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Suivi du CSLP : Les constats de la société civile

Publié le vendredi 24 octobre 2008 à 01h23min

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Le Cadre de concertation des organisations de la société civile impliquées dans le processus du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CDC/CSLP) a donné un point de presse, le vendredi 17 octobre 2008, au siège du GERDDES à Ouagadougou, sur le suivi des activités du CLSP qu’il mène sur le terrain. Il a fait des constats sur la mise en œuvre des actions de lutte contre la pauvreté.

Depuis l’année 2000, le Burkina Faso, avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers, a décidé d’organiser la lutte contre la pauvreté à travers un cadre stratégique qui doit permettre d’améliorer les conditions de vie des populations grâce aux investissements qui les toucheront directement.

Pour suivre et évaluer le processus, le gouvernement a mis en place un dispositif qui implique, au niveau national, les différents ministères et leurs services centraux, au niveau régional, les autorités régionales et des services comme les directions régionales de l’économie et de la planification. En ce qui concerne les organisations de la société civile (OSC), les contributions sont attendues tant dans la mise en œuvre des actions du cadre stratégique qu’au niveau du suivi-évaluation du processus de mise en œuvre.

En considérant ces possibilités dont dispose la société civile, une dizaine de structures associatives et d’organisations non gouvernementales ont mis en place, depuis 2006, un Cadre de concertation des OSC sur le CSLP (CDC/CSLP) avec l’appui technique de Diakonia et du service allemand de développement (DED). Le 17 octobre 2008, des membres de cette coalition, en l’occurrence Foussény Traoré, chargé de pilotage du CDC/CSLP, Dominique Gansoré et Siaka Coulibaly ont fait le point de leurs activités de suivi.

Ils indiquent que les efforts du gouvernement restent en deça des attentes. "Le rapport d’étape 2008 de mise en œuvre du CLSP laisse apparaître une incidence de la pauvreté de 42,6% en 2007 contre un objectif de 39,2%. En 2006, l’incidence était de 42,1%. Cette situation s’explique, entre autres, par le fait que le secteur primaire (80% de la population) a connu une croissance négative entre 2006 et 2007". Le CDC/CSLP pense que la situation de pauvreté est aussi liée à la faible implication des populations dans le choix des politiques, mais également le suivi de la mise en œuvre, car, le plus souvent, on se dit qu’elles n’ont pas les moyens de le faire et on se limite à ces préjugés.

Foussény Traoré a affirmé qu’à travers les comités de suivi à la base (CSB) qui ont été mis en place dans 19 communes dont 6 urbaines du Burkina, le Cadre de concertation des OSC essaye de travailler à améliorer cette conception. "Il apporte son appui aux communautés afin de les amener à mesurer elles-mêmes le niveau d’impact des actions de lutte contre la pauvreté dans les localités.

Le cadre de concertation travaille à répondre à un certain nombre de questions ayant trait aux problèmes des femmes, des jeunes personnes handicapées, etc. En 2007, les comités de suivi à la base (CSB) ont constaté, entre autres, l’absence de point d’eau et/ou de latrines dans certains CSPS ; l’effectivité de la gratuité des soins et des consultations prénatales ; le manque d’informations du public sur les soins gratuits, les insuffisances dans la prise en compte des besoins spécifiques des personnes handicapées et des femmes.

En 2008, les premiers rapports de suivi font état des retards d’approvisionnement en intrants agricoles, la cherté de l’électricité dans les communes rurales, le non- remboursement des frais d’inscription des filles au CP1, l’ouverture de CSPS avec des manques de services tels les accouchements, le démarrage timide des cours au primaire du fait de l’indisponibilité des fournitures pour les élèves et les maîtres. Par ailleurs, le travail des CSB a permis de faciliter le dialogue entre citoyens, autorités et chefs de services, car les rencontres des comités de suivi constituent des tribunes pour ces responsables pour expliquer les interventions dans le cadre de leurs missions.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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