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Premier forum extraordinaire du MAEP : Le Burkina Faso passe haut la main

Publié le dimanche 26 octobre 2008 à 23h45min

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Le Burkina Faso a réussi son examen de passage à Cotonou où s’est tenu, du 25 au 26 octobre 2008, le premier forum extraordinaire du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP). A l’unanimité, les chefs d’Etat et de gouvernement participants ont accueilli avec satisfaction la présentation du rapport d ’évaluation par le président du Faso Blaise Compaoré.

Quatre chefs d’Etat étaient présents à Cotonou dans la capitale béninoise pour prendre part au premier forum extraordinaire du MAEP. Blaise Compaoré du Burkina Faso, Yayi Boni du Bénin, Faure Gnassingbé du Togo et le tout nouveau président Sud-africain Kgalema Mothlante.
Le grand absent a été Umaru Musa Yar’Adua, président de la République fédérale du Nigeria, l’homme avec qui les chefs d’Etat participants devaient échanger sur le rapport d’évaluation de son pays avant d’entamer celui du Burkina. En lieu et place du président nigérian himself c’est un ministre qui y a été dépêché.

N’étant pas président, celui-ci n’a pas été autorisé à débattre sur le rapport nigérian étant donné qu’il s’agit d’un mécanisme d’évaluation par les pairs. Le rapport d’évaluation de la République du Nigeria avait été présenté le 29 juin dernier lors du Sommet de Charm El-Sheikh en Egypte. Les débats sur le rapport devraient se mener lors de ce premier forum extraordinaire du MAEP à Cotonou. En ce qui concerne le rapport du Burkina Faso, il a été bien accueilli par les différents chefs d’Etat et de gouvernement. Présenté en huis clos, ce samedi 25 octobre, pendant plus de 3 heures d ’horloge par le président Blaise Compaoré, le rapport du Burkina a requis l’unanimité des pairs africains.

Examen réussi pour le Burkina Faso

Le Burkina Faso a été félicité pour les efforts consentis à trouver des voies et moyens lui permettant de faire face aux défis auxquels il est confronté en matière de gouvernance démocratique, politique, économique et sociale. "Le Burkina Faso est un pays enclavé, un pays confronté à un environnement hostile mais c’est un pays d’hommes et de femmes qui ont confiance en eux et qui travaillent sur ces terrains de la gouvernance politique et économique, de la gouvernance des entreprises dans la réalisation d’infrastructures socioéconomiques. Tout cela fait du Burkina un pays émergent.

C’est de cela que nous avons parlé", s’est exprimé le président Compaoré à sa sortie du huis clos. "Nous avons reçu de la part de nos collègues chefs d’Etat de nombreuses contributions, des appréciations diverses qui vont nous éclairer largement sur ce que nous entendons construire dans notre pays", a-t-il poursuivi. Présent aux côtés du chef de l’Etat burkinabè à Cotonou, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale Alain Bédouma Yoda se dit également satisfait de l’examen du rapport d’évaluation du Burkina. "Pour ce qui concerne le rapport du Burkina, je suis vraiment très heureux de vous dire que c’est un rapport qui a recueilli l’unanimité dans l’examen positif et je dois dire qu’on se sent fier de savoir que notre pays a pu présenter un rapport qui a été apprécié par l’ensemble des participants de façon très positive.

Aucune réaction négative n’a été enregistrée", a révélé Alain Yoda. "Ce que nous avons noté c’est qu’aussi bien la gouvernance politique, économique, le contact avec la société civile dont la vitalité a été reconnue, les contacts avec les autres partenaires à savoir les étudiants, les syndicats et les fora qui sont organisés de façon annuelle ou périodique avec les paysans, les jeunes, les femmes, le collège des sages, les bonnes pratiques ont été tellement saluées que finalement le président du forum a demandé que le rapports du Burkina constitue le format pour les autres rapports qui viendraient à être présentés ultérieurement", a ajouté le ministre d’Etat Alain Bédouma Yoda.

