Avec 131 659 votes SMS du public, une note du jury de 89/100, soit une moyenne de 31,94, Patricia Mimi Kambou alias Pamika la Star (K 10) à été sacrée lauréate de Case Sanga II. Elle a empoché un chèque de Cinq millions (5 000 000) F CFA. Son dauphin, Amadou Diabaté (ATT) K1, a totalisé 118 457 votes SMS et une note du jury de 76,5/100 avec à la clef la somme d’un million (1 000 000 F CFA).

Prévue pour 16 heures au palais de la culture Amadou-Hampaté-Bâ de Bamako, les spectateurs ont commencé à prendre d’assaut la salle deux heures avant. Bousculade pour l’achat des tickets, vente de posters des deux finalistes, exhibition du drapeau burkinabè, telle était, entre autres, l’ambiance dans l’enceinte au palais de la culture. 16 heures, les portes s’ouvrent et la salle se remplit progressivement à la grande surprise des organisateurs qui craignaient la défection du public suite à l’élimination de l’unique candidat malien en demi-finale, Alou Sangaré. Dans la salle, nous avons entre autre noté la présence de l’ambassadeur du Burkina Faso au Mali, Mohamed Sané Topan, le directeur général de l’Office national du tourisme burkinabé (ONTB) Souleymane Ouédraogo, Amety Meria, Baz Bill, Asta Maïla. Du côté malien la marraine nationale, encadrée par trois gardes du corps, Babani Koné, était de la soirée. En première partie, des jeunes artistes et le DJ de Case Sanga, DJ Cyril font monter le mercure.

“Le public malien fair-play et participatif”

Puis l’animateur Amkoullel, fait son entrée sur scène sous les cris de joie du public qui fait trembler à pas de danse la salle. Avant le début de la compétition, des représentants de sponsors notamment la LONAB se sont succédé sur la scène pour promouvoir leurs entreprises, ils ont été tous obligés de danser sur ordre du public. Pour le représentant d’Africable, M. Maïga, la chaîne à travers Case Sanga a pour objectifs de promouvoir des musiciens et les valeurs culturelles africaines.

Toujours dans la série des allocutions, les concepteurs de Case Sanga, regroupés au sein de la structure Fanaday, représentés par Ander Baba Diarra et Pape Ouane ont salué l’esprit de tolérance du public malien qui est venu massivement vivre la finale. Des propos de remerciement également soutenus, avec beaucoup d’émotion dans la voix, par la marraine du Burkina Faso, Amety Meria.
19h49. C’est le début de la compétition. Le professeur de danse des candidats, Sekou Keïta, soulève le public avec une chorégraphie inspirée des rythmes des pays à cette deuxième édition de Case Sanga.
Amadou Diabaté (ATT) K1 annonce les couleurs par une belle chanson au profit des enfants orphelins.

Deux enfants, torse nu sur la scène, jouent le rôle d’enfants abandonnés. Une prestation qui fait hurler de joie les fans d’ATT. Certains scandant son nom, d’autres reprenant en chœur le refrain de sa chanson. Le camp ATT croit à la victoire, surtout son frère aîné Seydou Diabaté venu spécialement de Bobo-Dioulasso en dépit des sondages défavorables à ATT. Tandis que les partisans d’ATT font l’ambiance, les organisateurs installent le décor fait d’arbustes, pour le passage du K10, Patricia Mimi Kambou (Pamika la star). Dans une tenue de chasseur lobi (Tenue de feuilles, flèches, carquois, arc), elle prend contact avec la scène en acapella. Quatre danseurs (portant des castagnettes bissa) apparaissent à côté d’elle. Le public est envoûté.

A son signal, l’orchestre de Case Sanga II, la famille, interprète une chanson lobi, enchaîne avec du warba. Les danseurs font place à deux danseuses pour une démonstration du tacborsé. Le public hystérique suit le mouvement. Amety Meria, Baz Bill, le directeur général de l’ONTB, Souleymane Ouédraogo, se transforment en danseurs (tacborseurs). L’ambassadeur Mohamed Sané Topan tape des mains et des pieds. Patricia Mimi Kambou termine en force, accompagnée des danseurs revenus, en djecka (un danse bissa). La tristesse commence à prendre place sur les visages des supporters d’ATT.

Deuxième passage

C’est encore Amadou Diabaté (K1) qui entame le deuxième tour du concours, il revisite merveilleusement un classique de la musique malienne “Moussolou” de Salif Keïta. Le public malien reprend en chœur. L’espoir renaît à en croire les cris des supporteurs et supportrices de K1. C’est au tour du K10. Encore quatre danseurs, cette fois-ci couchés à plat ventre. Patricia Mimi Kambou apparaît devant la porte de la case habillée d’une superbe robe blanche telle une reine ; elle se met à marcher et chaque danseur lui cède le passage jusqu’en face du public.
Et là Pamika la star jette un souffle de nostalgie dans la salle avec “Iwassado” de l’Ivoirienne Nayanka Bell. En dépit de quelques problèmes techniques (micro défectueux), elle n’a fait aucun cadeau sur la scène. Le palais de la culture Amadou-Hampaté-Bâ, complètement conquis, se déchaîne. La sécurité est obligée de redoubler d’efforts pour protéger la scène.

Plus de deux heures d’attente pour les résultats

Pour entretenir le suspense, les organisateurs ont ramené le public à Case Sanga I. Des candidats de la première édition notamment le lauréat Dabara et le deuxième, Mohamed Diaby, ont fait danser les spectateurs. Des artistes de la deuxième édition à savoir Ami Kanté, Ousmane Toumani Diakité, Alou Sangaré et la mascotte El hadj Soriba Keita ont aussi individuellement fait monter la température de la salle. Pour terminer avec les prestations, Babani Koné, la marraine du Mali, a interprété une chanson avec des candidats de la Case notamment Pamika, ATT, Ami Kanté, Alou Sangaré et El hadj Soriba Keïta, de Case Sanga II mise sur le marché discographie malien.
C’est dans une atmosphère solennelle et de suspense (lumières éteintes dans la salle sauf sur la scène) que le porte-parole du jury a cité le nom du vainqueur : Patricia Mimi Kambou (Pamika la Star) K10.

