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Célébration du 15 octobre : Elle s’évanouit en lisant le message de Mariam Sankara

Publié le jeudi 16 octobre 2008 à 00h43min

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Vingt et un ans après la disparition tragique du président du Conseil national de la révolution (CNR), Thomas Sankara, et de ses camarades d’infortune, son souvenir reste vivace dans la mémoire de nombre de Burkinabè, aujourd’hui orphelins de leur idole. Le 15 octobre 2008, hommage lui a encore été rendu au cimetière de Dagnoën, où il repose, comme c’est maintenant de coutume à chaque anniversaire de sa mort.

Fait marquant, Félicité Compaoré, de la commission protocole, chargée de livrer au public le message de Mariam Sankara, la veuve du défunt président, s’est évanouie.

C’est en lisant la correspondance de la veuve Sankara, expédiée depuis Montpellier, en France, où elle réside, que madame Félicité Compaoré de la commission protocole du 21e anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses compagnons a perdu connaissance.

Transportée d’urgence dans un centre de santé, sa vie serait hors de danger. Il y a donc eu plus de peur que de mal. Le reste de la missive de Mariam Sankara a pu alors être communiqué au public par la suite.

On retient de ce message que pour son auteur et ses enfants, ainsi que pour toute la famille Sankara et tous ceux qui sont attachés à l’idée de justice et de dignité humaine « il est important de sentir que malgré toutes ces longues années passées, des hommes,des femmes, des jeunes au Burkina Faso et un peu partout dans le monde continuent à se mobiliser pour que l’œuvre et les idéaux de justice, d’intégrité et de dignité défendus par le président Thomas Sankara ne soient jamais oubliés, malgré tous les efforts déployés par le régime pour effacer ses traces".

La détermination de la veuve Sankara et des siens pour que toute la lumière soit faite sur les événements du 15 octobre 1987 reste intacte. Cette détermination est d’autant plus grande aujourd’hui que les récentes révélations, devant le Tribunal spécial pour le Liberia, des anciens compagnons de Charles Taylor, comme John Tarnue, ex-commandant des forces du Liberia, ou celles du chef de guerre Prince Johnson devant la Commission vérité et réconciliation de ce même pays, relayées par la presse nationale et internationale, « ont mis clairement et directement en cause Blaise Compaoré lui-même dans le renversement et l’assassinat du président Thomas Sankara et 12 de ses compagnons le 15 octobre 1987 ».

Ne jamais baisser la garde

Loin d’être comme celle de l’année dernière, à l’occasion des 20 ans de l’assassinat de Thomas Sankara et de ses « douze apôtres », la mobilisation d’hier mercredi 15 octobre 2008 au cimetière des martyrs a encore attesté de l’engagement des inconditionnels du président du CNR autour de ses idéaux.

Sous un soleil de plomb, ils ont attendu, imperturbables, l’arrivée des responsables des partis et associations sankaristes qui devait donner le top de départ de la cérémonie commémorative des 21 ans du triste anniversaire. Prévue pour 15 heures, c’est finalement 60 minutes après qu’a débuté la manifestation.

Tour à tour, il leur a été servi les discours du président du comité national d’organisation, le député Yamba Malick Sawadogo ; de Françoise Gerard, une résidente française au Burkina depuis 2001 ; de Jean-Hubert Bazié, au nom de l’Union des partis sankaristes (UPS), et finalement de celui de Me Bénéwendé S. Sankara de l’Union pour la renaissance/Mouvement sankaristes (UNIR/MS).

Dans leurs interventions fort ovationnées, ils sont tous revenus sur les qualités d’homme intègre et soucieux du bonheur de son peuple qu’a été Thomas Sankara, non sans fustiger au passage le pouvoir de Blaise Compaoré, « l’ami qui a accepté que l’on tue son ami », selon Jean-Hubert Bazié. Ils ont invité les uns et les autres à toujours lutter. Pour Françoise Gerard, résidente française au Burkina, « Thomas Sankara savait avec humour et enthousiasme redonner fierté, courage et initiative aux peuples africains ».

Et le président de l’UNIR/MS de conclure que point n’est besoin d’évoquer les souffrances et les injustices qui frappent chaque jour davantage les Burkinabè. Il s’agit, selon lui, pour les sankaristes d’ici et d’ailleurs de prendre maintenant l’engagement de pouvoir accomplir la volonté de Thomas Sankara : celle de faire du Burkina Faso le pays des hommes intègres et non des « boukis », c’est-à-dire des hyènes.

Le souhait des sankaristes pour le prochain anniversaire est la pose de la première pierre de la Maison Thomas-Sankara pour l’humanité et le lancement d’un prix du nom du président du CNR.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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