Burkina et un certain nombre de ses voisins » et « poussé » par l’ensemble de l’Union africaine, du groupe des Pays les moins avancés (PMA) et les pays ACP (ndlr : Afrique, Caraïbes, Pacifique).
Pour l’éventuel règlement du problème dû aux subventions accordées par les Etats- Unis et, dans une moindre mesure, l’Europe à leurs producteurs, le directeur général de l’OMC souscrit à l’idée que « le plus vite sera le mieux ». Pour cela, il a souhaité « des progrès rapides dans le round (ndlr : cycle) de Doh » et remercié le président du Faso qu’il a qualifié de « pilier » de son institution dont le rôle est de rendre les règles du commerce international plus favorables au développement.
L’OMC, par la voix de Pascal Lamy, a promis de « créer les conditions politiques et techniques nécessaires pour que les ministres [des pays concernés] reviennent à Genève » sans rien promettre pour autant puisque, dit-il, « c’est une négociation ».

L’espoir est cependant permis puisque, soutient Pascal Lamy, « les Américains ont dit qu’ils étaient prêts à un compromis qui réduirait très substantiellement la partie de leurs subventions qui perturbe les échanges ». Le président du Faso est également optimiste quant à l’issue des négociations même s’il affirme qu’il ne se fait pas d’illusions. Cet optimisme réservé est motivé par le fait que « nous sommes dans un monde où les intérêts des uns et des autres ne sont pas toujours convergents ». Aussi prône-t-il le dialogue permanent pour sortir de l’impasse actuelle dans le cas du dossier du coton tout en continuant « à se battre ».

Le vœu du chef de l’Etat burkinabé est qu’une solution soit trouvée « avant le départ de l’administration américaine actuelle », comme il l’a dit de vive voix, le 12 novembre en fin de soirée, au président du comité de négociations sur l’agriculture de l’OMC chargé de la question du coton, Crawford Falconer, par ailleurs ambassadeur de Nouvelle Zélande auprès de l’OMC. Le même dossier du coton a amené le président Blaise Compaoré à recevoir en audience les ambassadeurs du Niger, des pays membres de l’initiative sectorielle en faveur du coton (C4) que sont le Bénin, le Mali, le Tchad et le Burkina.

Ces diplomates étaient conduits par l’ambassadeur de Côte d’Ivoire à Genève, Guy-Alain Gauze, par ailleurs coordonnateur des ambassadeurs africains auprès de l’OMC. Ceux-ci ont, d’après les déclarations du diplomate ivoirien à la fin de l’audience, reçu des instructions en ce qui concerne le dossier du coton.
A l’issue de tous ces échanges, le président du Faso a reçu dans l’après-midi du 13 novembre Nicolas Imboden, un diplomate suisse qui dirige le centre « Ideas », spécialisé dans le renforcement des compétences des diplomates des « petits pays » dans le domaine des négociations. L’audience avec M. Imboden qui est très impliqué dans le dossier du coton africain a également porté sur le même sujet. Il dit avoir envisagé avec le chef de l’Etat les alternatives possibles. « La voie privilégiée pour tout le monde, c’est la négociation multilatérale », a-t-il laissé entendre.

Urbain KABORE, Envoyé spécial à Genève

Sidwaya

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