LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

XIIe Sommet de la Francophonie à Québec : “Il faut encourager l’action francophone dans le monde”

Publié le mardi 21 octobre 2008 à 03h27min

PARTAGER :                          

Blaise Compaoré

Le président du Faso, Blaise Compaoré, a accordé trois interviews, le 18 octobre 2008, successivement à la Télévision canadienne, à la Radio France internationale et à TV5 Monde. La crise financière, l’utilité de la Francophonie pour le Burkina... sont entre autres, des questions auxquelles le président du Faso s’est prêté.

Télé Canada (T.C.) : Avez-vous eu des réponses aux inquiétudes liées à la crise financière lors des huis clos ?

Blaise Compaoré (B.C.) : La crise financière mondiale préoccupe l’Afrique parce que nous ne savons pas quel impact elle aura sur le continent. Nous avons eu des indications qu’il y a une mobilisation exceptionnelle pour traiter la crise d’abord dans les pays développés, mais il y a aussi une écoute qui va s’organiser en direction des pays en développement. Nous pensons pouvoir en ce moment, donner notre appréciation sur la manière dont nous pensons qu’il faille sortir de cette crise, notamment en donnant un peu plus de discipline aux marchés, du moins, en essayant d’entrer dans une forme de régulation de ce marché qui prend parfois des airs de folie.

T.C. : Mais les intérêts des pays du Nord dans la Francophonie et ceux du Sud ne sont pas les mêmes dans cette crise.

B.C. : Même à l’intérieur des pays du Nord, ce ne sont pas les mêmes intérêts. Par exemple, ce qui se passe au Canada où nous sentons qu’il y a une plus grande maîtrise des activités bancaires par rapport à d’autres régions du Nord au monde, montre qu’il y a quand même des différences. Mais d’une manière générale, il s’agit d’une crise, pour ce qui nous concerne, va certainement toucher, on l’imagine, l’aide publique au développement, les prix de nos matières premières. Il y a donc toutes ces interrogations qui sont encore nôtre aujourd’hui.

T.C. : Souhaitez-vous que le sommet de Québec donne son appui à la proposition de Nicolas Sarkozy pour une conférence mondiale sur la réforme du système financier international ?

B.C. : Il apparaît évident de nos jours, qu’il n’y a pas de possibilité d’aller toujours dans ce pilotage à vue par rapport au marché et à l’économie mondiale. Il faut bien sûr, à un moment, s’arrêter pour réfléchir à la question comment se réorganiser, comment refonder ce système. Notre souhait est de voir dans ces discussions, une écoute des pays en développement.

T.C. : Qu’est-ce que la Francophonie apporte à un pays comme le Burkina Faso ?

B.C. : Imaginez le Canada et le Burkina Faso ; ni la géographie, ni l’histoire ne devraient nous autoriser à nous rencontrer ! Le français qui permet donc ce contact, cette communication avec un pays aussi lointain que le Canada, qui permet des échanges car nous avons plus d’une vingtaine de sociétés canadiennes qui travaillent au Burkina Faso, c’est déjà cela l’essentiel. Mais au-delà, je pense que nous trouvons dans la Francophonie, un espace où nous pouvons partager des valeurs qui sont essentielles pour le monde d’aujourd’hui. Il s’agit de la paix, de la démocratie, de l’Etat de droit et je pense qu’il faut que nous puissions encourager l’action francophone dans le monde.

T.C. : Vous avez développé un thème sur la bonne gouvernance, la démocratie et l’Etat de droit. Que peut apporter la Francophonie dans ces domaines car on la critique de ne pas faire assez ?

B.C. : Nous nous sommes engagés à agir un peu plus, dans la Francophonie, sur les questions liées aux droits humains, des élections, etc. Je pense qu’il est important de noter cet engagement partagé pour les Etats francophones à construire des Etats de droit. C’est vrai qu’il y a des difficultés que nous avons constatées çà et là, mais je crois que la volonté existe et c’est cela, l’essentiel. Nous allons maintenir nos efforts. Je dis bien qu’il y a des difficultés, mais avec les accompagnements, les observateurs, les formations qui se font sur l’Etat de droit, le respect de la personne humaine, nous avançons petit à petit vers des situations beaucoup plus maîtrisées.

Propos recueillis par Ali TRAORE, Envoyé spécial au Québec

Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique