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Ahmed Smani, artiste-musicien burkinabè : Toujours dans son style avec "M’kami beogo yé"

Publié le lundi 22 septembre 2008 à 08h20min

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" M’kami beogo" (personne ne sait pour demains, tel est le titre du deuxième album solo de l’artiste-musicien burkinabè , Ahmed Smani. Et pourtant, les oreilles-averties de la chose musicale savent. A entendre l’entièreté des titres (10) , elles savent que l’avenir de cet artiste sera rayonnant de succès. A n’en point douter, l’homme du "tackborsé" confirme avec cet album tout le bien qu’on peut penser de lui . Découverte !

Sidwaya Mag Plus (S.M.P.) : Comment va Hamed Smani aujourd’hui ?

Ahmed Smani (H.S.) : Je me porte bien grâce à Dieu .

S.M.P. : Peut -on savoir à quoi t’occupes-tu actuellement ?

H.S. : Actuellement, je suis sur mon deuxième album que je n’ai pas encore lancé officiellement à cause des vacances et du mois de Ramadan. Aussi avec la rentrée qui est proche, c’est pas facile avec les parents. Je me contente actuellement de faire la promo pour le public afin de lui permettre de juger le produit. Ce qui va m’aider à l’améliorer avant de faire la dédicace après la rentrée .

S.M.P. : Comment s’intitule ce nouvel album ?

A.S. : "M’kami beogo".

S. : Qu’est-ce que cela veut dire ?

A.S. : Je ne connais pas demain.

S. : Quel message veux-tu lancer à travers ce titre ?

A.S. : Nul ne connaît demain par rapport à la musique burkinabè et par rapport à tout ce que nous faisons. Pour ce qui va venir demain, nous le souhaitons positif. C’est Dieu seul qui décide de la montée internationale de notre musique.

S.M.P. : De quel autre thème traites-tu ?

A.S. : Je prodigue toujours des conseils surtout aux femmes. Quand j’ai tourné "Zalissa", j’ai posé la question aux femmes de savoir ce qu’elles veulent ("y a boin la pagba rata ?). Elles m’ont répondu en me suggérant de faire aussi une chanson pour les hommes. Car c’est le chef de famille qui tient les ficelles. Pour leur part, elles ont compris le message. C’est pourquoi j’ai pensé à "Wiougou" qui est un titre à l’honneur de la femme et c’est ce titre j’ai clipé. J’ai fait plaisir à la femme en disant que l’homme légalement marié doit respecter le foyer, bien que la femme reste la femme et doit asseoir une vie positive à cause des enfants

S.M.P. : L’album contient combien de titres ?

A.S. : L’album contient en gros 10 titres dont 2 remix. Toujours dans le style du tackborsé, toujours dans le style Hamed Smani. Parce que ce rythme que j’ai cherché, peut porter fruits si on insiste là-dessus.
Dans le milieu musical, nous commettons souvent des erreurs. Il faut toujours rester dans l’esprit de quelque chose que vous engagez et y insister.
Quand on prend l’exemple des grands qui ont aujourd’hui une renommée internationale, c’est dû à cette insistance. Meiwey par exemple ne quitte pas son rythme du zoblazo, Youssou N’Dour reste dans son feeling. A mon niveau, au-delà même du style que j’ai créé, il faut faire avancer la musique.

S.M.P. : Avec qui as-tu travaillé en studio pour les arrangements ?

A.S. : J’ai gardé mon arrangeur Sam Zongo Etienne. L’enregistrement c’est au studio Kibaré (ex-studio La Ruche) qui est la boîte qui m’accompagne dans ma carrière. Avec mes mêmes musiciens, nous avons cette fois-ci enregistré en live, le groupe Tchatcha que moi-même j’ai créé.

S.M.P. : On aura remarqué que tu as fait une chanson d’hommage à Tidiane Coulibaly ?

A.S. : C’est le morceau "Foli" (mot dioula qui veut dire salutation). Je dis merci à la population de Sia et celle du Burkina Faso. Je me rappelle que quand j’ai sorti "Zalissa", j’ai totalisé 36 concerts à Bobo-Dioulasso. Franchement, cela m’a beaucoup marqué. J’ai préféré chanté en dioula pour leur dire merci pour le djandjouba que nous avons créé à Bobo parce que "a diara" (mot dioula qui veut dire c’était intéressant).

S.M.P. : Justement, parlant de Tidiane Coulibaly, à écouter ce titre, on pense revivre sa voix à travers ce titre ?

A.S. : Vous savez, musicalement, il faut aussi garder l’esprit de la source. Ce sont doyens qui nous ont devancés. Donc je reste dans leur esprit musical pour mieux promouvoir la musique burkinabè. Car le genre qu’il a laissé est primordial pour faire avancer la musique burkinabè.

S.M.P. : Est-ce que toutes tes chansons sont des compositions personnelles ou as-tu eu à faire des duo ?

A.S. : Non, c’est des compositions personnelles. Je suis resté moi-même depuis "Zalissa". Je propose toujours et c’est aux mélomanes, de juger, quitte à ce que je m’améliore. Les gens n’avaient pas compris au départ l’esprit du tackborsé. Il ne s’agissait pas seulement de chanter le terme tackborcé. Il y a un fond musical. Un message de wiré, de warba fait du tackborsé une musique du terroir. C’est un esprit de recherche qui pourrait nous faire conquérir l’international.

S.M.P. : A quoi peuvent s’attendre les mélomanes avec ce nouvel album ? Une bombe musicale ?

A.S. : Je soumets l’album aux critiques qui me feront avancer. Je suis beaucoup à l’écoute pour pouvoir corriger ce qui ne va pas. Pour le moment, je laisse le temps aux fans d’écouter et d’apprécier ou de dépprécier. On verra après.

S.M.P. : Qu’as-tu à lancer comme dernier message ?

A.S. : Je dis merci à Sidwaya, à toute la presse. Car, c’est la presse qui fait l’artiste. Grâce à la presse, aujourd’hui, on connaît Hamed Smani.
Sidwaya, depuis "Zalissa", m’a toujours accompagné dans mon esprit musical.

Entretien réalisé par Ismaël BICABA
elbicab @ gmail. com

Sidwaya

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