Hier matin, le site du SIAO fourmillait de monde qui s’affairait de part et d’autre pour récupérer des badges, des macarons, obtenir son stand, déposer des effets ou encore monter des bâches. Dans cette ambiance bien particulière, des éléments de la sécurité veillaient déjà au grain pour dissuader ou traquer d’éventuels malfrats. Du côté de la Maison sans bois (Espace arts et métiers), l’organisateur en chef de la biennale de l’artisanat africain et son staff se livraient au traditionnel exercice avec les journalistes.

Pour cette édition, les conférenciers du jour assurent que les préparatifs vont bon train : les stands d’exposition, ccompagnés d’une signalétique claire par métier, sont prêts pour une meilleure identification des emplacements ; les rencontres en marge du salon se tiendront conformément au programme établi ; le prix d’entrée dans les pavillons climatisés, compte tenu de la « vie chère », dit-on, a été ramené à 200 FCFA contre 250 FCFA les éditions précédentes tandis que pour accéder à l’intérieur du site il faudra toujours débourser 500 FCFA. Les prix des stands d’exposition n’ont pas connu de changement : le stand de 10 m2 fait 300 000 FCFA tandis que le même espace dans les pavillons climatisés coûte 700 000 FCFA.

Répondant aux artisans burkinabè qui dénoncent la cherté des stands d’exposition, Jean Claude Bouda a indiqué que, de toutes les manifestations similaires dans le monde, les prix pratiqués par le SIAO sont les plus bas avec des équipements répondant aux normes internationales, contrairement à ce qu’on voit dans d’autres pays. Et poursuivant dans un langage de vérité, il demandera aux artisans nationaux d’arrêter de pleurnicher et de se battre pour se faire une place au soleil.

Il ajoutera que, le SIAO étant un salon professionnel, il est évident « que l’artisan du marché de Saponé qui fabrique 5 chapeaux par jour n’aura pas les reins solides pour louer un stand, s’il ne se joint pas à un groupe ». Et de conclure : « Le Salon n’est pas ouvert à tous les artisans ».

Lors de cette édition, dont le budget est estimé à un peu moins de 1 milliard de FCFA, le SIAO compte renforcer son positionnement au niveau international, malgré la concurrence d’événements similaires organisés par certains pays africains ; promouvoir et accroître une offre artisanale de qualité ; poursuivre la professionnalisation des prestations offertes aux différents acteurs du Salon ; rentabiliser davantage la manifestation, jusque-là, soutenue en grande partie par l’Etat burkinabè.

Pour mémoire, en 10 éditions, a relevé le Commissaire général du SIAO, les ventes directes et les commandes entre artisans et acheteurs ont permis d’évaluer un chiffre d’affaires de plus de 23 milliards de FCFA, à raison de 2 à 3 milliards de nos francs par édition.

Pour ce dernier, c’est une preuve que le Salon est bel et bien rentable. En rappel, le Brésil est l’invité d’honneur de cette édition, à laquelle seraient attendus plus d’un millier d’exposants ; 142 acheteurs professionnels de plus de 26 pays ; 50 journalistes étrangers de 28 pays ; 407 professionnels de 55 médias de notre pays.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga