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Gustave Diasso, directeur général du tourisme : "Le tourisme constitue aujourd’hui le plus important secteur d’activités économiques au monde"

Publié le lundi 22 septembre 2008 à 08h24min

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Gustave Diasso

La communauté internationale célèbre, le 27 septembre prochain, la Journée mondiale du tourisme. En prélude à cet évènement, nous avons rencontré le directeur général du tourisme, M. Gustave Diasso. Dans cet entretien, il nous situe sur l’importance de cette journée et sur l’environnement général du tourisme au Burkina Faso.

Quelle importance y a-t-il à célébrer une Journée mondiale du tourisme ? N’est-ce pas une célébration de plus ?

Ce n’est assurément pas une journée de plus ! Mais je pense qu’en instituant la date du 27 septembre comme une journée mondiale consacrée au tourisme, l’Organisation mondiale du tourisme a voulu donner l’occasion de sensibiliser l’opinion nationale et internationale sur l’importance du tourisme et ses valeurs économiques, sociales, et culturelles. On ne le sait pas toujours, mais le tourisme constitue aujourd’hui le plus important secteur d’activités économiques au monde, générant près de deux milliards de dollars de recettes par jour. Un (1) employé sur douze (12) dans le monde travaille dans l’industrie touristique. Le tourisme, c’est aussi 12% du PIB mondial, selon des données du Conseil mondial des voyages et du tourisme (WTTC). Mais ces avantages économiques ne constituent pas les seuls critères d’appréciation de l’intérêt accordé au secteur. La connaissance par le citoyen de son propre milieu, le sens de son appartenance à une culture et à un peuple sont autant d’autres raisons pour encourager sa participation au tourisme national et international. C’est autant de raisons qui font qu’il est important dans le cadre d’une journée comme celle-là de mobiliser l’opinion nationale sur le fait touristique.

Pourquoi le thème "Tourisme et changements climatiques" ?

Le changement climatique est un défi universel. La communauté internationale s’est mise d’accord pour le relever parallèlement à ses engagements en faveur des Objectifs du millénaire pour le développement. e tourisme est solidaire des autres secteurs et compte jouer son rôle dans la réaction mondiale. En tant qu’acteur du secteur, nous avons une responsabilité et des possibilités particulières car, dans des pays comme le Burkina Faso, le tourisme est un des secteurs exportateurs de services avec un net avantage comparé. Il est aussi une arme qui commence à faire ses preuves dans la guerre contre la pauvreté. Il faut que des modèles de croissance responsables trouvent les moyens d’en tirer parti.

Y a-t-il un rapport entre le tourisme et les changements climatiques ?

Très certainement. Avec le rythme du changement climatique qui s’accélère avec la poursuite des émissions de gaz à effet de serre, les températures moyennes dans le monde augmenteront de 1,8°C à 4°C d’ici à la fin du XXIème siècle. Cette augmentation se traduira pour les destinations comme le Burkina Faso par une diminution de la saison touristique ; pour ne parler que de l’augmentation des températures. Mais le principal problème auquel est confronté le tourisme aujourd’hui est celui de l’adoption d’une stratégie politique cohérente permettant de dissocier la croissance massive du tourisme prévue dans les années à venir d’une utilisation accrue de l’énergie et d’une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Comment la journée sera-t-elle célébrée au Burkina Faso ?

Il faut dire que la JMT coïncide cette année avec la Ve édition du Salon international du tourisme et de l’hôtellerie de Ouagadougou. Le programme des activités commémoratives s’intègre dans le programme général du SITHO. Mais l’accent sera mis sur le message que le ministre de la Culture, du Tourisme et de la Communication livrera à l’occasion sur les conférences en relation avec le thème ainsi que les activités de mobilisation et de sensibilisation que les opérateurs du secteur comptent mener. u’est-ce que le tourisme ?
Sur le plan fonctionnel, le tourisme se définit par ceux qui le pratiquent. Il comprend les activités déployées par les personnes au cours de leurs voyages et de leurs séjours dans les lieux situés en dehors de leur environnement habituel pour une période consécutive qui ne dépasse pas une année, à des fins de loisirs, pour affaires et autres motifs. S des fins statistiques, on considère comme touriste tout visiteur qui passe au moins une nuit dans le lieu visité.
Lorsqu’il n’y a pas de nuitée, le visiteur est appelé excursionniste. La notion de tourisme a beaucoup évolué dans le temps. N’était considéré comme touriste que celui qui voyage pour son plaisir. Aujourd’hui le tourisme englobe aussi bien cette catégorie de touristes stricto sensu que ceux qui voyagent pour des motifs professionnels, la seule condition étant de ne pas exercer une activité rémunérée dans le lieu visité.

Comment appréciez-vous la fréquentation du Burkina par les touristes ?

Les résultats actuels sont en-deçà du potentiel offert par notre destination. Au cours des trois dernières années, les arrivées du tourisme international à destination du Burkina ont évolué entre 220 000 et 300 000 arrivées par an. Avec un peu plus d’efforts, nous pouvons porter ce chiffre à 500 000 arrivées dans quatre ou cinq ans.

Quand on parle de tourisme, on voit toujours les étrangers qui visitent le Burkina. Est-ce à dire que le tourisme n’intéresse pas les nationaux ? tLa pratique du tourisme n’est pas encore ancrée dans les habitudes des nationaux. Les Burkinabè ne connaissent pas suffisamment leur pays, il faut le dire. La question des moyens est souvent évoquée, mais n’explique pas à elle toute seule cette situation. Vous savez qu’en Europe les gens s’endettent pour se payer des vacances. ous pensons qu’il y a un travail de sensibilisation à faire, pour inciter les gens à aller à l’assaut de nos différentes localités et ils se rendront compte eux- mêmes des richesses de notre pays. Nous allons chercher très souvent ailleurs ce que nous avons à côté. Les étrangers qui viennent ici ont commencé leur expérience touristique dans leur propre pays.

Interview réalisée par Pauline YAMEOGO

Sidwaya

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