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Etalons/Bafana-bafana : Petites astuces pour Todorov

Publié le mardi 29 juin 2004 à 08h12min

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Le 20 juin dernier, au stade de Kumasi au Ghana, le public
ghanéen n’a pas répondu à l’appel de cette rencontre. Un stade
loin d’être rempli comme à l’accoutumée, un public sceptique
au regard de la "supériorité" apparente de l’Afrique du Sud sur
le Ghana, et surtout au regard de la déception née au
lendemain de la défaite des Black stars face aux Etalons lors
de la première journée (0-1), défaite qui a du reste coûté la
place au portier Richard Kingston.

Les Black stars, par le biais de Ali Suley, dès la 13e mn. ont
ouverte le score. Les deux autres du capitaine Stephen Appiah
aux 55e et 78e mn sont venus confirmer la suprématie d’un soir
du Ghana. Ce sont des Black stars très à l’aise qui ont ridiculisé
les Bafana Bafana tout au long des 90 mn, avec un arbitrage
sans reproche du trio arbitral sénégalais. Les Ghanéens
auraient gagné par 5 à 0 qu’on n’aurait pas crié au scandale.

Pourquoi cette déculottée ?

Battre les sud-africains par ce score laisse tout de même
interrogateur. Mark Fish et ses camarades regretteront
certainement trois faits qui peuvent expliquer cette déconvenue.
Il y a d’abord le fait qu’ils sont venus à Kumasi avec en tête que
les Ghanéens ne les avaient jamais battus en phases finales
de CAN : 1996, 2000 et 2002. Excès de confiance devant une
formation des Black stars qui avait plus que besoin de se
réconcilier avec son public après sa sortie ratée de
Ouagadougou.
Ensuite, les Bafana Bafana ont pris le risque d’atterrir à Kumasi
seulement la veille du match et n’ont pris contact avec le terrain
que le soir de leur arrivée vers 18 h. Or la distance entre
Johannesburg et Kumasi est si longue qu’il est assez risqué
d’arriver la veille seulement d’une rencontre, à cause de la
fatigue. Le lendemain, la sanction ne pouvait que être sévère.
L’axe central des Bafana Bafana a connu les mille difficultés
pour être à temps sur les balles : démarrage difficile, fatigue
perceptible donc effort limité. Face à cette attitude, la solution
était de charger l’adversaire, fautes que l’arbitre sénégalais
n’hésitait pas à siffler.
Enfin, des absences comme celles de Benedict Mc Carthy et du
portier titulaire, Hans Vonk ont coûté cher à la formation
sud-africaine. L’attaquant de pointe pour l’occasion, George
Koumantarakis, qui évoluait pour la première fois dans cette
sélection, était "perdu" malgré ses appels de balle. Ces deux
absences ont été logiquement saluées par les Ghanéens avant
le match.
En football, il y a des erreurs qui ne pardonnent pas. Il est
heureux de savoir que les Etalons iront suffisamment tôt à
Johannesburg (4 jours avant le match). Les poulains de Ivica
Todorov seront donc à l’abri de la fatigue pour aborder ce match
important.

Comment les Etalons devront-ils se comporter ?

Pour avoir suivi la prestation des Bafana Bafana, il faut de la
prudence et de la vigilance. Le score pris devant les Black
stars est loin de refléter le niveau réel de l’équipe sud-africaine.
On a senti que le groupe de l’Anglais Baxter Stuart savait quoi
faire, mais l’état physique des joueurs ne le permettait pas. Les
Bafana Bafana sont tous grands de taille, à l’exception de
Abraham Raselemane (n°12) entré en deuxième période de jeu
et de Siyabonga Nomvethé (n°14). C’est donc dire qu’il est
difficile de disputer et de gagner des duels aériens avec ces
joueurs qui sont du reste forts dans le jeu de tête. Ils évoluent
dans un système de 4-4-2 où le milieu semble être leur secteur
fort, à l’image du capitaine, le milieu-défensif Mbulelo Mabizela
(n°5). Ce dernier est l’homme à maîtriser pour que tout aille
bien pour les Etalons.
Les Etalons devront privilégier un jeu simple, fait de courtes
passes à ras du sol avec des incursions sur les flancs, car le
portier Joseph Moneeb dédaigne les balles croisées et les
shoots à ras du sol. Il est juste moyen et Moumouni Dagano,
Tanguy Barro et autres se devront de multiplier surtout les
shoots tout en ayant à l’esprit que ce portier adore relâcher les
balles. La vitesse de pointe de Alassane Ouédraogo pourrait
servir car la défense sud- africaine est vite déroutée quand
l’adversaire a la balle. Là, il y a des chances de bénéficier de
coups-francs porteurs si on ne peut pas construire pour entrer
dans le camp adverse. Lamine, Coulibaly dit "bouffe tout" et les
autres devront surveiller de très près des attaquants très vifs et
mobiles comme Nomvethé et Abraham Raselemane.
A Kumasi, on a annoncé le retour probable dans l’équipe de Mc
Carthy et du portier Hans Vonk le 4 juillet prochain à l’occasion
de cette opposition Bafana Bafana-Etalons.
Lorsqu’on sait que ces deux équipes ont toutes été défaites le
20 juin dernier et que toutes les équipes du groupe sont à
égalité de points (3 points), la partie sera loin d’être facile. Il faut
ouvrir le jeu tout en restant serrés derrière. A défaut de victoire,
il ne serait pas mauvais de négocier le point du nul et d’attendre
le Cap vert à Ouagadougou, à la 4e journée. Pour sûr, les
Bafana Bafana et leur public ne se laisseront pas faire ce 4
juillet. Les Etalons devront se rappeler aussi qu’ils ont toujours
évité d’être ridicules devant ces derniers. Combativité et
solidarité devront être leur leitmotiv.
Le coup est jouable à Johannesburg, à la seule condition que
Mahamoudou Kéré et ses camarades jouent sereins et
disciplinés en évitant toute faute à l’entrée de la surface de
réparation pour ne pas donner d’occasion de but à Delron
Buckley (n°18), leur spécialiste des coups de pied arrêtés.
Les Bafana Bafana sont une équipe d’une moyenne d’âge de 25
ans, mais capable de faire oublier le mauvais résultat de
Kumasi.
Le Ghana a aligné contre les Bafana Bafana une équipe
complètement modifiée par rapport à celle qui a évoluée contre
le Burkina Faso. Sur les 11 joueurs de départ à Ouagadougou,
seulement 6 ont débuté le match du 20 juin dernier. Quatre
joueurs locaux ghanéens contre deux du côté sud-africain, ont
disputé cette rencontre.
Les Ghanéens, après cette victoire, disent ne plus attendre
que le Burkina Faso lors de la dernière journée de ces
éliminatoires pour prendre leur revanche. Avant cela, beaucoup
d’eau aura sans doute coulé sous les ponts.
Les Etalons, pour ce qui concerne le match du 4 juillet, sont
avertis. Il reste à savoir négocier cette deuxième sortie sur
terrain adverse.


* Pour leur victoire, les Black stars du Ghana ont reçu d’un
sponsor la somme de 200 millions de cedi, soit environ 12, 5
millions de F CFA. A cela s’ajoute un geste du Président
ghanéen, montant qui n’a pas été révélé et 5000 dollars US par
joueur, soit environ 2,7 millions de F CFA, offerts par la
Fédération ghanéenne de football.
A.L.G.

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