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Mutilations génitales féminines : encore un cas d’excision

Publié le jeudi 1er juillet 2004 à 07h55min

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La gendarmerie de Sindou a mis la main, samedi 19 juin 2004, sur une exciseuse dans le village de Bougoula. C’est une fillette de 8 ans environ qui est encore passée par cette pratique longtemps condamnée mais qui semble résister aux multiples campagnes de sensibilisation.

Après plus d’une décennie de lutte contre la pratique de l’excision au Burkina, le bout du tunnel semble encore loin pour l’éradication totale de ce fléau.

Samedi 19 juin dernier, la gendarmerie de Sindou a été mise au courant d’un cas d’excision qui devrait avoir lieu ce même jour dans la concession du sieur Dramane Zélé Ouattara dans le village de Bougoula à une trentaine de kilomètres de Sindou.

La petite Adjara n’a pu être sauvée

La promptitude avec laquelle l’adjudant Prosper Kaboré et ses hommes ont agi n’a cependant pas permis de sauver la petite Adjaratou Ouattara de l’ignoble opération que la vieille sexagénaire du nom de Makani Cissé, originaire du village de Diéri dans le Kénédougou, lui a fait subir très tôt le matin.

Pour une boule de savon et la somme de 500 F que l’exciseuse a reçus des parents de la victime et au nom d’une prétendue coutume, cette pauvre fillette innocente de 8 ans environ venait ainsi d’être marquée à jamais des empreintes d’une pratique insensée, avilissante et rétrograde.

Dans les locaux de la gendarmerie où elle médite actuellement sur son sort en compagnie de ses complices en attendant d’être déférée, l’exciseuse Makani Cissé soutient avoir abandonné cette pratique à la faveur des multiples campagnes de sensibilisation et que c’est la pression exercée sur elle par les grands parents de sa dernière victime qui l’a fait reprendre sa lame.

La lutte doit s’intensifier

Ce cas-ci vient une fois de plus confirmer l’existence de poches de résistance et traduit l’urgence et la nécessité de renforcer la stratégie de lutte par une répression vigoureuse des cas avérés tout en poursuivant la sensibilisation pour dessoucher les fausses convictions entretenues par les populations pour justifier l’excision. Le chemin de la "Tolérance zéro à 2010" passe par un engagement responsable de toute la communauté.

Hamadou SANOU
AIB/Léraba

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