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Samusocial Burkina : Les enfants de la rue s’expriment par le théâtre

Publié le jeudi 25 septembre 2008 à 00h39min

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Le samedi 20 septembre 2008 à partir de 16 heures était un jour particulier au siège du Samusocial Burkina. Et pour cause, des enfants de la rue, à l’issue d’une résidence d’un mois sous la direction de la Compagnie Marbayassa d’Hubert Kagambèga, devait présenter un spectacle. Ce fut un voyage dans l’univers de ces mômes victimes de stigmatisations et de toutes sortes de traitements.

Devant de nombreux invités et leurs camarades assis sur des nattes devant la scène, les enfants de la rue, devenus « comédiens » à la faveur de la formation donnée par Hubert Kagambèga, ont évolué sur les planches les visages cachés.

Un vœu du Samusocial Burkina Faso qui a voulu protéger ces mineurs des cameras de la presse. Pareil aussi pour ceux faisant partie du public, la directrice, Peggy Perillat, ne cessera de demander gentiment aux hommes de médias d’éviter de photographier ses protégés à visage découvert.

Après ces préliminaires, place maintenant au spectacle dont le texte a été écrit par les enfants eux-mêmes, précisera le directeur de la compagnie Marbayassa. La première représentation, qui s’est portée sur les accusations à tort dont sont victimes les pensionnaires de la rue, met en évidence une trame dans laquelle une dame a perdu un de ses biens. Son voleur qu’elle ait pu trouver n’est autre qu’un petit traînant tout le temps devant sa porte.

La deuxième mise en scène a concerné la vie des enfants de la rue dans leurs sites d’hébergement. A ce niveau, c’est la loi de la jungle : les plus grands ou les plus forts obligent les petits et les faibles à se familiariser avec des produits dopants pour ensuite commettre des vols.

Un petit qui suivait attentivement les différentes scènes de vol déplora : « Au nom de Dieu, ils vont gâter nos affaires… ». L’histoire met également à nu le dilemme auquel sont confrontés certains enfants qui ont pris goût à vivre dans la rue. C’est donc un univers cruel auquel sont exposés les jeunes qui ont élu domicile dans les rues.

Hubert Kagambèga, à la fin des représentations, a surtout mentionné que les enfants ont voulu se présenter tels qu’ils sont, car leur objectif n’a pas consisté à s’afficher comme des anges. Ce qui veut dire qu’il appartient aussi à la société de changer la façon de regarder à l’endroit de ces jeunes et de les aider à sortir de cette situation extrêmement difficile, parfois dangereuse. Et ce n’est pas Miss junior intelligence, Ida Adjaratou Ouédraogo (classe de 6e), qui dira le contraire. Accompagnée de ses parents et de la promotrice du concours, Aïcha Junior, elle a remis 7 cartons de Blue band aux enfants de la rue.

En rappel, le Samusocial Burkina Faso, créé en 2001 dans le but de lutter contre l’exclusion sociale, intervient, avec l’appui de partenaires dont l’Union européenne, en rue auprès des enfants et gère un centre d’hébergement d’urgence où il peut les orienter. En 2007, 333 tournées de nuit ont été réalisées, avec 4687 prises en charge médicales et sociales en rue et au centre. 378 enfants ont été hébergés et 1406 autres ont été reçus en accueil du jour.

Cyr Payim Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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