LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

M. Léonce KONE, président du FFA

Publié le jeudi 1er juillet 2004 à 07h54min

PARTAGER :                          

Léonce Koné

Dans l’espace francophone, il existe des institutions beaucoup connues du public telles que l’AIF (Agence Intergouvernementale de la Francophonie), l’AUF (Agence Universitaire de la Francophonie). Mais il en existe une qui mérite d’être bien connue du public : le Forum Francophone des Affaires (FFA). Son Président au niveau du Burkina Faso, M. Léonce KONE, dans le sillage du Xe Sommet de la Francophonie nous la fait découvrir.

le Forum Francophone des Affaires (FFA) semble peu connu dans le dispositif francophone.
Depuis quand existe-t-il et quels sont ses objectifs ?

Léonce KONE (L. K ) : Le Forum Francophone des Affaires (FFA) a été créé depuis 1987 à l’occasion du IIe Sommet de la Francophonie au Québec. L’objectif principal du forum est de permettre aux communautés d’affaires du monde francophone, de coopérer entre elles pour développer les échanges commerciaux, technologiques, économiques entre les pays membres de la Francophonie. Le forum est organisé en comités nationaux dans chacun des pays francophones. Il se réunit tous les deux ans à l’occasion du Sommet de la Francophonie ou en d’autres circonstances.

Sur quoi vont porter les assises économiques de la francophonie prévues du 21 au 23 novembre 2004 ?

L. K. : Je dois apporter un petit rectificatif. Les assises économiques qui sont organisées par le FFA avaient été programmées pour se tenir du 21 au 23 novembre 2004. Elles sont reportées à une date qui sera fixée entre février et mars 2005. Ce report a été décidé pour permettre aux assises économiques de se tenir dans un contexte qui donnera plus de visibilité au FFA et qui offrira également à notre comité plus de commodité pour accueillir les participants ici à Ouagadougou.

Vous savez bien que ce ne sera pas simple pour le Burkina Faso d’accueillir durant la même période l’ensemble des participants aux différentes conférences qui auront lieu dans le sillage du Xe Sommet. Nous avons choisi de décaler notre réunion de manière à la tenir dans de meilleures conditions. Maintenant en ce qui concerne l’objet de la réunion, elle va porter sur le thème qui a été retenu pour le sommet des Chefs d’Etat, à savoir ’’La Francophonie, un espace solidaire pour un développement durable’’. A partir de ce thème général, les communautés d’affaires que nous allons regrouper vont réfléchir sur des sujets spécifiques intéressant les opérateurs économiques.

Il y a les questions de la libre circulation des biens, des services et des personnes dans l’espace francophone ; les questions du commerce équitable ; les questions de gestion de l’eau ; le NEPAD, l’environnement des affaires ; etc… Nous pourrons, par exemple, profiter de cette rencontre pour faire une évaluation de l’application de la nouvelle réglementation des affaires édictée dans le cadre de l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique). Cela permettra de faire valoir le point de vue des entreprises sur les aménagements que l’on peut apporter, éventuellement, à cette réglementation.

On a souvent regretté l’absence de la Francophonie sur le terrain économique ; en tant que membre du FFA, comment réagissez-vous ?

L. K. : Le fait même que nous ayons ici au Burkina un comité du FFA qui est très dynamique montre que nous voulons contribuer à donner à la Francophonie une dimension économique. C’est une dimension qui est indispensable. C’est vrai que quand on parle de Francophonie, on fait référence a priori à une dimension culturelle et politique, puisqu’il s’agit de regrouper, de faire coopérer des personnes qui partagent la même langue.

Mais au-delà de cet aspect, il faut que cet espace qui a été constitué sur la base de la communauté de langue, de la culture, puisse se prolonger par une coopération économique active. C’est à cela que le FFA veut contribuer en permettant aux opérateurs économiques des pays francophones de nouer des partenariats mutuellement avantageux et aux pays de l’espace francophone de développer une coopération économique plus active.

Le prochain Sommet de la Francophonie à Ouagadougou va porter sur le développement durable dans l’espace francophone ; Comment analysez-vous un tel thème ?

L. K . : Je crois savoir que le choix de ce thème a été fait par les autorités burkinabé, lorsque la décision a été prise de confier à notre pays l’organisation du Sommet de la Francophonie. Les question de développement durable sont cruciales pour le monde entier et singulièrement pour les pays africains ; qu’il s’agisse de la préservation de notre environnement commun, ou de la lutte contre la pauvreté. Dans le contexte de la mondialisation, c’est une bonne chose que les pays francophones puissent aborder la compréhension et le traitement de ces questions de développement durable dans un esprit de solidarité.

Au niveau du FFA, notre ambition est de donner une traduction concrète, pratique, opérationnelle aux politiques qui seront décidées dans ce sens par les autorités gouvernementales, pour les aspects qui relèvent de la vie des affaires. Pour l’essentiel, il s’agit des questions que j’ai déjà énumérées comme constituant les sujets dont nous discuterons durant nos assises économiques.

Alors quelle est la contribution du FFA à la réussite du Sommet de Ouagadougou ?

L. K. : Le FFA en tant que tel, n’aura pas un rôle spécifique à jouer durant le sommet de novembre 2004, puisque, comme je vous l’ai indiqué, nos assises à proprement parler sont reportées au premier semestre de 2005. Cela dit, même si elle se tient plus tard, cette réunion participera de la dynamique des rencontres francophones qui sont liées au Sommet de Ouagadougou. Le FFA nourrit l’ambition d’être reconnu comme l’opérateur de la francophonie pour le secteur des affaires. Je souhaite que notre réunion de 2005, qui se tiendra sur des sujets économiques importants, permette à notre organisation de jouer un rôle actif dans le développement de la coopération économique commerciale et technologique entre les entreprises des pays francophones.

Lors du colloque international sur le développement durable tenu à l’Université de Ouagadougou en juin, il a été recommandé aux entreprises de jouer davantage un rôle social dans leur communauté. Qu’en dites-vous ?

L. K. : Je suis tout à fait d’accord. D’autant que, comme vous le savez, en dehors du fait que je suis membre du FFA, je suis également directeur d’une banque (BACB) qui se donne pour vocation de contribuer au développement rural et, par ce biais, de contribuer à la lutte contre la pauvreté. Il n’y a rien de plus social que cela. C’est donc une recommandation à laquelle j’adhère pleinement. Au demeurant, l’un des sous-thèmes que nous avons choisis pour les assises économiques illustre cette préoccupation. Il s’agit de la micro-finance, c’est-à-dire de l’accès des populations pauvres au financement d’activités rémunératrices.

Un dernier mot pour mieux faire connaître le Forum Francophone des Affaires (FFA)

L. K. : Le Comité national burkinabè du Forum Francophone des Affaires (CNB/FFA) dont j’ai l’honneur d’être le président comprend 12 chefs d’entreprises qui, bien que très occupés par ailleurs, manifestent une grande disponibilité à l’égard des activités du FFA. Ils ont à cœur de réussir notre mission principale, immédiate, qui est la préparation des assises économiques de la Francophonie que notre pays accueillera durant le premier semestre de 2005, sous le haut patronage du chef de l’Etat et du président Abdou DIOUF, Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Cela veut dire que pour le Burkina, le défi de la bonne organisation des rencontres liées au Sommet de la Francophonie ne s’arrête pas en novembre 2004. Il se poursuivra jusqu’en 2005, à l’occasion des assises du FFA. Notre comité compte donc sur l’appui de l’ensemble des entreprises du Burkina pour réussir l’organisation de ces assises, qui contribueront au rayonnement du Burkina, en même temps qu’elles offriront une opportunité de partenariats d’affaires pour nos opérateurs économiques.

Dans cette perspective, le Comité FFA du Burkina développera plusieurs initiatives dans les mois qui viennent, afin de mieux faire connaître notre organisation. D’ores et déjà, je voudrais vous signaler que le FFA a organisé en mai dernier, la participation du Burkina à un important forum d’investisseurs qui s’est tenu à Genève, sous l’égide de la Fondation EMA Invest. Notre pays a été représenté à cette manifestation par une importante délégation conduite par Son Excellence Monsieur le Premier ministre, Ernest Paramanga YONLI, qui comprenait plusieurs membres du gouvernement, ainsi qu’une quarantaine d’opérateurs économiques.

Cette rencontre a été l’occasion pour le gouvernement et les opérateurs économiques de notre pays de faire valoir les atouts économiques et les opportunités d’affaires du Burkina. Elle a connu un succès prometteur. Et nous poursuivrons ce type de démarches, en partenariat avec la Chambre de Commerce, avec la Maison de l’Entreprise et avec le soutien du gouvernement.

Ismaël Bicaba
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV