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Présidentielle ivoirienne : Soutien post mortem pour Gbagbo

Publié le dimanche 26 octobre 2008 à 23h44min

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Bien que la date de la présidentielle ivoirienne soit encore hypothétique, sur la scène politique ne cessent pourtant de se jouer des actes d’alliances, d’adhésions ou de ralliements aux différents candidats au palais de Cocody. Quoi de plus normal pour un pays qui, malgré les multiples perfusions à l’initiative de la communauté internationale, se remet difficilement de quelque cinq années de guerre civile ?

Nous n’en aurions d’ailleurs rien dit si ce calvaire ivoirien ne s’était pas soldé par des milliers de victimes, illustres comme anonymes, et si la politique du tube digestif n’avait pris le dessus sur l’idéal dans la signature de ces pactes nouveaux, même si en la matière, l’Eléphant ne fait que s’inscrire à l’école de la faune ouest-africaine.

Mais, en tous les cas, l’événement de ce samedi 25 octobre 2008 à Korogho dans le Nord ivoirien, hier encore aux mains de la rébellion armée, pourrait être l’illustration parfaite de la morale agonissante de la classe politique, ou de la dernière ligne droite empruntée par certains vers le profit, même s’il faille courir sur des cadavres. Du fond de sa tombe, Balla Keita, cet opposant emblématique au régime de Laurent Gbagbo, trucidé le 1er août 2002 dans son refuge burkinabè, ne dirait pas le contraire.

Car, la lumière tarde à se faire sur l’assassinat de l’ancien ministre d’Houphouët, conseiller spécial de Robert Guéi et secrétaire général de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), que sa famille vole au secours de son intime ennemi, Laurent Koudou Gbagbo.

Sauf changement de calendrier ou émergence de vents défavorables, l’officialisation de cette nouvelle alliance devait intervenir samedi dernier donc dans son village natal de Korogho, au cours d’une cérémonie dont le témoin comblé serait Pascal Affi N’Guessan, chef du parti présidentiel, le Front populaire ivoirien (FPI).

Comment en est-on arrivé là si le chantre de « l’houphouétisme orthodoxe » dans son secret testamentaire n’avait pas consigné un quelconque soutien post-mortem à celui par qui son exil mortel arriva ? Mystère et boule de gomme. Mais la leçon de l’histoire demeure qu’en politique, la mort des uns fait bien la résurrection des autres.

Il en a ainsi été dans les deux Congo, et même au « Pays des hommes intègres », à titre illustratif. D’où ce refuge des vivants derrière l’hymne quotidien aux morts : « Dieu a donné, Dieu a repris. Béni soit son Saint nom ».

L’Observateur Paalga

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