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CRISE FINANCIERE MONDIALE : La rançon de l’égoïsme des riches

Publié le jeudi 25 septembre 2008 à 00h43min

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Lehman Brothers, Fannie Mae, Freddie Mac, AIG. Des noms et sigles de banques et de sociétés d’assurances américaines qui ont fait une entrée fracassante dans l’actualité mondiale.

Et cela à la faveur de la crise financière qui s’est brusquement emparée des institutions emblématiques de la toute puissante Amérique et fait penser au mémorable crack boursier de 1929. Cette année-là, le système capitaliste allait connaître la plus grave crise de l’histoire du 20e siècle. 78 ans après, l’histoire semble se répéter. L’Amérique est à nouveau en proie aux tressaillements de son système financier.

Pour y remédier, l’administration Bush à travers la réserve fédérale, n’a trouvé mieux que de nationaliser ces institutions en faillite en rachetant par exemple ce que l’on appelle les créances douteuses. Coût (provisoire ?) de l’opération de sauvetage : 700 milliards de dollars. Si l’on peut comprendre que l’administration veuille jouer son rôle régalien, il y en a qui n’acceptent cependant pas facilement (et à juste raison) que le contribuable américain soit saigné pour sauver des banques qui se sont volontairement mises dans une mauvaise passe à force de spéculer.
Le hic est que quand ces institutions réalisent des profits, tout le monde n’en profite pas. Et pourtant dès qu’elles perdent beaucoup d’argent, le portefeuille du contribuable américain est fortement sollicité pour faire face à la situation.

Une drôle de solidarité qui fait supporter par tout le monde les problèmes que certains membres de la communauté, les riches notamment, se sont volontairement créés. Cela est difficile à accepter surtout en matière de finances. On comprend donc que bon nombre de personnes appellent aujourd’hui de tous leurs vœux la réforme du capitalisme. Avec le temps, on ne peut plus continuer à soutenir que le capitalisme dans sa phase achevée actuelle, n’est pas arrivé au bout du rouleau. Il a atteint ses limites. A ce titre, des correctifs méritent d’être portés à défaut de tout changer. Des spécialistes des questions économiques ou même des personnes ayant profité du système comme le richissime et philanthrope George Soros ont embouché la trompette de la réforme.

La crise qui vient de secouer les milieux bancaires et boursiers doit être l’occasion d’entreprendre quelque chose de novateur. Dans ce sens, on espère que l’idée d’une rencontre sur la finance mondiale lancée par le président français Nicolas Sarkozy à la tribune des Nations unies sera suivie d’effet.
Tout système laissé à lui-même sans le moindre réajustement évolue inexorablement vers sa faillite. Le capitalisme n’échappe pas à cette règle et a donc besoin d’être continuellement remis en cause à travers la surveillance et au besoin la régulation du marché. Karl Marx avait prédit que le capitalisme creuse sa propre tombe. Il a eu raison. Ce système ne vit peut-être pas ses derniers jours, mais le mal dont il souffre a besoin d’un remède vigoureux, faute de quoi il lui faut un enterrement de première classe pour le salut du monde.

Par Séni DABO

Le Pays

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