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Crise agroalimentaire et énergétique : Focus sur les propositions du Président du Faso

Publié le vendredi 17 octobre 2008 à 08h57min

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Mais qu’allons-nous devenir dans un monde doublement en proie à une crise alimentaire et énergétique sans oublier la toute dernière, la crise financière qui touche au cœur de l’économie des grandes puissances et partant celle des pays en développement ? C’est bien la question que beaucoup de personnes se posent actuellement.

Une question qui impose la recherche de solution durable pour éviter la catastrophe. Une vision que le président du Faso partage et c’est la raison pour laquelle lors de son intervention à la tribune des Nations unies pendant la 63e Assemblée générale, il a fait des propositions de sortie de crise. Focus sur les propositions du président du Faso.

Le monde entier est ébranlé par ces crises qui ne font qu’influer négativement sur le pouvoir d’achat des populations. A l’augmentation exponentielle des prix du baril de pétrole courant les huit premiers mois de l’année et aux effets du changement climatique, sont venues s’ajouter les crises alimentaire, énergétique et financière. Une imbrication de crises qui, sans nul doute, a un impact sur la croissance économique des regroupements régionaux des pays et même sur celle des Etats. Comment faire pour permettre aux pays du monde entier surtout les Etats dont le niveau de l’économie est relativement bas de pouvoir se sortir de cette situation de crise économique généralisée ? C’est ce qui marque la volonté du président du Faso, Blaise Compaoré qui, lors de son allocution n’a pas manqué de faire des propositions.

La pertinence des propositions du PF

Dans sa déclaration, le président du Faso a souligné le fait que « la crise alimentaire que le monde vit a suffisamment montré l’inconséquence de nos politiques agricoles et la fragilité de nos systèmes de production et de commercialisation ». Un constat tout à fait juste d’autant plus que la plupart des pays en développement n’ont pas connu une politique agricole clairement définie. Une absence de politique qui a eu également des répercussions sur la balance commerciale de ces pays qui du reste demeure déficitaire. Cela s’explique aisément par une absence de continuité dans la conduite des affaires de l’Etat. Chaque ministre en charge du secteur de l’agriculture impose une nouvelle vision, un autre objectif que celui de son prédécesseur, etc.

On se préoccupe plus des actions ponctuelles pour faire face aux difficultés auxquelles les populations et le pays font face. Conséquence, la faiblesse du niveau de l’économie de ces pays basée sur la faiblesse de la production agricole liée à cette absence de politique en agriculture induisant ainsi une insécurité alimentaire dans certaines régions comme la zone couverte par le CILSS. C’est pourquoi, le président du Faso a indiqué dans sa déclaration qu’ « il est urgent d’améliorer le fonctionnement des institutions internationales concernées, de relancer les investissements en faveur de l’agriculture et de soutenir les organisations paysannes et professionnelles dans des partenariats innovants ». Pour lui, il est plus que nécessaire d’encourager des investissements massifs dans la production agricole en commençant d’abord par la réorganisation de ce monde pour lui donner plus de moyens qui imposeront l’efficacité et le résultat. Cela passe par la relecture des textes agraires et fonciers qui réglementent les interventions (accès facile à la terre) et les investissements dans le secteur de l’agriculture.

Certes, nos Etats n’ont plus les moyens pour investir davantage dans ce secteur, cependant le monde agricole ne doit pas échapper à cette volonté de promouvoir l’intervention du secteur privé dans les domaines clés de l’économie d’une nation. C’est pourquoi l’Etat doit prendre toutes les mesures pour garantir l’investissement privé dans l’agriculture (l’agrobusiness). Par ailleurs, le développement du secteur agricole ne saurait se mener à bien sans une stratégique durable de maîtrise de l’eau, une distribution plus efficace des semences et autres intrants agricoles.

Cette vision de la production agricole du président du Faso Blaise Compaoré tient également à la réorientation des interventions des institutions internationales comme la FAO et d’autres structures internationales intervenant dans le domaine de l’agriculture. Aussi, dans le domaine commercial, il ne faut pas oublier l’OMC qui doit réellement trouver une stratégie adaptée pour permettre aux pays pauvres de pouvoir vendre les produits issus de la production agricole en maintenant certainement la pression sur les Etats-Unis et l’Union européenne qui subventionnent leurs producteurs agricoles. En somme, il faut faire valoir le principe de commerce équitable et mettre en place une stratégie internationale de partenariat gagnant-gagnant. Dans ce sens, la recherche scientifique doit occuper une place de choix pour permettre de trouver des solutions durables au phénomène du changement climatique qui induit actuellement des aléas climatiques non maîtrisables par les pays en développement.

Au sujet des énergies renouvelables

Dans le domaine de l’énergie, le président du Faso suggère une orientation de « nos recherches de solutions durables vers des ressources renouvelables comme les énergies solaire, nucléaire, éolienne et les bio-énergies ». Et ce, au regard de l’impact du facteur énergie sur les stratégies de développement des pays. En témoigne, l’augmentation du prix du baril qui a eu des conséquences sur le pouvoir d’achat des populations. La réorientation des politiques nationales en matière d’énergie proposée par le président du Faso viennent à point nommé. Pour une région comme l’Afrique subsaharienne « brulée » par une flopée de rayons solaires, il ne reste qu’à transformer cette énergie solaire pour la rendre plus utile à la consommation. Egalement, le sous-sol de certains pays africains regorge d’assez de métaux précieux pour la fabrication d’énergie nucléaire. N’est-il pas temps pour des organisations comme l’UEMOA ou la CEDEAO, la SADEC et autres organisations sous-régionales de conjuguer les efforts en vue de la construction de centrales nucléaires au profit de leurs pays membres ? Il y a certes, des efforts qui sont faits dans ces organisations sous-régionales, cependant rien n’empêche de mettre en place un groupe de recherche et de réflexion sur les propositions du président du Faso afin de réduire d’ici à 2015, les effets de la pauvreté sur les populations.

Abou OUATTARA

Par : L’Hebdo

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