De mémoire de Danois (habitants de Dano), un Premier ministre burkinabé n’avait effectué une visite officielle dans la capitale du Ioba, jeune province frontalière du Ghana voisin, crée en 1996. Le maire de la commune de Dano, Louise Marguerite Somé, qualifiera même d’ “ exploit ”, l’initiative du chef du gouvernement. C’est pourquoi, le haut-commissaire de la province, Armand Ouattara, a multiplié les réunions et battu le rappel des fils de la province pour réserver un accueil des grand jours au Premier ministre et sa délégation.

Les populations, avec à leur tête, leurs représentants à l’Assemblée nationale, les députés Bénilde Somda et Placide Somé, ont massivement fait le déplacement de l’ancien marché de Dano, avec des pancartes célébrant “ l’audace, la rigueur et l’efficacité ”, qualités qu’il reconnaissent au Premier ministre. L’escale Danois de Tertius Zongo, aussi court soit-t-il, est une “ forte source inspiration ”, a fait remarquer le haut- commissaire de la province Armand Ouattara. Un chef du gouvernement animé, selon M.Ouattara, par “ une foi imperturbable en un Burkina-Faso radieux ”. Les autorités provinciales du Ioba fonde l’espoir que la visite officielle du Premier de nos ministres, sera un tremplin pour fédérer les énergies afin de faire face aux nombreux défis du développement de cette contrée.

Des défis consignés dans un mémorandum et remis à la délégation. Le Premier ministre, accompagné du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Toussaint Abel Coulibaly et du ministre délégué en charge de l’Enseignement professionnel, Maxime Somé, a ensuite visité la Fondation Dreyer, du nom d’un couple d’architecte allemand, Stikung et Shu-Ruth Dreyer. Sous l’impulsion de cette ONG, un barrage niché entre trois collines à la lisière de Dano, a été construit en 2001. L’ouvrage permet d’irriguer, en aval, un périmètre aménagé de 20 hectares, exploité par 88 producteurs et 4 groupements féminins.

Les actions de cette structure, investie dans la construction d’infrastructures scolaires et les cantines endogènes, la recherche et le social, ont été saluées par le Premier ministre avant de mettre le cap sur Diébougou, 44 kilomètres plus loin. Dans la capitale de la province de la Bougouriba, la délégation s’est attardée à l’usine d’égrainage SOFITEX de la région cotonnière, installée en 2004. Le Premier ministre, y a constaté, à la lumière de la présentation faite par le chef de l’usine, Adama Koné, que la subvention de 6,5 milliards consentis cette année pour soutenir cette société cotonnière a été utilisée à bon escient. “Les cotonculteurs ont pris conscience et une production record est attendue cette année ”, a-t-il assuré.

Pendant ce temps, les différentes couches de la population attendaient le Premier ministre, dans une salle du Centre diocésain de formation et d’animation bondée de monde. Contrairement à la province du Ioba, ce n’est pas la première fois que le Premier ministre se rend à Diébougou, mais selon le député-maire de la ville, Nicolas Kumbatersur Dah, sa venue est un “ jour solennel ” qu’aucun fils ou fille n’a voulu manquer. Le haut commissaire de la province de la Bougouriba, Antoine Atiou, saisira l’occasion pour rappeler les contraintes de développement de sa province. On relève par exemple, le besoin d’aménagement de périmètres irrigués, la promotion de la filière pêche, le manque de ressources humaines dans l’enseignement secondaire, en l’occurrence avec une insistance sur les conflits entre agriculteurs et éleveurs.

A chacune des étapes de sa tournée, le Premier ministre a promis d’examiner les doléances qui lui ont été soumis, avec le plus grands soins, avouant ne pas être venu y “apporter des solutions miracles ”. “Je suis venu vous rassurer que les efforts que vous faites quotidiennement sont appréciés au plus haut niveau, vous dire que l’avenir est devant nous et que l’avenir est meilleur ” ne cesse-t-il de répéter aux populations. Il a appelé chaque fils de la région à “avoir une ambition pour son patelin” et à se départir de l’image de ceux qui réussissent, aux prix de nombreux sacrifices des leurs et qui, une fois en situation refusent de leur venir en aide et leur tourne le dos.

Une adresse un brin populiste, très appréciée par ses interlocuteurs d’un jour. Ceux-ci ont choyé leur hote de marque, avec l’incontournable costume dagara, de mise dans cette région et le traditionnel coq blanc de l’étranger. De Diébougou, la délégation s’est dirigée au pas de charge vers la province du Poni où Tertius Zongo a été accueilli en début d’après-midi “sur la colline du pouvoir” au gouvernorat de la région du Sud-Ouest. Juste le temps d’une pose et la délégation s’ébranle vers la quatrième et dernière province du Sud-Ouest, le Noumbiel, avant de revenir passer la nuit à Gaoua. Il a eu, hier soir, une série d’audiences avec des structures et des personnes ressources de la région. Le clou de la visite officiel du Premier ministre est sa rencontre ce matin, à l’ENEP de Gaoua, avec les différents acteurs du developpemnt du Sud-Ouest.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

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