Après cet examen réussi, le Burkina Faso entend œuvrer à la mise en place de mécanisme de suivi et de mise en œuvre. En attendant, le rapport accueilli favorablement à Cotonou sera lancé dans les jours à venir. Le Burkina Faso, tout comme le Ghana, le Rwanda, le Kenya, l’Algérie, l’Afrique du Sud, le Bénin et l’Ouganda vient de se soumettre au jugement des pairs africains. Le Mali, le Mozambique, l’Ile Maurice, le Lesotho, l’Ethiopie et la Tanzanie sont attendus dans les mois à venir et probablement pour 2009.

Enok KINDO
enokkindo@yahoo.fr
Envoyé spécial à Cotonou


Blaise Compaoré satisfait des avis de ses pairs

Après avoir présenté le rapport d’évaluation du Burkina Faso à ses pairs, le 25 octobre 2008 à Cotonou au Bénin, le président du Faso Blaise Compaoré fait le point de cette rencontre qui s’est déroulée à huis clos. Il évoque entre autres les domaines dans lesquels le Burkina Faso est invité à accentuer les efforts.

Sidwaya : (S). : Comment s’est déroulée la présentation du rapport d’évaluation du Burkina ?

Blaise Compaoré (B.C.) : Je pense d’abord que vous avez pu suivre avec nous la grande adhésion pour ce mécanisme au niveau du Burkina Faso dans la mesure où vous avez pu constater que les membres du panel ont rencontré à la fois des milieux divers au niveau urbain comme au niveau rural ; que toutes les composantes essentielles de notre nation ont été consultées, que leurs avis ont été consignés dans un rapport qui a été présenté aux chefs d’Etat. Et suite aux discussions qui ont suivi, il s’est dégagé un certain nombre d’indications sur la situation politique, économique et la manière dont les choses étaient conduites dans notre pays. Je dois surtout souligner que pour ce qui nous concerne nous avons pu apprécier la pertinence des avis, des recommandations et nous engageons tout simplement dans des plans d’action nationale, à faire en sorte que le Burkina puisse continuer sur une voie d’épanouissement plus grand à travers la mise en œuvre de ces recommandations.

S. : Dans quels domaines le Burkina mettra concrètement l’accent ?

B.C. : Je pense qu’il y a en gros cinq (5) grandes rubriques. C’est d’abord pour nous d’évoquer la question de la gouvernance politique car on a pu constater qu’il y a des insuffisances, des limites çà et là. Il y a aussi les questions de la gouvernance économique, de la gouvernance des entreprises ; tout cela parce qu’il nous faut donner davantage de capacités à nos entreprises pour participer au marché mondial. Mais il y a également des questions d’ordre socioéconomique qui méritent, au regard des insuffisances constatées depuis ces dernières années, qu’on s’y attarde. C’est pour dire donc que sur un plan politique, économique et socioéconomique, sur la gouvernance globale de notre pays, il nous faut agir car nous avons pu à travers les rapports constater des insuffisances et des limites qu’il nous faut corriger.

S. : Etait-il vraiment important que le Burkina se soumette à l’évaluation par ses pairs ? Si oui quelle satisfaction en tirez-vous ?

B.C. : Je pense que pour l’Afrique aujourd’hui, il faut noter que le plus important c’est aussi de pouvoir partager nos expériences. Car, comme vous le savez, çà et là sur le continent à travers les divers pays il y a des problèmes et des préoccupations qui sont parfois communs et il y a aussi des réponses qui sont données dans chaque pays pour résoudre tel ou tel problème. Il y en a qui le font avec beaucoup plus de succès que d’autres et il était important à un moment donné que l’Afrique puisse accepter de se regarder les yeux dans les yeux, de se parler, de partager les expériences et de pouvoir corriger si possible les errements ou les dérives qu’on constate çà et là ou parfois parce qu’on manque d’imagination ou de créativité pour donner des réponses à telle ou telle question. En écoutant le voisin, en écoutant l’autre en Afrique, cela peut enrichir votre propre inspiration dans la recherche des solutions aux problèmes que vous avez. Je crois que c’est beaucoup plus cet espace de partage, d’échange, qui peut être utile à chacun ; c’est cela d’abord la valeur de notre MAEP.

Propos recueillis par Enok KINDO
Envoyé spécial à Cotonou

Sidwaya

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