Alassane KERE, Envoyé spécial à Bamako

Quelques impressions

Son Excellence Mohamed Sané Topan, ambassadeur du Burkina Faso au Mali : “La finale a été formidable, je voudrais saluer le public qui a fait preuve d’un esprit fair-play sans égal. Ce qui est arrivé aujourd’hui n’est pas le fait du hasard. C’est le résultat d’un travail de longue haleine depuis la mise en oeuvre des différents programmes du président Compaoré. Il a toujours réservé une place de choix à la culture. Bien sûr, il y a eu différents ministres qui se sont succédé à la tête de ce département de la culture. Je voudrais associer l’ensemble de ces ministres sans exception, chacun a donné le meilleur de lui-même pour la promotion de notre culture. A l’heure du rendez-vous chaque peuple doit apporter sa part à la construction de l’édifice et en matière de culture nous ne devons pas être en reste.
Je voudrais remercier l’ensemble des acteurs parce que cette émission a une vocation continentale.
A Pamika, je lui demande de faire preuve de beaucoup d’initiatives pour progresser. Je prodigue également des conseils à ATT qui n’a pas démérité”.

Patricia Mimi Kambou, vainqueur de Case Sanga II : “Quatre mois de compétition, cela n’a pas été facile. Je me retrouvais parfois dans ma chambre pour pleurer. J’ai toujours eu peur de la nomination. En y pensant je suis obligée de travailler. J’ai eu une frayeur en demi-finale parce que j’étais dans une position défavorable au niveau des SMS.
Dieu merci mon public m’a soutenu surtout celui du Burkina Faso. J’ai eu des échos de cette mobilisation. Je ne sais comment exprimer ma joie. Je dois ma victoire en partie aux Burkinabé. Ce n’est pas moi qui ai gagné ; ce sont les Burkinabè”.

Amadou Diabaté, deuxième de Case Sanga II : “Je ne suis pas déçu. Nous avons, Patricia et moi, gagné en nous retrouvant en finale. Nous avons tenu notre promesse faite au peuple burkinabè à savoir gagner le trophée. Je ne serais plus le même Amadou Diabaté parce que Case Sanga m’a permis de beaucoup apprendre. Nous avions des cours de chant, de danse, d’éducation physique. Case Sanga est un coup de pouce pour une carrière solo”.

Amety Meria marraine du Burkina Faso : “Je me rends compte que nous sommes culturellement riches en Afrique. Nous devons nous donner la main pour davantage mettre à jour cette grande richesse culturelle. En musique, il n’y a jamais d’acquis, il ne faut jamais se taper la poitrine. La musique est une activité qui se mène à plusieurs donc elle demande beaucoup d’humilité. Case Sanga est une émission de télé réalité et d’émotions qui s’expriment. C’est le final qui est le plus important à savoir ce sentiment de fraternité qui a uni tous les participants et les encadreurs. Les candidats burkinabè ont beaucoup progressé”.

A.K.

Remise de prix aux lauréats de Case Sanga II

Pamika la star reçoit une villa de 15 millions F CFA

Les lauréats de la deuxième édition de télé réalité Case Sanga II ont officiellement reçu leurs prix dans une ambiance musicale entretenue essentiellement par les candidats de la compétition. Le fait majeur de la soirée a été le don d’une villa de 15 millions de F CFA avec titre foncier individuel par la Société d’équipement du Mali (SEMA) à Patricia Mimi Kambou. Selon la représentante de la SEMA, Mme Bouaré, l’ambition de sa société est d’offrir un logement aux Maliens et aux Africains. Patricia a aussi reçu les cinq millions de F CFA prévus pour le vainqueur du concours.

Dans ses bagages du retour, elle aura également un an de promotion sur Africable (lorsqu’elle sortira son propre album), un bon d’un clip de 2 millions de F CFA , une guitare du président-directeur général d’Africable, Ismaila Sidibé, la promesse d’enregistrement d’un album, un an d’abonnement au magazine de Case Sanga “Point focal” et une tenue de Faye création (l’habilleur de l’animateur de l’émission). Classé deuxième, Amadou Diabaté a empoché un million de F CFA, six mois d’abonnement au magazine du concours, six mois de promotion sur Africable. Les autres candidats de la case ont reçu chacun la somme de deux cent mille F CFA.

De l’avis du producteur délégué de Case Sanga II, Moustapha Maïga, l’objectif de l’émission est de montrer une Afrique qui gagne. Le responsable de la structure conceptrice de Case Sanga, Ander Baba Diarra, a remercié les partenaires d’avoir réalisé leur rêve. “J’avais décidé d’acheter un paquet de mouchoirs pour essuyer mes larmes au cas ou”, a déclaré le PDG d’Africable M. Sidibé pour expliquer le risque pris pour concrétiser cette compétition musicale. Et d’ajouter que Case Sanga est un pari audacieux qui offre une télé réalité propre aux Africains. La cérémonie a été essentiellement animée par les participants de Case Sanga II à savoir El hadj Soriba Keïta, Ousmane Toumani Diakité, Ami Kanté, Alou Sangaré et Amadou Diabaté. La surprise musicale de la soirée a été le trio Amety Meria, Pamika, ATT, et le rap d’Amkoullel.

Alassane KERE envoyé spécial à Bamako

Sidwaya