LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Ruines de Loropéni au patrimoine mondial : La dernière ligne droite

Publié le jeudi 23 octobre 2008 à 00h53min

PARTAGER :                          

Du 22 au 23 octobre 2008, Ouagadougou abrite un atelier de restitution des résultats des recherches sur les Ruines de Loropéni. Cette rencontre est la dernière ligne droite pour parvenir à l’inscription de ce site dans le patrimoine mondial de l’UNESCO après la tentative avortée de 2006. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée par le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication, Filippe Sawadogo.

En 2005, le Burkina Faso a proposé pour inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO les « Ruines de construction en pierre de Loropéni », un des sites majeurs de son patrimoine culturel, notamment immobilier.

Suite aux délibérations du Comité du patrimoine mondial tenues à Vilnius (Lituanie), en 2006, il a été recommandé au Burkina Faso, Etat partie à la Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, un réexamen du dossier d’inscription des « Ruines de Loropéni » autour des points suivants :

- approfondir la connaissance des valeurs et de la signification du site par des études et des fouilles ciblées des ruines et de leurs espaces intérieurs, afin d’établir le rôle et la fonction de Loropéni et son association avec le commerce transsaharien et à destination des côtes de l’Afrique de l’Ouest ;

- réunir les recherches existantes sur Loropéni et les ruines de la totalité du pays Lobi afin de mieux comprendre la relation entre Loropéni et d’autres villes fortifiées de la région du Lobi ;
- formuler un projet détaillé pour stabiliser les murs des Ruines de Loropéni et en expliquer les moyens de financement.

Avec une importante contribution du budget de l’Etat et l’appui de l’UNESCO et de la Direction du patrimoine culturel de Norvège, la Direction générale du patrimoine culturel du Burkina Faso a commandité des études scientifiques.

Ainsi, des recherches scientifiques ont été entreprises par plusieurs équipes de scientifiques de janvier à mai 2008 dans les domaines de l’archéologie, de l’histoire du peuplement, de la botanique et de la géomorphologie, sous la coordination du Pr Jean Baptiste Kiéthéga, professeur titulaire d’archéologie au département d’histoire et archéologie de l’Université de Ouagadougou.

Pendant une période effective de cinquante jours, ces équipes ont travaillé à trouver des éléments de réponses aux interrogations pendantes. Les recherches ont essentiellement porté sur les aspects suivants :

- Rôle et fonction de Loropéni selon les sources orales. A cet effet, un recueil complémentaire de sources orales a été entrepris dans le pays Lobi par l’équipe des historiens composée du Pr Moustapha Gomgnimbou, Directeur adjoint chargé des programmes de l’Institut national des sciences des sociétés (INSS/CNRST), et du Docteur Jean Célestin KY, maître-assistant d’histoire de l’art au département d’histoire et archéologie de l’Université de Ouagadougou.

- Rôle et fonction de Loropéni par les fouilles archéologiques ciblées. Il s’est agi dans ce volet d’entreprendre des fouilles archéologiques ciblées et d’étudier les vestiges qui constituent les Ruines de Loropéni, y compris les datations. Ce volet a été conduit par le Dr Lassina Koté, maître-assistant en archéologie et le Dr Lassina Simporé, assistant en archéologie, tous du département d’histoire et archéologie de l’Université de Ouagadougou.

- Rôle et fonction de Loropéni par des études floristiques, anthracologiques et dendrochronologiques. Dans ce volet, il s’est agi de faire l’inventaire floristique des ruines, notamment la flore ligneuse, et de faire l’évaluation historique du peuplement végétal ligneux à travers des analyses anthracologiques et une étude dendrochronologique. Ce volet a été pris en charge par le Pr Sita Guinko, ancien directeur du laboratoire d’écologie de l’Université de Ouagadougou.

- Rôle et fonction de Loropéni par la recherche des carrières, l’analyse des matériaux de construction et des études sédimentologiques. Il s’est agi dans ce volet de décrire les réalités naturelles du site sur les plans géologique et climatique, de décrire les matériaux de construction et de déterminer leurs lieux d’extraction, de réaliser une étude sédimentologique des fouilles, de faire l’inventaire des principales menaces naturelles auxquelles le site est exposé. Ce volet a été exécuté par le Dr Christophe Dya Sanou, maître-assistant et responsable du laboratoire de géomorphologie de l’Université de Ouagadougou.

Au terme de ces travaux de recherche, il s’avère important que les résultats et conclusions fassent l’objet d’une restitution avec l’ensemble des parties prenantes au projet d’inscription des Ruines de Loropéni, d’où l’organisation de ce atelier international prévu pour se tenir du 22 au 23 octobre 2008 à Ouagadougou, au Centre d’accueil de conférences et de séminaires (CACS), avec comme objectif d’informer les participants des recherches sur les Ruines de Loropéni et d’apporter des éléments de réponses aux interrogations du Comité du patrimoine mondial.

Le représentant du Centre du patrimoine mondial de l’UNESCO, Lazare Eloundou, s’est réjoui de voir la détermination du Burkina Faso à inscrire ce site dans le patrimoine mondial ; ce qui montre qu’il est l’un des principaux pays africains à comprendre l’intérêt que représente une telle inscription dans la vie sociale, économique et culturelle.

A l’instar du ministre Filippe Sawadogo, il a remercié les membres de l’équipe de recherche dirigée par l’éminent professeur Kiéthéga pour leur détermination et leur rigueur scientifique et a souhaité que les Ruines de Loropéni soient inscrites en juin 2009 lors de la 35e session du Comité, qui se tiendra à Leville, en Espagne, sur la liste du patrimoine mondial afin que notre pays soit enfin doté d’un premier site sur cette prestigieuse liste.

Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Spécial Saint-Sylvestre au restaurant L’Eau vive de Bobo